La Chasse est ouverte {Dramione}

Chapitre 15 : Quand le chat n'est pas là, les souris dansent !

La salle était somptueuse, réellement éblouissante. Les robes aux couleurs éclatantes qui dansaient devant ses yeux offraient un spectacle visuel époustouflant, et Hermione se sentit alors ravie de porter sa robe blanche, ainsi noyée dans ce tourbillon arc-en-ciel qui la rendait inaperçue comme elle le souhaitait.

- Mets-toi pied-nus.

Elle se tourna vers son cavalier avec un air de surprise, mais obéit sans dire un mot lorsqu'elle constata que tout le monde dansait effectivement sans chaussure. Elle suivit Drago qui s'avançait vers l'estrade où les esclaves étaient mis aux enchères. Au passage, elle reconnut quelques Drago Malefoy dissimulés parmi les couples dansants : Drago avait préféré recréer plus de clones et Hermione se sentit plus que jamais en sécurité.
Arrivée devant l'estrade, elle reconnut immédiatement la fille aux cheveux blonds très sales qui se tenait debout, attendant d'être achetée c'était la première des quinze esclaves du manoir de Lord O'Mayer qu'elle avait regardé mourir d'épuisement suite au sortilège impardonnable du Doloris. Visiblement, elle avait survécu.

Mais Hermione devait se concentrer sur sa mission. Elle leva la tête vers l'immense horloge d'or au plafond qui surplombait toute la salle : les aiguilles indiquaient minuit. Hermione agrippa le poignet de Drago et s'horrifia :

- Il est minuit ! Nous étions censés ouvrir les portes de l'armoire à onze heures cinq, Malefoy ! Comment avons-nous pu oublier ? Commentais-je pu oublier ?

- Tant pis, répondit-il sereinement. On met en place le plan de secours.

- Le plan de secours ? s'affola-t-elle. Quel plan de secours ?

Elle remarqua alors que ses doigts qui écrasaient littéralement le poignet du jeune homme s'étaient refermés sur un bracelet vert. Elle leva des yeux inquiets vers celui qu'elle avait pris pour le vrai Drago, mais son attention fut vite détournée par Monsieur Zoah qui venait de l'appeler d'une voix forte :

- Hermione Granger ! Viens un peu par ici, c'est ton tour ! Tu ne croyais pas sincèrement que tu y échapperais ?

Tout le monde avait arrêté de danser pour la regarder monter sur l'estrade, tremblante de peur.

- Approche, vermine, lui glissa Mister Zoah à l'oreille avant de la pousser sur le devant de la scène et de s'écrier :

- Combien pour notre célèbre Sang-de-Bourbe ?

Beaucoup de mains se levèrent, tandis qu'Hermione cherchait Drago des yeux. Pourquoi ne lui venait-il pas en aide ? Etait-ce vraiment ça, son plan de secours ? Elle ne s'en souvenait plus, à vrai dire. Sa robe blanche se révéla être un drap, et une angoisse lui saisit brutalement le cœur lorsque résonna le nom de son acheteur.

- Adjugée et vendue à Lord O'Mayer !

- Non ! voulut crier Hermione, mais sa voix se brisa sec.

Ce fut une autre qui cria à sa place : se tortillant comme un ver de terre contre le sol au milieu de tous, l'esclave blonde s'était mise à hurler sa douleur. Hermione plaqua aussitôt ses mains contre ses oreilles, et les larmes coulèrent à flots sur ses joues. Quelque chose semblait manger cette fille de l'intérieur, et Hermione se sentit transpercée par sa souffrance jusque dans la moindre de ses veines. Elle cria d'arrêter ce supplice, mais personne ne semblait réagir.

- ARRETEZ ! hurla-t-elle à plein poumons.

- Hermione ! Tout va bien ! Je suis là.

Sa propre voix résonnait encore en écho dans la tente. Hermione fut pris d'un sévère hoquet, et lutta pour respirer tandis que ses yeux noyés de larmes ne discernaient rien d'autre que des formes obscures. Des bras vinrent l'enlacer, et elle se laissa doucement ramener contre le torse du jeune homme qui continuait de lui caresser les cheveux et de lui murmurer des paroles rassurantes.