«Émir- Le contrôle de ma folie»
Jeudi 03/02/16
Ça fait une putain d'année que j'me retrouve dans ce foutu trou à rat, une putain d'année où je tourne en rond dans cette pièce qui me sert de chambre, une putain d'année où on me fait prendre des putains de médicaments qui me servent à rien.
J'ai l'impression d'étouffer, vous savez cette impression d'être enfermé sans pouvoir voir la lumière du jour, sans faire ne serait-ce qu'une seule activité.
Et cela reste toujours le même souvenir, ce putain de même souvenir : mon quotidien merdique.
J'ai une immense haine, une haine viscérale.
J'ai l'impression que je vais y rester toute ma vie, de canner dans celle-ci, dans une chambre de merde qui fait même pas 10 mètres carrés.
Un putain d'échec, voilà à quoi se résume ma vie, 21 ans d'existence, hôpital psychiatrique, un passé flou, un putain de vide.Infirmière - «Vous avez de la visite !»
C'est sans surprise qu'apparaît dans le coin de la porte Salah, mon meilleur shab depuis la primaire le seul souvenir qu'il me reste. Le seul à prendre de mes nouvelles vous me direz ça me dérange pas plus que ça vu comment il me décrit le monde extérieur...
Salah- « Salem Aleykoum »
Moi- « Aleykoum Salem Salah»
Salah- « Ça dis quoi de neuf ici ? »
Moi- « Tu veux qu'il y ait quoi de neuf ici dis moi ? Dans ce trou à rat de mes deux là »
Salah- « Ah oui c'est vrai » rit-il
Depuis que je suis ici, fin du souvenir qui me reste, je n'ai aucune émotion c'est comme si je n'avais pas de cœur. Même pour rire je n'ai plus la force, ici c'est la dépression. J'ai perdu goût à la vie, même si encore une fois vous me direz je n'ai plus aucun souvenir.
Salah- « WAllah Émir je vais te sortir de là, juste laisse moi du temps. Les démarches sont en court, on y est presque, j'repasse demain kho porte toi bien » dit-il en me faisant une accolade
Moi - « insha'Allah kho, merci encore ! »
Il s'en alla sur ces dernières paroles.
Je tourne en rond et encore en rond, je vois les minutes défiler à une lenteur ce qui a le don de me rendre encore plus fou que je n'le suis déjà au fait d'être enfermé ici. J'regarde les goûtes de pluie tomber sur la fenêtre une a une, j'me met à cogiter en me questionnant : Quelle aurait été ma vie si je n'avais pas finis ici ?
J'aurais aimé être un vrai homme d'affaire, monter mon entreprise. Les rêves c'est que dans le contes de fées, en contraste avec la réalité, des putains de mensonges. Être enfermé c'est pas tout rose, c'est tout noir.J'essaye de penser, réfléchir à mon passé, c'est sombre, obscur. Assis sur ma chaise, crayon à la main, j'me met à dessiner ce putain de flash qui me viens et me reviens toujours.
« Flash »
Les yeux ouverts, le cœur qui bat, les goûtes de sueur froides descendants le long de mon dos. 4 murs noirs qui virent au gris, une odeur d'humidité et de rouille chatouille mon nez, aucune fenêtre, même pas un reflet de lumière. Juste une bougie flottant dans l'air m'éclairant emmêlée à la légère lumière de sous la porte.
Une chaise et une porte c'est tout ce que je vois.
Je n'arrive pas à voir mon corps, une douleur inexplicable. Mains et pieds enchaînés.« Fin du flash »
Voilà ce que j'aperçois chaque jour, j'arrive pas à creuser, à aller plus loin dans ce souvenir, il y a comme une sorte de blocage, un traumatisme si je pourrais appeler ça comme ça.
Je continuais de dessiner ce que je voyais dans les moindres détails, chaque détail est important. Je me fit interrompre par ma porte s'ouvrant sur l'infirmière qui m'informe de mon rendez-vous de chaque jour avec la psy.
J'cache ce dessin pour éviter que quelqu'un ai la main dessus et suis l'infirmière.[...]
Psy- « Bonjour Émir »
Je lui répondît avec un signe de tête, j'ai pas vraiment la tête à parler comme toujours j'me confie jamais. Juste elle me pose des questions j'y répond sans plus de détail, elle m'aidera pas, et dans tout les cas je n'ai pas besoin de son aide, j'suis solitaire et c'est très bien comme ça.Psy- « Comment te sens-tu après cette année ici ? Dis moi comment tu le ressens »
Moi- « J'suis enfermé y'a que ça que je ressens, c'est devenu une routine » dis-je passivement
Psy- « Je vois ! Vous êtes une personne assez passive qui se fout réellement de tout dirais-je. V... »
Moi- « J'peux retourner dans ma chambre ? Fin ma cellule, parce que ça n'a rien l'air d'une chambre. J'ai rien à vous dire donc pour m'éviter de perdre du temps je vais y retourner gentiment et finir mes occupations merci au revoir. » dis-je en la coupant dans son élan
Suite à ce petit moment, je quitte ce lieux bizarre en retournant dans ma chambre, seulement je fît encore une fois interrompre par un petit pisseux qui se crois supérieur à tout le monde sous ses airs arrogants :
Saphir- « Oh, qui vois-je ici ? Émir, le petit mystérieux qui parle jamais. T'as perdu ta langue ? » rire sarcastique
Je lui donne même pas l'heure à celui là. J'allais pour continuer ma route sauf que ce dernier me glissa une phrase qui me fit perdre mes moyens :
Saphir- « Tes parents ne t'ont jamais appris la politesse le mystérieux ? »
Moi- « Répète pour voir ? »
Saphir- « Oh il est vexé ? »
Moi- « C'est mieux pour toi que tu fermes vite ta gueule avant que j't'en mette une devant tout le monde »
Saphir- « La violence toujours la violence, vraiment mal éduqué celui-la faut t'apprendre les bonnes manières dis donc ! »
Mon cerveau il s'est déconnecté rapidement, je lui ai envoyé une patate, j'l'ai attrapé par le cou, et j'ai serré et lui chuchotant :
Moi- « C'est que le début, alors continue d'ouvrir ta gueule j'te buterais sans pitié » dis-je en le lâchant
Je crache à côté de lui et part rapidement, le silence régnait les infirmières ne savait pas quoi faire, toutes effrayées les unes que les autres. Vraiment des bons à rien dans ce fichu hôpital.
À suivre.
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« Émir- Le contrôle de ma folie »
ActionUn homme de la vingtaine, une vie tragique, un passé flou, un présent mouvementé, un futur inconnu. « Emir- Le contrôle de ma folie »