XXI

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Contre toute attente, j'ai passé une bonne soirée. Même si je suis montée sur le bar pour chanter. J'avais bien bu pour faire ça. 
Après j'étais sous escorte par les mecs car j'attirais les regards.

Dingue comment ils sont territoriaux.
Je remettrais ça facilement.
En plus je suis tombée sur des personnes du festival. Des amis de Gérald. Ils se sont souvenus de moi et je suis restée un moment avec eux.
Ça fait du bien de ne pas se sentir à part à cause du look dans un groupe.

Le temps passe vite. C'est déjà les vacances de Noël. 
Le premier Noël de mon bebichou. Je lui ai acheté un petit jouet et j'ai fait une compil des chansons qu'il aimait pas les originales mais moi avec ma guitare et ma voix.
Marraine dit toujours que je l'apaise, quand il pleure et qu'elle a utilisé toute ses ressources, elle m'appelle.

Mamie ne fait pas Noël.  Elle n'a pas la force. Depuis 1 mois, je la sens de plus en plus faible. Alors on a pris la relève.
Elle arrivera ce jour là pour glisser ses pieds sous la table et profiter de nous. Ça fait mal de se dire qu'à tout moment elle peut partir.

Nous avons passé un merveilleux Noël plein de nostalgie et de souvenirs racontés par mamie.

Elle s'est endormie pour ne jamais se réveiller le 28 décembre.
J'ai mal. On a tous mal. Elle est le pilier de la famille. Le dernier. 
Comment ça va se passer sans elle ?
Je peins, j'écris, je chante. Je suis dans ma bulle. Je ne sors pas de la maison.
Gaby est là avec moi. Il est le seul à me faire sourire.
Isa et Ju le laissent avec moi pour me maintenir hors de l'eau.
Ils ont peur que je sombre. Moi aussi.
Je sais pas comment faire, je sais pas à quoi me rapprocher.
Il reste une semaine de vacances.

Mes cousins passent. Sarah aussi. Elle est en vacances. Sa fac n'est pas tout près.  Alors on se voit rarement.
On s'envoit des messages. Elle rame en médecine.  Elle n'est plus sûre. Mais ils font beaucoup la fête ça n'aide pas.
Elle me propose de la rejoindre au prochaine vacance.
Elle a parlé de moi à ces potes : une cousine sensas très mâture dont ils en croiraient pas leurs yeux. 
Je verrais au moment voulu.

Les cours reprennent. Je suis sombre sans humeurs, sans humours. Je ne parle pas, je bosse.
Mon bac je l'aurais pour tout ceux qui sont là haut et je suis décidée à bosser avec Jean. Je ne perdrais pas de temps dans des études qui vont me faire chier.
Je vais apprendre sur le terrain. Faire les formation qu'il me faut en allant.
Jean est déjà mon mentor.

Mon permis avance, j'ai eu le code. Je devrais passer la conduite pour mes 18 ans. Et j'aurai ma deush.

J'ai 19 de moyenne en générale. 
Mon surnom c'est la tête. J'ai arrêté la chorale et le dessin. Je passe plus de temps au salon. Je perce beaucoup et je réalise des petits flash.
Je suis mieux enfin il y en a l'air. Je sais pas moi même. 
On est en mars. Bientôt les vacances et bientôt mes 18 ans.

Isa m'a prévenu qu'à mes 18 ans. L'assurance vie de mes parents me serait versée. C'est une très jolie somme il paraît. 
Je lui ai demandé si je pouvais continuée à vivre avec eux.  Ça m'a valu une claque sur le haut de la tête. 
Il est inconcevable pour eux que je partes car j'ai 18 ans. Je m'en irais si j'en ressens le besoin un jour. 
Je les adore.

C'est les vacances me voilà dans un train direction chez Sarah. J'angoisse. C'est la 1ere fois que je m'en vais. Je dois l'attendre devant la Fac. 
Je suis une pestiferée dans le train. Avec les vêtements et ma crête personne ne m'approche.
A l'époque où on prône la tolérance et le respect j'en reste septique.

Il y a un café en face de la Fac.  Je me pose. J'en ai encore pour 45 min à l'attendre. Je prends un chocolat chaud.
Il y a plein d'étudiant qui essaie d'être discret à me regarder.
Je texte avec Sarah et les autres pour dire que je suis arrivée. 
Jean m'appelle. Une femme est passée pour un projet de tatouage.  Il est spécial, c'est sur la perte de son bébé.  Il me demande si je peux y réfléchir.  Je sors mon carnet pour noter les éléments qu'il me donne : prénom date dessin demandé.
Je quitte le bar pour me mettre sur une table plus à l'aise.
J'enclenche nirvana dans ma playlist pour une fois.
Je dessine. Je suis plongée dans mon monde jusqu'à ce qu'une folle me saute dessus. J'enlève mes écouteurs. 

"Manue ça fait 1h que je te cherche !"
"Salut Sarah désolé mais j'ai pas bouger depuis que je suis arrivée."
"J'ai eu peur Manue !"
"Tu sais j'attire pas les psychopathes. J'en suis plutôt une pour tout le monde."
Je lui montre tout les gens qui me regardent. On rit.
"Tu viens"
"Tu me laisses 15min que je photographie mon boulot pour l'envoyer à Jean ? "
"OK je peux regarder ?"
"Oui vas y c'est un projet demandé aujourd'hui un bébé ange la maman veut garder une trace sur elle."
"C'est beau Manue. Tu bosses trop bien"
"Le sujet est inspirant aussi. C'est bon on peut y aller."

On sort bras dessus dessous. Sarah fait des signes à des connaissances qui nous regardent avec des grands yeux.
Je lui dis que si elle crie au secours la police sera chez elle avant qu'on arrive.  Elle est morte de rire.

Sur le chemin, je stoppe nette devant une boutique. Je téléphone

+marraine je te dérange ?
+non ma chérie. Tout va bien ?
+oui oui. Je t'appelle parce que je suis devant une boutique et il y a une paire de New Rock extra.
+ combien ?
+très chère !
+ dis ?
+ 250
+ok !
+ok ?
+oui Manue.  Tu as acheté une paire de rangers il y a bientôt 3 ans et une paire de baskets qui seront neuves et collector vu le nombre de fois que tu les mets.
+ Merci. 
+ tu m'envoie la photo. Euh tu veux que je très fasse un virement.
+ pas la peine j'ai de quoi.
+ économe. 
+ très !  Je t'appelle ce soir pour dire bonne nuit à Gaby.
+amuse toi bien

"Sarah je vais m'acheter ces pompes !"
"Vas y je t'accompagne. "

âme perdue cherche son cheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant