Mini Gold Saints

Cancer

Angelo n'avait jamais été connu pour sa patience. Au contraire, ses pics de colère en temps que Masque de Mort étaient assez légendaires. Aujourd'hui encore, la rumeur du Masque de Mort qui accrochait les visages de ses victimes dans sa maison terrorisait le plus coriace des apprentis. Les plus anciens utilisaient cette rumeur pour faire peur aux plus jeunes et depuis leur résurrection, 'Masque de Mort' était devenu le petit frère du Croque Mitaine, en quelques sortes. Ça avait fait hurler de rire certains de ses frères d'armes quand Aiolos, qui entraînait les enfants, leur avait rapporté les histoires qu'il avait entendues des enfants. Inutile de dire que s'il n'avait pas été dans ses petits papiers, le Sagittaire s'en serait prit une à l'arrière du crâne. Milo, Aiolia et Kanon n'avaient pas cette chance et avaient honteusement portée leur bosse pendant quelques jours.

L'idée d'avoir un apprenti ne réjouissait pas forcément Angelo. Aphrodite, son compagnon de toujours, lui, était complètement ravi à l'idée de s'occuper d'un bout de chou adorable, non sérieusement Angelo, penses-y.

Quand son armure s'était faite la malle, il l'avait machinalement suivie et s'était téléporté à sa suite. Le Chevalier avait soupiré en regardant autour de lui. Aucune découverte, c'était l'Italie. Certes, ce n'était pas sa Sicile natale, mais ce pays, il y était né, s'y était entraîné et tout ça. Alors okay, la région de Campanie, près de Naples, était jolie, mais il se doutait de l'intérêt d'y revenir. Depuis le Chevalier Manigoldo, tous les Chevaliers du Cancer étaient natifs de ce pays. Il aurait dût se douter que son apprenti serait dans le coin.

La petite ville de Sorrente était charmante, jolie et tout ça, mais trois cosmos attirèrent son attention dans les bois qui bordaient la ville. Angelo commença à marcher dans la direction que lui indiquait son armure. Elle était en présence de deux cosmos différents, qui appartenaient probablement à des enfants. Il commença à pleuvoir dès qu'il entra dans les bois et quand il se concentrait sur un des cosmos, il pouvait entendre des pleurs d'enfants.

A pied d'un chemin montant, acculé contre la terre, se trouvait une sorte de cabane de fortune, détrempée par la pluie. Cabane était un bien grand mot, car il s'agissait en vérité de deux planches en bois pourries jusqu'au cœur avec un morceau de tôle rouillé qui servait de toit. Le tout menaçait de s'effondrer et écraser le petit être assit dessous. Un enfant de deux ans environ qui était secoué par de gros sanglots à vous déchirer le cœur.

A quelques pas, un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de 10 ans la regardait, elle et l'armure qui trônait non loin, visiblement en plein conflit intérieur. Il avait l'air de vouloir s'occuper d'elle, mais quelque chose le retenait. Quand Angelo déploya son cosmos, ceux des deux enfants lui répondirent. Un cosmos qui sentait la pluie estivale et les lilas, tandis que l'autre, légèrement plus mature que celui du bébé, avait une légère odeur de jasmin et de cuivre, agréable comme une brise d'Automne. Angelo eue une intuition. Il s'approcha et prit l'enfant qui pleurait dans ses bras. Il s'agissait en fait d'une petite fille, qui portait un pyjama sale et dont les cheveux étaient emmêlés. Elle aurait besoin d'un bon bain, mais l'urgence était de la faire arrêter de pleurer. Grâce à des mots réconfortants et des caresses dans le dos, elle finit par se calmer et se blottit contre le Chevalier, qui vit avec un sourire le soleil percer les nuages gris.

« Alors c'était toi qui faisait ça, pas vrai ? »

Quand il se tourna vers le garçon, celui-ci le regardait avec une expression honteuse, teintée de douleur.

« Pourquoi tu restes là sans rien faire ? » demanda Angelo en Italien.

« Papa m'a interdit de la toucher. Je devais m'en débarrasser... » avoua le garçon du bout des lèvres.