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— Comment est-ce que t'as réussi à me pardonner ? demande Anatole à Isidore.

Les deux sont assis dans le même éternel canapé.

— Pour le fait que tu me harcelais un peu au collège fin 4e ?

— Ouais.

Isidore sourit.

— Je sais pas, j'ai juste appris à te connaître. Et je sais pas, ça a matché. Je t'aurais swipé gauche sur Tinder, affirme-t-il simplement.

— Juste en apprenant à me connaître ? Qu'est-ce qui t'a donné envie d'apprendre à me connaître ? Je te dégoûtais pas ?

Anatole est perdu là, en l'écoutant.

— Si, mais je t'admirais aussi. C'est chelou Anatole parce que même si t'étais un gros con, t'étais empathique. T'attirais les gens et tu donnais envie d'être ton ami. Et puis, j'ai pas l'habitude de garder une dent contre quelqu'un, donc j'ai fait ce que j'ai jugé bon de faire. Donc, apprendre à te connaître et te laisser être mon ami. Et je regrette vraiment pas. Même si c'est contradictoire avec toutes les merdes que tu peux faire.

Ça le touche parce que le brun chérit cette amitié.

Ensuite, il y a ce silence long habituel qui aide Anatole à prendre son courage à deux mains. Là, tout de suite. Il n'a plus peur de lui en parler.

— Tu sais, le soir où Angèle s'est remise avec Selim...

— Ouais ?

Anatole marque une pause.

— J'ai fait... une sorte de... tentative de suicide. Et...

Isidore se tait. Le blond veut lui laisser le temps de s'exprimer. Intérieurement, Anatole l'en remercie.

— Après, j'ai commencé à voir ma psy et j'ai découvert que j'étais dépressif... Et... je savais pas si j'avais le droit de te le dire parce que... je voulais pas t'inquiéter et puis j'avais l'impression de pouvoir inquiéter personne à part moi-même parce que j'avais l'impression que tout était ma faute... Et... là, je te le dis parce que je vais un peu mieux depuis ces deux mois affreux. Mais voilà, j'ai du retard donc désolé de pas t'avoir appelé ce soir-là Isi'.

Son meilleur ami lui tend le paquet de céréales. Il voit les yeux gonflés du blond. C'est toujours le plus sensible des deux.

— Désolé de pas avoir été là, avoue Isidore.

Il soupire. Chacun accepte l'excuse de l'autre.

— Et recommence plus, ajoute-t-il en lui donnant une bourrade.

Anatole acquiesce. Les deux meilleurs amis n'osent pas se regarder. Mais Isidore sourit avant de rire un peu. Il est rapidement suivi par Anatole. Et ces rires de soulagement leur donnent du baume au cœur et de la vie.

ZutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant