XXVIII

36 3 0
                                    

Ma vie continue ainsi. Boulot dodo quelques salons.
Je ne voyage plus beaucoup. Je suis fatiguée. Mes anciens mentors me rendent visites.
Ils se plaignent du peu de lueur dans mes yeux. Mes yeux pétillent que quand j'ai mon Gaby.
Il est tellement intéressant. Malgré son jeune âge, il est très terre à terre.
Quand on se promène à 2 que les gens nous regardent étrangement. Il les regarde et leur fait des grimaces : comme ça ils ont quelque chose à regarder.
Il me fait rire.

Cette semaine, j'ai mon contrôle annuel chez mon cancérologue. Je vais me faire taper sur les doigts. Je n'ai pas fait celui de l'an dernier.
Le rdv se passe bien même si je prends un petit savon car je dois prendre ma santé au sérieux. Je dois prendre du poids. Je mange peu. Juste par nécessité c'est comme respirer. Si je pouvais m'en passer.

Avant de sortir de l'hôpital, je cherche Sarah. Ma cousine travaille ici. Je la trouve dans une salle de soins.
Quand elle me voit elle me saute dessus.
Elle m'inspecte sous toute les coutures. Son regard est sans équivoque. Je sais que je vais recevoir sa visite pour un rappel à l'ordre.

Elle me présente à ces collègues. J'explique que j'étais là pour un contrôle. Elle me demande à l'oreille si je peux montrer mon tatouage sur ma poitrine. Je lui réponds par l'affirmatif.
Il n'est secret pour personne. Il est exposé sur mes réseaux sociaux et dans le salon.
Ces collègues sont intéressés.
Nombres de femme se sentent gêner par ces cicatrices. Les masquer par un tatouage est une belle option.

Je repars de l'hôpital avec des professionnels qui me demandent si ils peuvent me recontacter pour un projet.
Je les attends.

1 mois plus tard. 2 d'entre eux avec Sarah débarquent au salon avec plein de document.
Bientôt à l'hôpital, ce sera le dépistage du cancer du sein. Une semaine où tout sera mis en oeuvre.
Pour la reconstruction, il n'y a que 2 possibilités : la psychologie ou la reconstruction mammaire.
Ils aimerait que je m'installe avec eux pour montrer la 3 ème option. Le tatouage. Prendre en compte cette maladie qui change notre vie, l'encaisser, l'embellir et avancer.
Je les suis sans un refus. Je suis même émue qu'ils pensent à moi.

Cette semaine là arrive assez vite. Sarah est avec moi. Je prends la parole à plusieurs reprises et parler du mal qui m'a rongé fait du bien.
Plusieurs femmes viennent me voir. Elles m'expliquent leur ressenti et rapidement je grifouille des dessins qui pourrais leur convenir. Ils sont à approfondir mais beaucoup sont séduites.

Mes potes tatoueurs viennent également. Certains sont surpris que se soi moi. Ils connaissent les photos mais ne savaient pas que j'étais le modèle.
Ce n'est pas un sujet de conversations courant.

Le dernier jour, je sais pas comment j'ai fait pour rester neutre Jo était accompagné de sa collègue.
Je ne lui ai pas fait le plaisir de rugir, de pleurer. C'est pourtant bien ce qu'elle voulait.
Jo a essayé de me parler je lui ai juste dis que notre dernier contact était prévu mercredi chez le notaire et que je comprenais pourquoi il était aussi fourbe maintenant. Elle devait bien le dresser.
Avec Sarah, nous nous sommes regardé et avons ris.

Malgré cette visite, la semaine fut très enrichissante.
Le salon c'est vite remplit de demande de tatouage.
J'essayais de transmettre au mieux les émotions demandées dans les projets. Mais ne pouvant pas tout faire, je les envoyer chez des collègues pour les faire tatouer du projet réalisé.

Ça prend une ampleur folle.
Un journaliste d'un grand quotidien local vient pour avoir un article.
Avant tout chose j'ai besoin de savoir à qui j'ai affaire. Alors pendant plusieurs jours, on fait connaissance.
Une certaine relation de confiance s'est installée.
Quand l'interview commence, il pose des questions sur ma vie. Je lui explique que certains détails de ma vie restent privés. J'ai besoin de mon jardin secret. Il part alors sur mon travail, en commençant par mes études.
J'explique que j'étais douée pour le dessin que mon premier tatouage, je l'ai dessiné moi même. Sa signification reste personnel.
Il est étonné que j'ai fait un bac S et que j'ai été mentionnée. Ensuite, je suis entrée dans le vif du sujet en étant employé de Jean. Il me faisait déjà confiance avant pour des flash et m'a appris à percer.
Je parle de mon 1er gros projet celui de la mamange. Je parle de mes stages partout dans le monde. J'attaque le passage de mon cancer et de mon tatouage fait par un super tatoueur à l'étranger. Ma visite à l'hôpital pour le contrôle, mon coucou à Sarah ma cousine et la suite qui est phénoménale.
Le sujet est vite tiré.

Le journaliste reprend contact à plusieurs reprises pour des précisions.
Avant de faire paraître l'article, il vient me le présenter. Je suis étonnée qu'il soit allée dans mon lycée, il a des photos de moi lors du spectacle de la chorale. Il a approfondi les recherches sur moi. J'ai le droit d'enlever les passages dont je ne veux pas.
J'ai l'impression d'être une star avec cet article. Mais le sujet principal, le cancer du sein est très bien étudié et l'article est très intéressant.
Il parle également de mes collègues qui m'aident à mener à bien tout ses projets car il y a beaucoup de demande.
Avant de s'en aller avec mon accord sur l'article. Il me demande où j'en suis côté coeur. Je lui dis juste que celui ci est fermé à clé et ne veut plus s'ouvrir. Il me fait un clin d'oeil et s'en va.

Le lendemain de la sortie de l'article, c'est de la folie. Isa et Ju sont très fière et Gaby me demande de venir le chercher à l'école car les parents de ses copains veulent me voir. J'en ris car avant quand j'y allais j'étais une pestiferée.
Quand je lis enfin l'article dans le journal. Je m'etrangle en lisant la fin : la jeune, belle et talentueuse tatoueuse est un coeur à prendre. Mais celui qui découvrira la clé de ses secrets devra s'accrocher car à trop souffrir il est bien fermé. En tant que journaliste, je remercie Manue du temps accordée pour l'article et sa famille pour tout ses souvenirs et renseignements complémentaires.

Je vais les tuer. Nan mais ils sont fous. Ma vie amoureuse aussi triste soit elle ne regarde personne.
Je comprends maintenant tout les regards langoureux que je reçois et qui me font peur. Ils vont me le payer.

âme perdue cherche son cheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant