Harry Potter et les Maraudeurs - Partie 3: Sirius Black

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Lorsque Sirius rencontra Harry pour la première fois, il se demanda si Azkaban ne l'avait pas rendu fou après tout. A force d'être hanté par le souvenir de James, son esprit devait lui jouer un tour. Pourtant, au cours des années suivantes, il aurait de nombreuses occasions de constater qu'Harry ressemblait de façon frappante à son père... dans tous les sens du terme. Quand Sirius l'avait entraperçu à Magnolia Crescent, il faisait sombre et le Magicobus l'avait empêché de bien voir mais il avait quand même eu l'impression d'être frappé en pleine poitrine. Leur retrouvaille dans la cabane hurlante lui prouva qu'il n'avait pas halluciné. Harry avait hérité tellement de traits physiques de son père que ç'en était déstabilisant, car bien sûr il était lui-même aussi... C'était comme regarder un miroir difformant ou une personne qu'on n'avait pas vu depuis des années ou croiser une personne très ressemblante en coup de vent dans la rue...

Sirius devait s'empêcher de se retourner pour le regarder tandis qu'ils remontaient tous le long du tunnel pour ressortir de la cabane. Il marchait derrière lui avec Hermione, silencieux, mais il l'entendait étouffer des exclamations entre le rire et la désapprobation à chaque fois qu'il laissait le corps de Servilus (malencontreusement évidemment) heurter le plafond bas. A l'avant, Ron, Remus et Peter continuaient d'ouvrir le chemin en marchant en crabe pour réussir à passer dans l'étroit tunnel jusqu'à ce qu'ils soient tous enfin à l'air libre. Voir ce traître de Peter ainsi attaché, bien vivant après toutes ses années donna la force à Sirius de se tourner brusquement vers Harry.

- Tu sais ce que ça signifie, de livrer Pettigrew ? Demanda-t-il.

- Vous êtes libre, répondit-il.

Libre. Sirius avait presque oublié ce que ce mot voulait dire. Pourtant, il ressentit un certain malaise en entendant Harry le vouvoyer, comme s'il n'était qu'un étranger. Et c'est ce qu'il était pour le fils de James au fond. Il n'était plus « Pamol ! » (Harry n'arrivait jamais à prononcer son surnom correctement quand il était petit) mais simplement Sirius Black, l'homme qui venait de s'échapper d'Azkaban pour le tuer, ou du moins c'est ce qu'il croyait il y a encore une heure.

- Oui... dit-il, incertain. Mais je suis aussi... je ne sais pas si quelqu'un te l'a jamais dit... je suis ton parrain.

- Je le savais.

- Tes parents m'ont désigné pour m'occuper de toi si jamais il leur arrivait quelque chose...ajouta-t-il pour expliciter en voyant qu'Harry ne continuait pas.

Il y eu un léger silence, comme si Harry mesurait ses paroles, hésitant. Du coin de l'œil, il vit que Remus, qui avait sûrement entendu la conversation, lui jetait un regard appuyé et forçait Ron et Peter à avancer un peu plus pour leur laisser un peu d'espace.

- Bien entendu, je comprendrais très bien que tu préfères rester avec ton oncle et ta tante...mais...penses-y...Lorsque j'aurais été réhabilité... Si jamais...tu veux changer de maison...

Il ne savait pas s'il bégayait autant juste parce qu'il n'avait plus l'habitude de parler au quotidien ou si sa proposition le rendait plus nerveux qu'il ne voulait bien l'admettre. Après tout, même si Lily ne s'entendait pas avec sa sœur, Harry avait passé toute son enfance chez elle et il ne voulait s'imposer dans sa vie s'il n'en avait pas envie.

- Vous voulez dire... habitez avec vous ? Dit Harry d'un ton étrange. Et quitter les Dursley ?

- Je pensais bien que tu n'accepterais pas, s'empressa de le rassurer Sirius. Je comprends très bien. Je voulais simplement...

- Vous plaisantez ? Coupa-t-il, la voix soudain rauque. Bien sûr que je veux quitter les Dursley ! Vous avez une maison ? Quand est-ce que je peux m'y installer ?

Recueil de bonusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant