5 - Amis

2 0 0
                                    

Orlando était toujours absent à mon réveil. Mais je trouvai une tasse de café à moitié vide sur la table de la cuisine. Je ne l'avais pas entendue mais il était bien rentré. J'avalais rapidement mon café et me mis en route sans tarder.

- Salut !

Je sursautai en entendant sa voix alors que j'avais tout juste ouvert la porte. Gabriel était adossé à la voiture et me souriait. Le soleil se reflétait dans ses boucles brunes. Les premiers boutons de sa chemise laissaient apparaître une partie de son torse blanc. Je remarquais pour la première fois que bien qu'il soit moins musclé que son frère, il avait un corps parfaitement bien sculpté.

- Salut, lui répondis-je en verrouillant la porte derrière moi.

- Tu avais oublié, n'est-ce pas ? Me demanda-t-il alors que je le rejoignais.

- Non ... enfin, disons que ça m'était sortie de la tête, lui dis-je en souriant.

- Si ça te dérange, je trouverais un autre moyen ...

- Non, ça va. Je te dois bien ça, l'interrompis-je.

Il me regarda d'un air interrogateur alors que je contournais la voiture et entrepris d'ouvrir ma portière. Tellement de choses s'étaient passés depuis son appel que j'avais effectivement oublié notre arrangement.

- Comment ça ? Tu ne me dois rien.

Il ne semblait pas prendre la mesure de ce qu'il avait fait pour moi et ça me désarmait. Ce pouvait-il qu'il existe un être aussi innocent et gentil ? J'en avais toujours douté jusqu'à ce que je croise la route de Gabriel. Alors qu'il me regardait toujours avec son regard naïf et je ne parvenais pas à insérer ma clé dans cette foutue portière.

- Bien sur que si. Tu m'as beaucoup facilité les choses hier, ajoutais-je. Je me suis sentie un peu moins seule, lui répondis-je en arrivant enfin à ouvrir ma portière.

Il me sourit et sa beauté me frappa à nouveau.

- Pas de quoi, dit-il en prenant place dans la voiture. J'avais pourtant l'impression que je t'avais ennuyé, ajouta-t-il alors que je démarrais la voiture.

- Pas du tout, me pressais-je de le rassurer. C'est juste que ... comme je te l'ai déjà dit, je ne suis pas très sociable, c'est tout.

- Tant mieux, moi non plus.

Il me sourit et je lui rendis son sourire. L'espace d'un instant je sentis la douleur s'évaporer. Le reste du chemin se déroula en silence. Pas de ceux lourds de sens qui deviennent rapidement un supplice. Non, c'était différent avec Gabriel et je l'avais déjà remarqué le jour précédent. C'était sans doute dû au fait que je me sentais particulièrement bien avec lui. Il était si paisible, aucun sentiment particulier n'émanait de lui, si ce n'est de la quiétude. Je me sentais enfin bien avec quelqu'un.

- Salut beauté !

Ce n'est qu'une fois arrivés sur le parking quand on croisa David qu'il parla à nouveau.

- Bonjour à toi aussi mon chou, lui répondit Gabriel en lui envoyant un baiser.

David se figea alors que ses coéquipiers de l'équipe de basket comme toujours regroupés autour de lui se mirent à glousser. Son visage devint rouge de colère puis il fit taire sa cour d'un geste de la main. Je ne pus m'empêcher de rire avec Gabriel devant ce spectacle. Je n'avais pas ri depuis si longtemps que j'avais presque oublié le bien que ça pouvait faire. Nous rions encore en pénétrant dans l'immeuble.

RêveWhere stories live. Discover now