Chapitre 6 : Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

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Bonne lecture !

La clochette retentit. Un nouveau client, donc. Cette fois était la bonne. On ne le perd pas des yeux. On patiente. On se fait toute petite. On se rapproche discrètement de la sortie. On patiente. Le client paye la marchandise. Il s'apprête à quitter les lieux. La porte s'ouvre. Trois. Deux. Un...

Maintenant.

Hermione bondit de derrière le comptoir et se mit à cavaler le plus vite possible à travers la boutique. Elle entendait déjà les cris du vendeur qui hurlait de fermer la porte, mais n'y prêta aucune attention et bouscula les quelques clients, renversa de nouvelles potions et se rua vers l'extérieur avec un sourire de victoire. Au moment où elle sentait l'air frais effleurer son visage, un sortilège l'atteignit de plein fouet et le corps de la jeune femme effectua un brusque virage sur la gauche, son dos heurtant l'étagère. Les côtes douloureuses, elle se força néanmoins à se relever et vacilla aussi loin qu'elle le put. Mais le bruit d'une porte qui claque lui assura que la sortie venait de clôturer ses espérances d'échappatoire.

C'était une nouvelle tentative, et un nouvel échec.

Une poigne acérée se referma sur son bras endolori, et le vendeur la força à retourner s'assoir sur les deux petites marches à côté du comptoir.

- Je ne vais pas m'amuser à te surveiller toute la journée ! gronda-t-il. Tiens-toi tranquille, bon sang ! Ou je me verrais dans l'obligation de t'attacher, et ce n'est pas ce que je veux !

Il se tourna ensuite vers l'autre femme esclave :

- Elena ! Ramasse-moi le verre cassé et met un peu d'ordre dans cette boutique !

La dénommée Elena s'empressa de s'exécuter, et Hermione la regarda nettoyer ses propres maladresses d'un œil sombre. Assise en tailleurs, l'ancienne Gryffondor ne bougea plus d'un centimètre et resta ainsi à cogiter jusqu'à la tombée du soir.

- Allez, on ferme ! déclara le commerçant qu'Hermione savait désormais s'appeler Salmon. Assez de dégâts pour aujourd'hui.

Alors qu'elle s'attendait à être emmenée à l'extérieur, ils se dirigèrent tous trois vers l'arrière boutique, et elle découvrit avec surprise que le vieil homme habitait là. Il la fit entrer dans une petite pièce miteuse où ne résidaient qu'un vieux lit avec sa malheureuse table de nuit, une lampe de chevet cassée posée sur celle-ci, un lavabo, un miroir et une lampe de plafond dont l'éclairage était si faible qu'il en faisait mal aux yeux. D'un coup de baguette magique, Salmon fit apparaître le long du mur de gauche un second lit, identique au premier, avec sa table de nuit.

- Voilà ta chambre, lui dit-il. Le matin, tu te laves au lavabo, et les toilettes et la douche sont sur la porte de droite. Ma chambre est juste à côté. Inutile de préciser qu'au moindre pas qui craque sur le plancher, je l'entendrai. Elena, je compte sur toi pour l'intégrer aux tâches habituelles.

L'esclave acquiesça.

- Au fait, comment t'appelles-tu ? demanda-t-il à l'adresse d'Hermione.

- Heu...Pansy, fut le premier nom qui lui vint à l'esprit.

Le vendeur quitta la pièce, tandis qu'Hermione se maudissait d'avoir choisi un nom qui la dégoûtait autant.

Sans un mot, Elena saisit le balai et se mit à dépoussiérer le parquet. Hermione alla s'asseoir sur son lit, et l'observa. Lorsqu'elle eût fini le ménage, elle ouvrit la table de nuit et en retira quelques gaillons, avant de sortir de la chambre.

- Où vas-tu ? l'interpella enfin Hermione.

Elena se retourna vers elle, surprise d'entendre le son de sa voix.

La Chasse est ouverte {Dramione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant