Rêve

8 - L'absence

J'ouvris les yeux et me retrouvai allongée sur mon lit, dans mon ancienne chambre. Je reconnaissais le même décor que la nuit précédente mais quelque chose manquait. Il n'était pas là. Je me levai d'un bond et parcourus la pièce à la recherche de sa silhouette, en vain. Il ne pouvait pas me faire ça, pas ce soir. Il devait être là, j'avais plus que jamais besoin de lui, d'entendre sa voix, de me blottir dans ses bras. Il devait être là.

- ALEX !!! hurlais-je de toutes mes forces.

Je m'écroulais sur le sol et me recroquevillais sur moi même.

- Je t'en prie ! Alex ?! J'ai besoin de toi ! Murmurais-je comme s'il pouvait m'entendre.

Je ne pus stopper le flot de larmes qui jaillit de mes yeux.

- Je t'en supplie Alex, murmurais-je à nouveau.

Je fermais les yeux et me laissait aller à mon désarroi, c'est alors que je sentis des bras glissés lentement sous moi et me soulever du sol.

- Alex, soupirais-je ayant immédiatement reconnu le toucher de sa peau.

Je m'agrippai à son cou alors qu'il me déposait délicatement sur le lit. Son odeur enivrante remplie l'air qui devint plus respirable.

- Tout va bien. Je suis là, chuchota-t-il à mon oreille en s'allongeant tout contre moi.

Je me blottie contre lui. Je me sentais à nouveau en sécurité, encore plus que dans les bras de David, car dans ses bras je me sentais à ma place. Je savais qu'il ne pouvait rien m'arriver tant que j'étais avec lui. J'étais enfin là où je me sentais bien, avec lui, plus rien n'avait d'importance. Mais après quelques minutes, je sentis ses doigts se poser sous mon menton, il me força à le regarder.

- Laisse-moi voir, me murmura-il en pressant sa main contre mon front encore brûlant.

Avant que j'aie le temps de protester, je me retrouvais à nouveau dans ces bois, je revoyais le visage de mon agresseur au-dessus du mien, je pouvais à nouveau sentir son souffle sur ma peau et son odeur de transpiration alors que ses mains parcouraient mon corps.

- Non ! Arrête ! Hurlais-je en le repoussant violemment.

- Désolé. Je suis désolé, me dit-il en me ramenant vers lui. Pardonne-moi.

Je me laissais retomber dans ses bras et me serrais le plus fort possible contre lui. Je voulais sentir ses mains posées sur moi comme si elles avaient le pouvoir de me faire oublier celles qui me terrifiaient encore. Je levais mon visage vers le sien et partis en quête de ses lèvres. Nos bouches se retrouvèrent comme si elles s'appartenaient. Je pouvais enfin respirer. La caresse de ses lèvres sur les miennes, le goût de sa langue, firent disparaître toute peur. Son doux visage remplaça celui de mon agresseur, ses caresses stoppèrent mes tremblements. Une nouvelle fois, il n'y avait plus que lui et moi et ce doux baiser. C'était comme si nous ne faisions qu'un. J'avais besoin de le toucher, de caresser ses cheveux, de parcourir sa nuque, de m'agripper à ses épaules pour le serrer encore plus fort. Il ne pouvait se lasser de me caresser tendrement les cheveux et de parcourir ma peau. Je sentis son étreinte se faire de plus en plus forte autour de ma taille, me pressant de plus en plus contre lui. Nous avions besoin de ne faire qu'un. Nous n'étions plus qu'un.

J'eus l'impression que des heures s'écoulèrent avant qu'il ne relâche son étreinte puis abandonne mes lèvres à mon grand désarroi.

- On devrait y aller doucement, tu ne crois pas ? me dit –il en reprenant son souffle.

- Sans doute, oui, balbutiais-je bien que ne partageant pas du tout son point de vue.