Jour 5

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Un proverbe arménien dit : "Chaque homme a dans son cœur un lion qui sommeille"

Les attaques pleuvaient sur le Sanctuaire. Sans arrêt, toute la journée. Les Chevaliers d'Or n'avaient aucun répit. 

Aiolia soupira en se cachant dans les ruines de son temple. Il était épuisé.

Depuis 5 jours que la guerre avait commencée, ils n'avaient pas revus les enfants. Ils lui manquaient. Il voulait voir sa fille, ses nièces, ses neveux. Et surtout, il voulait voir ses frères.

Depuis le début de la guerre, les Chevaliers étaient dispersés aux quatre coins du Sanctuaire pour se battre 24h/24. Ils n'avaient droit à aucun repos, aucune erreur.

"Lia?"

Le Lion leva les yeux sur son mari. Shun semblait aussi épuisé que lui, couvert de sang et de poussière, les cheveux emmêlés, des cernes sous ses yeux verts. 

"Viens là." sourit Aiolia en ouvrant les bras.

Shun s'assit sur entre les jambes de son mari et ferma les yeux quand celui-ci referma ses bras puissants autour de lui. Ces derniers jours, les bras d'Aiolia étaient le seul endroit où il se sentait en sécurité, comme si rien ne pouvait lui arriver, comme si la guerre n'existait plus. 

"Lyn me manque..." murmura Shun.

"A moi aussi."

Personne ne savait que Fred était mort. Ni qu'un guerrier de Seth était arrivé à Jamir. Et encore moins que les apprentis s'étaient défendus coûte que coûte. Personne n'avait de nouvelles de Jamir.

Ils avaient décidé de rompre les communications télépathiques pour éviter que quelqu'un suive les liens de cosmos et trouve la Tour au Tibet. Il fallait que les enfants restent en sécurité. 

Une explosion fit trembler le sol et tomber des colonnes du temple. Aiolia se resserra autour de Shun pour le protéger. 

"Tiens, tiens. Des amoureux. Comme c'est touchant." ricana une voix inconnue.

Aiolia et Shun levèrent les yeux pour voir une jeune femme à quelques mètres d'eux. Ses cheveux étaient, comme ses yeux, dorés, ainsi que sa peau. Elle portait une armure qui rappelait à Aiolia la sienne. 

"Je t'ai longtemps cherché, Aiolia du Lion. J'aurais dut deviner que tu serais dans ce qu'il reste de ton temple. Au fait, je suis Noûr du Lion." sourit la jeune femme.

Aiolia émit un son qui ressemblait à un grondement sourd, profond. Un grondement d'avertissement. A cause de leur épuisement constant, tous les Chevaliers étaient beaucoup plus proches de leur signes et de leurs armures. Et chez certains, surtout les Chevaliers d'Or, cela affectait leur comportement. Et Aiolia, en temps que Lion, ne supportait pas qu'un de ses congénères entre sur leur territoire. C'était son territoire, et cette lionne menaçait non seulement son territoire, mais aussi sa sécurité et celle de son compagnon. Et il était hors de question que quelqu'un, qui que ce soit, menace Shun.

Il gronda plus fort et Noûr rit joyeusement. 

"Dis moi, tu vas le lâcher un jour ou je vais devoir te forcer à le faire?"

Le grondement devint plus fort à la mention de Shun. Aiolia lâcha Shun et se posta devant lui pour le protéger, ses yeux bleus lançaient des éclairs et l'électricité crépitait autour de lui.

"Menace encore une fois mon compagnon... Et je te tue." grogna Aiolia.

Ses yeux passèrent lentement de bleu à un mordoré vif et menaçant. Le tonnerre gronda alors que le ciel était bleu et Noûr rit encore plus. Un rire de crécelle.

"Intéressant! Tellement de puissance dans ce corps d'Apollon!" dit la jeune femme en s'approchant d'Aiolia. "Allez, laisse le tomber, viens avec moi. Deux lions, ensembles. Je pourrais te donner les enfants les plus puissants que tu puisses imaginer." susurra Noûr en caressant le torse du lion. "Oublie le, oublie les. Cet homme inutile, ces Chevaliers qui vont perdre cette guerre. Allez, je peux te donner tout ce que tu désires."

"C'est là que tu te trompes." déclara Aiolia d'une voix froide en saisissant Noûr à la gorge pour la soulever. "J'aime Shun, j'aime mes frères et jamais, jamais je ne trahirait le Sanctuaire pour une gamine autre que ma fille. Si tu crois que tu peux me donner ce que je désire, tu te fourre le doigt dans l'oeil. Shun me donne tout ce que je désire. Une famille, un foyer, une fille puissante et formidable, une vie. Alors s'il y a une chose que je veux de toi, Noûr du Lion..." dit Aiolia en resserrant sa prise sur le cou de la jeune femme. "C'est que tu meures. Maintenant."

Noûr tenta de se débattre, mais la prise d'Aiolia était beaucoup trop forte. Le lion finit par relâcher légèrement sa poigne, laissant juste assez d'espace à Noûr pour respirer à grande goûlées, sans pour autant la lâcher.

"Mais avant, tu vas t'excuser. Pour toutes les méchantes choses que tu as dites. Allez, ou je serais obligé de te punir." sourit Aiolia, ses yeux froids comme la glace de Camus.

Noûr comprit immédiatement son erreur. Elle avait fait la seule chose qui pourrait lui apporter une mort lente et douloureuse : menacer la famille d'Aiolia. Les larmes perlèrent à ses yeux.

"Alors? Je n'entend rien. Plus fort."

"J, Je suis désolée..." couina Noûr, à bout de souffle.

Mais Aiolia raffermit sa prise, la resserrant encore plus. Noûr le regarda, paniquée, tentant de griffer le bras de son bourreau. Mais les zébrures causées par ses ongles acérés ne semblaient avoir aucun effet sur Aiolia.

"Voilà, c'est bien. Maintenant, tu peux mourir." sourit Aiolia.

Quoi?!, pensa Noûr. Mais elle s'était excusée! Elle avait dit pardon! Alors pourquoi allait-il la tuer?, pensa son esprit en manque d'oxygène.

"Tu vois, ce n'est pas contre toi. En fait, un peu si. Peut-être que si tu n'avais pas insulté Shun, ça se serait peut-être passé sans douleur. Mais vois-tu, nous avons reçu un ordre très clair de notre Grand Pope."

"Aucun survivant." compléta Shun d'une voix froide. 

"Vous avez peut-être gagné d'autres guerres, Guerriers de Seth, mais cette fois-ci, vous allez être annihilés." déclara Aiolia. "Tu veux me faire plaisir? Alors meurs."

Le poing du Lion écrasa la trachée de l'égyptienne et celle-ci devint une poupée de chiffon dans la main du grec. 

"Lia. C'est finit. Lâches la." tenta Shun en posant une main sur le biceps de son mari.

"Elle... Elle t'a insulté... Toi et Lyn... Et tout le monde!" 

Aiolia était sur le point de virer Bersek, Shun le savait. Mais il n'était pas son mari pour rien.

"Aiolia. Lâche la immédiatement." ordonna Andromède.

Le lion ouvrit sa main et le corps de la guerrière s'écrasa au sol, sans vie. Ses yeux écarquillés et les hématomes autour de son cou ne laissaient aucun doute sur son état. 

"C'est bien. C'est bien Lia." félicita Shun en enlaçant son compagnon.

Aiolia le serra fort et enfouit son visage dans les cheveux du japonais.

"Allez, les autres ont besoin d'aide."

Les compagnons se regardèrent dans les yeux et coururent aider Camus qui avait été, personne ne savait comment, séparé de Milo par deux guerriers. Le Verseau se battait contre le guerrier du singe. Un guerrier pour un Chevalier d'Or. 

Mais rien ne leur interdisait d'aider leurs frères. 

Et ils allaient gagner cette guerre, peut importe ce que ça leur coûtait. Les Chevaliers en avaient fait le serment.

Mini Gold SaintsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant