Taurus

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Aldébaran du Taureau avait toujours impressionné par sa carrure. Le premier mot qui venait était 'montagne'. Puis quelque chose du genre 'Ah ouais quand même' ou 'Woah'. Le Chevalier, malgré son physique impressionnant, était aussi doux qu'un agneau. Il ne ferait jamais de mal à quelqu'un en dehors d'un combat réel. Même à l'entraînement, il faisait attention à ses frères d'armes. D'accord, les autres Chevaliers étaient du genre solide, mais il était déjà arrivé que, plus jeune, il casse un ou deux os sans le faire exprès. Ses frères ne lui en avaient jamais voulu, pourtant.

Ce matin, Aldébaran sortit de son lit et prit une douche rapide. Une fois vêtu de manière civile, il embrassa son épouse Shina, qui lui avait dit 'oui' un an plus tôt. Elle lui avait préparé un café et il la remercia en prenant la tasse. Ils avaient discuté de ce qui allait se passer aujourd'hui pendant de longues heures. Dès que l'armure du Taureau avait commencé à disparaître, Aldébaran lui en avait parlé.

Aucun des deux n'était contre le fait d'avoir des enfants. Le Chevalier d'Or avait toujours adoré entraîner les plus jeunes du Sanctuaire et un de ses rêves était d'avoir un petit à lui. Shina n'avait aucune réticence avec les enfants, juste de la maladresse et une certaine appréhension. Elle avait peur de la grossesse, de mal faire, de perdre patience ou de s'énerver. Aldébaran avait passé des jours à la rassurer, à lui assurer qu'elle serait une bonne mère. Certes, ils ne seraient pas parfaits, mais aucun enfant n'arrivait avec un mode d'emploi. Shina s'était finalement rangée de son côté et avait attendue avec impatience la prochaine disparition de l'armure d'Or.

Il suivit donc son armure vers l'enfant et vit Rio s'étendre devant lui avec une agréable surprise. Ses origines brésiliennes chantaient et parfois, son pays de naissance et d'entraînement lui manquait. Suivant le cosmos de son armure, il arriva dans les favela. Les pentes raides ne lui faisaient pas peur et il les gravit. Il y avait plus rude ici qu'une petite pente. Les gangs, narcotrafiquants et autres milices étaient bien plus effrayantes. Avec son physique imposant, nul doute qu'il ferait peur à la plupart des civils, mais on n'était jamais trop prudent.

Aldébaran s'arrêta devant une maison qui semblait sur le point de s'effondrer. C'était la norme ici. Petites fenêtres, pas assez de pièces pour trop d'habitants, des conditions de vie insalubres. Lui avait eut la chance de pouvoir en sortir. Grâce au Sanctuaire, il avait pu échapper à la drogue, aux combats et à la prostitution, mais beaucoup d'autres enfants étaient tombés dedans. Aujourd'hui, ses amis d'enfance, d'avant le Sanctuaire, étaient soit morts, soit membres d'un gang de narcotrafiquants ou d'une milice. Ce n'était pas un avenir pour des enfants. Il ne pourrait pas tous les sauver, il le savait. Mais aujourd'hui, il pouvait sortir un enfant de cette misère oppressante, qui finirait par l'étouffer s'il restait là.

Aldébaran toqua à la porte qui menaçait de sortir de ses gonds avec précaution et attendit. Quelqu'un finit par ouvrir. Un adolescent, à première vue, mais le Taureau connaissait bien les caractéristiques de son signe. La grandeur et la largeur des muscles avaient tendance à faire paraître plus vieux, surtout chez les enfants. Il sourit à l'enfant qui paraissait avoir 12 ans.

« Bonjour. Je m'appelle Aldébaran. Tu pourrais me dire ton nom ? » demanda-t-il dans sa langue maternelle, le portugais.

« Frederico... » répondit l'enfant, réticent.

« Dis moi Frederico, est-ce que tu pourrais m'aider ? J'ai perdu quelque chose de très important. »

« Faut faire gaffe, m'sieur. Si c'est précieux, quelqu'un l'a déjà revendu. »

« Tu crois ? Moi je pense que ce que je cherche est dans cette maison, et que tu le sais. Une statue en or, ça te dis quelque chose ? »

L'enfant eut l'air embarrassé, regardant le sol et rougissant légèrement.

Mini Gold SaintsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant