q u a t r e

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Je suis devant la porte de la fille du balcon d'en face, son skate à la main, je me décide enfin à toquer après 5 min d'attente me demandant ce que je pourrais bien lui dire.

Elle ouvre la porte ce qui fait légèrement virevolter sa frange et fronce ses sourcils ne s'attendant probablement pas à me voir ici, je la détaille rapidement, elle est habillé d'un short en tissu laissant mes yeux loucher sur ses fines jambes et d'un large t-shirt.

- Je te ramène ta planche tu l'as oublié au skateparc l'autre soir donc je me suis dit que je pourrais te la ramener, dis-je légèrement gêné.

- Oh, merci, je pensais qu'on me l'aurait volé, répond-t-elle sans me lâcher du regard.

Je lui répond d'un fin sourire et entreprend de redescendre les escaliers.
Elle est encore plus jolie de près, ses yeux sont d'un vert perçant, son nez un peu retroussé et ses lèvres un peu petites et pulpeuses lui font un visage totalement harmonieux.

Je rentre dans mon appartement et décide d'aller me griller une cigarette sur le balcon en attendant que ma mère arrive pour sa visite de vérification qui a lieu chaque semaine, elle vient vérifier que je vis bien et que je ne me laisse pas trop aller. Elle s'inquiète trop pour moi la pauvre.

Je m'assois sur ma chaise et observe la fumé grisâtre disparaître dans l'air déjà bien pollué avant de reposer mes yeux sur la rue assez animé en ce jeudi après midi.

Deux types louches s'échangent quelque chose dans un coin un peu à l'équart de la foule et je devine bien vite ce que c'est, je connais ce genre d'échange.
Une femme un peu âgée marche au ralentie trainant avec peine son petit cadis derrière elle.
Trois filles rigolent aux éclats les mains chargées de sacs de dizaines de boutiques différents pendant qu'une fille elle un peu moins sophistiquée les regarde envieuse.
Un couple d'une vingtaine d'années se dispute pour un sujet que j'ignore.
Et ce SDF toujours assis sur sa couverture sur le trottoir d'en face avec sa petite boîte posé devant ses pieds attendant patiemment que quelqu'un fasse part d'un peu de générosité à son égard afin qu'il puisse manger se soir.

La sonnette me sors de ma contemplation et je pars ouvrir à ma mère qui s'empresse de me faire la bise.

Après son petit tour dans mon appartement, ses ragots racontés et la prise de mes nouvelles elle s'en va en me disant de faire attention à moi.

La nuit est déjà tombé et il fait plutôt bon pour une nuit d'avril alors je décide de partir marcher dans les rues de ma ville pour m'aérer l'esprit comme au bon vieux temps.

Tout est mieux la nuit, le peu de lumière suffit à éclairer les rues comme il faut, avec de la chance les étoiles sont présentent, il y a moins de gens, plus de calme, c'est une autre facette de la ville lumière qui se dévoile et c'est de loin celle-ci que je préfère.

Je me retrouve bien vite dans la ligne 1 du métro où je m'assois sur une des nombreuses places libres du à l'heure assez tardive, jusqu'à arriver à la station où je prend maintenant la ligne 9.

Les écouteurs dans les oreilles et la tête tournée vers la vitre, bien qu'il n'y ai pas grand chose à voir, je ne remarque pas tout de suite qu'une femme c'est installé en face de moi et quand je tourne enfin la tête j'ai la surprise de voir la fille du balcon assise là, sur le siège en face du miens.

Soit elle me suis, soit le hasard fait bien les choses.

Je la détaille rapidement comme j'ai pu le faire un peu avant dans la journée et cette fois elle est habillé dans le même style que la dernière fois au skateparc.
Elle me détaille aussi et un rictus apparaît sur son doux visage quand ses yeux parviennent à mes pompes, c'est des Reebok qui ont un peu vécue, même un peu trop, elles ont complètement perdu leur blancheur et il y a même un trou sur le côté, mais bon c'est ma paire préféré.

Nos yeux se croisent enfin et ne semblent pas vouloir se détacher alors un combat de regard se met en place dans le plus grand des calmes. Aucun de nous deux ne semblent vouloir perdre et pourtant ses moi qui lâche en premier quand le métro arrive à ma destination, je la regarde une dernière fois avant de sortir du wagon et elle me lance un sourire amusé avant que les portes se referment et que je la perde totalement de vue.

La probabilité qu'on se croise dans le même métro à la même heure casiment à la même place était vraiment minime et pourtant ça c'est fait.

Je sais pas ce qu'elle foutait à cette heure là toute seule dans le tromé mais elle m'intrigue, elle est mystérieuse et tellement naturelle à la fois.

La fille du balconOù les histoires vivent. Découvrez maintenant