I comme Ire

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Aiolia était furieux. Non, furieux, ce n'était pas assez pour décrire l'émotion qui l'envahissait. 

Il était remplit de haine.

Les années avaient passées sur Terre et Aiolia, père d'une petite fille de 9 ans, s'était fait à la vie de célibataire endurcit qu'il menait. Il n'avait plus besoin de personne pour prendre soin de sa fille.

Mais aujourd'hui, leur vies, si bien calées et huilée, venait de se briser en mille morceaux.

Quelqu'un avait frappée Lyn. 

"Crois-moi, 'Lia, vaut mieux pas que tu saches qui a fait ça." tenta de tempérer Milo du mieux qu'il pouvait. 

"Pardon ? Milo, tu veux que j'ignore le fait qu'on ait frappée ma fille ?"

"Pas les faits, juste la personne." intervint Camus.

"Vous avez peur de quoi ? Que je devienne berserk ?" s'exclama Aiolia.

Le lion vit avec un pincement au coeur sa fille se recroqueviller un peu plus sur elle-même. Il avait peut-être un trop trop haussé la voix et elle avait eut peur. De moi, pensa-t-il amèrement. A cause d'un petit salopard en manque de punching-ball, sa fille avait eut peur de lui. 

Les regards de Milo et Camus étaient plus qu'évocateurs. Ils avaient en effet peur qu'il devienne fou de rage. D'un côté, il avait bien changé. Il était père, bordel ! Mais de l'autre, il était un lion. Et un lion se devait de protéger ses petits, corps et âme.

"Milo... Ça fait 5 ans que j'élève Lyn. Tu ne crois pas qu'avec toutes les conneries qu'elle m'a faites, j'aurais eut une bonne centaine de fois l'occasion de devenir dingue de colère ? ... S'il te plaît..." implora-t-il.

Milo soupira et consulta Camus du regard. Ces deux là n'avaient même plus besoin de parler pour se comprendre, et Aiolia les enviait un peu. 

"C'est Fred. Lia, c'est Fred." finit par dire Milo.

Une pierre glacée tomba dans l'estomac d'Aiolia. Fred ? Leur Fred ? Bien sûr que c'était leur Fred. Milo n'aurait jamais dit ça comme ça pour un autre gamin de l'école. Il aurait précisé le nom de famille, pour qu'Aiolia puisse au moins aller parler aux parents. 

"Notre Fred ?" répéta Aiolia d'une voix blanche. 

Milo acquiesça à la plus grande horreur du Lion. Celui-ci, l'air traumatisé, se dirigea vers sa fille et lui ouvrit ses bras et son cosmos. La petite, répondant à son appel, se jeta sur lui et éclata en sanglots.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé mon p'tit chat ? Papa a besoin de le savoir..." murmura Aiolia.

"Papa... C'est quoi une 'gouine' ?" réussit à articuler Lyn entre deux sanglots. "Pourquoi c'est pas bien d'être une gouine ?"

La petite tremblait dans ses bras et Aiolia ne put que la serrer le plus fort possible sans la briser. D'habitude, il n'aurait pas hésité une seconde à la prendre dans une étreinte d'ours à briser les côtes, mais là... Elle avait l'air si fragile, sa Lyn. Aussi épaisse qu'un moineau qui mangeait pas et tout aussi petite et fragile. Un simple geste pourrait la briser, un simple coup de vent pourrait la faire s'envoler loin de lui. Aiolia, avec le même regard qu'un enfant qu'on trahit pour la première fois, serrait sa fille contre lui.

Aujourd'hui, Lyn n'avait qu'un nez cassé qui devait la faire souffrir horriblement quand elle reniflait et deux beaux yeux au beurre noir ainsi qu'un bleu de la taille de sa petite joue. Mais s'il n'intervenait pas, ou si la maîtresse n'était pas intervenue, qu'aurait-il put se passer ? Jusqu'où cela aurait-il été ? Aujourd'hui, elle était à moitié défigurée, demain, elle serait morte. 

Mini Gold SaintsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant