âme perdue cherche son chemin

II

Ça fait maintenant 6 mois que je vis chez marraine et Ju.
J'ai mon chez moi. Ils ont aménagé le garage et le cellier comme un studio.
Ils avaient déjà tout préparé avant de me parler de cette proposition.
Ils avaient demander un permis de construire car ils changeaient les pièces. 
Le cellier est ma salle de bain maintenant.
Dans le garage j'ai un coin nuit que je peux ouvrir ou fermer grâce à des panneaux roulant ensuite j'ai un coin salon avec un canapé, une tv, un frigo.

Tout était brut quand je suis arrivée. Ils m'ont laissé choisir les couleurs, la décoration et les meubles.

Je me sens aimée. Marraine prend son rôle très au sérieux. 
Heureusement que Julien la calme un peu parce que j'en bave.
En même temps je fais que des conneries.
Une fois par mois, elle est convoquée chez le principal.

×××
Aujourd'hui c'est mon anniversaire j'ai 13 ans.
Je suis à l'école, en cours de Maths et le prof me soûle.
Je perds tout mes moyens avec ce prof. Il est toujours en train de me rabaisser. J'ai pourtant de bon résultat.  14/20 de moyenne dans cette matière et 17 de moyenne générale.
Je suis la bête noire avec de bon résultat.
Aujourd'hui ce connard, claque ces mains sur la table, se met face à moi et reprends son acharnement.

"Mademoiselle F*** vous êtes bonne à rien. Je trouverais la façon dont vous trichez. Une fille comme vous ne peut être intelligente. Je comprends vos parents de vous avoir abandonner."

Sans le voir venir, il s'est prit mon poing dans le nez. Pouf plein de sang
Je me ruais dessus.

"Ne parlez pas de choses que vous ne connaissez pas monsieur. Ma mère est morte d'un cancer et mon père d'une maladie cardiaque." 

Je pris mon sac, crachas sur mon prof qui était à terre et sortis en courant du collège. 
Le CPE courrait après moi mais je m'en fichais.
Il avait été trop loin. Je le détestais. J'avais beau me plaindre de son harcèlement  rien n'était fait. J'avais repoussé mes limites mais là je pouvais plus.
Je savais que j'allais m'en mordre les doigts mais je m'en fichais.
Je m'arrêtais au tabac acheter des clopes.
Je pris le bus pour aller dans la cité.

Arrivée la bas, je cherchais Jo. Un ami de mes cousins qui deal. J'avais besoin de me détendre.
Je demandais à plusieurs personnes où je pouvais le trouver.
Un gars m'emmena le voir.

"Hé Jo."
"Manue ? Tu fais quoi là ? "
"Je te cherchais j'ai besoin de me détendre là. Ton pote m'a aidé à te trouver. "
" t'es venue toute seule ? Tu sais que c'est dangereux ? Putain Manue tu déconne là !"
"Jo je m'en tape ! T'as quelque chose pour moi ou je vais voir ailleurs ?"
"Non c'est bon. Tu veux quoi ? Merde je vais me faire démonter par tes couz !"
" de quoi fumer et une pil pour voyager steup. T'en fais pas pour eux. Je dirais pas que c'est toi. Ça sera notre secret. Pis pour que ça soit moins dangereux préviens tes potes de qui je suis comme ça ya pu de blem' "
"Ouais attends là je reviens"

Il a demandé au gars qui m'avait accompagné de rester avec moi. Il est revenu 5 min après avec de la beuh et une pilule rose.
Ça m'a coûté 70€. J'espère que je serai tranquille un moment avec ça.

Jo me ramena jusqu'à l'arrêt de bus et me présenta à plusieurs potes comme étant intouchable.

"A bientôt Jo"

Dans le bus, direction loin. Je suis descendue à la gare et j'ai pris le train jusqu'au terminus. Je mettais taper 3h de transport. Je ne savais pas où j'étais. Je marchais droit devant.
Je trouvais une petite supérette. Je prenais à boire : une bouteille de vodka. La patronne pas chiante. Chez moi, impossible d'acheter de l'alcool car mineure.

Je me promenais à la recherche d'un coin où me poser.
Il était 15h 30.  J'allais me faire cramer en rentrant.
Mon portable était en silencieux.
Je voyais qu'il s'affolait. SMS, appels, message vocaux... Je le mettais en mode avion.

Je me posais dans un coin tranquille du village, à l'écart de tout.
Je me roulais un joint en buvant ma vodka. Je laissais les effets entrer en moi.
Je me sentais plus légère.
Je pris la pilule dans ma main.
Fumer j'avais déjà fait avec mes couz. Une taf en passant mais les pil, ils me l'interdisaient.
Et bien aujourd'hui est un grand jour.

"Bon anniversaire Manue"

Je levais la bouteille et mon joint en l'air.
Je mis la pilule dans ma bouche et bu une longue gorgée. Je fumais le reste de mon joint.
Plus qu'à attendre.
Je me sentais de mieux en mieux. Moins de tristesse. J'étais euphorique.
Je me levais et mis de la musique sur mon téléphone.  Je dansais, je sautais. Les beru dans les oreilles. C'était le groupe préféré de mon père. 
Je me roulais un nouveau joint. Je finissais ma bouteille de vodka.
Je n'étais plus là. Je n'avais plus conscience de ce que je faisais.

Je me mis à marcher, marcher, marcher.
La nuit était là mais je continuais. Je longeais la route sans me soucier de la circulation qu'il y avait.
Je ne savais pas où j'allais mais j'étais en route.
L'euphorie était passée. Je me sentais seule, je me mis à penser à mes parents. Ils me manquaient,  les larmes devalaient le long de mes joues.
J'en voulais à tout le monde pour la vie que j'avais.
Je n'avais pas demandé à venir au monde. Je n'avais pas demandé à être abandonnée.
Je n'ai pas demandé à vivre.

Manue n'était pas consciente de ce qu'elle faisait. Elle délirant complètement et se mettait en danger en allant au milieu de la route. Elle zigzaguait. Elle pleurait. Elle hurlait après les quelques automobilistes qui l'evitaient.

Elle était soûle et complètement defoncée.

"Papa, maman j'arrive !"

Je ne serais jamais libre ...