Je cogne ma tête contre le mur, essayant de faire partir toutes les voix est les inquiétudes. Ça ne marche pas la première fois, donc je continue, les larmes glissant à grande vitesse sur mes joues.
Je voudrais juste que ça s'arrête... Je voudrais être en paix. Laissez-moi... Partez... Laissez-moi vivre, laissez-moi dormir, laissez-moi partir, laissez-moi mourir, je n'en sais rien... Allez vous-en juste... Je ne demande qu'une chose...
Je n'ai rien fait pour ça. Je n'ai rien fait pour qu'on me hante. Je suis juste né. Je suis né, c'est le problème ? Ma vie est le problème ? C'est parce que je n'aime pas les gens ? C'est parce que je suis "différent" ? C'est parce que j'aime les hommes ? Pourquoi, hein ?
Je n'arrive plus à respirer correctement. Le temps passe tellement lentement. J'ai l'impression que ça fait des heures que je suis ici à me taper la tête, mais en réalité ça ne doit pas faire plus de deux minutes. Le temps ralentit pour mieux me torturer.
Alors que j'approche une fois de plus ma tête du mur, deux mains viennent serrer fortement mes épaules et me tirer vers l'arrière. Je me retrouve allongé par terre, le torse légèrement surélevé, sûrement posé sur les genoux de la personne qui m'as tiré. Des doigts glissent sur mes joues pour essuyer mes larmes. J'entends une voix aussi, mais lointaine, je n'écoute pas, je suis perdu dans ma crise. Je me débats. Je dégage les mains et donne des coups de mains dans le visage qui me surplombe. Qui est cette personne ? C'est la mort qui vient de me chercher ? Je pleure. Je ne m'arrête pas de pleurer. Je crie. Je crie ma douleur. J'entends d'autres sanglots. Qui ne m'appartiennent pas. Qui ne sont pas les voix dans ma tête non plus. Quelqu'un m'appelle. Je mets mes mains sur mes oreilles, je ne veux plus rien entendre. Je ne mourrai pas ce soir, la personne venue me chercher ne m'aura pas. Dans un élan de force, je me recule. Je me retrouve les genoux au sol, sur le carrelage, face à mon adversaire, toujours haletant et sanglotant. Et c'est à ce moment que je la reconnais. Je fais enfin attention au visage de mon agresseur. C'est en fait ma cousine, qui pleure autant que moi. J'ai cru que ma cousine était la Mort.
Je suis fou en fait. Il n'y a que ça comme explication... Je suis devenu totalement fou.
《Désolé...》
J'ai presque murmuré ces mots. Mais Meghan les a entendus. Elle se jette dans mes bras tout en pleurant. Je ne lui rends pas son étreinte, je me sens trop mal. Ma folie est terminée, mais je ressens toujours ce malaise en moi. Je sens toujours les angoisses qui me tordent le ventre, et les voix ne se sont pas tues. Ma respiration n'est pas non plus calme. Meghan met sa main sur mon front, sûrement pour voir si j'ai de la fièvre, ce qui doit être le cas.
《T'es chaud, je vais chercher un thermomètre.》
Je hoche simplement la tête. Puis ferme les yeux et me tire les cheveux.Je veux me calmer, je veux me calmer, je veux me calmer.
Des mains se posent délicatement sur les miennes et les retirent de mes cheveux. C'est Hyunjin, il est là aussi. Je ne l'avais pas vu. Il s'asseoit en tailleur en face de moi, le regard profond.
《T'es là depuis le début ?
- Oui.
- N'aie pas peur de moi... S'il te plaît...》
Et mes sanglots reprennent.Moi-même j'ai peur de moi, alors si vous aussi qu'est-ce que je vais faire ? Si vous vous éloignez de moi parce que je suis fou, qu'est-ce que je vais devenir ? Je sais que Meghan ne va plus être comme avant, mais toi, sois naturel. Et dis-lui d'être naturelle. Faites comme si rien n'était arrivé. C'était un cauchemar. Rien qu'un cauchemar. C'est tellement irréel en même temps, on pourrait y croire...
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Mirror - Hyunin
General FictionJeongin est perdu. Il se cherche. Hyunjin va rencontrer la famille de sa copine.