La fille du balcon

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Paula, Pauline, Paola, Patricia, Pascale, Perrine ?

Il doit être 01h00 et je suis encore sur mon balcon à chercher son prénom, ça m'obsède depuis hier, je suis presque sûr qu'elle a pas un nom très commun.
Pourquoi ça m'obsède autant bordel c'est juste une fille qui habite dans l'immeuble d'en face avec qui j'ai parlé quelque fois rien de plus.

Je décide de me lever et de sortir de chez moi pour marcher un peu ça m'aérera l'esprit j'en ai marre de tourner en rond dans cet appart.

Paris est plongé dans l'obscurité, seuls les lampadaires s'allument pendant que les enseignes s'éteignent, les rues sont calmes, il y a pas beaucoup de circulation juste quelques voitures et quelques personnes qui errent comme moi.

Sans m'en rendre vraiment compte je me retrouve sur les quais de seine, c'est là il y a 2ans que j'ai essayé de m'en aller pour toujours, je voulais la rejoindre, c'était trop dure mais je me suis résigné, c'est pas ce qu'elle aurait voulu et je devais prendre soin de ma mère.
Je fais demi-tour pour chasser ces souvenirs douloureux de ma tête et décide de rentrer retrouver mon deux pièces mais j'utilise un autre chemin qui rallonge le trajet, j'ai envie de marcher.

Dans une rue je vois des grapheurs qui télégraphient sur les murs ça me rappelle l'époque où je le faisais encore, je passais mes nuits avec mon équipe, on exprimait notre haine, notre amour et notre créativité sur les murs de Paris, j'y ai passé mes nuits les plus folles entre les courses poursuites avec la flicaille qui traînait et les tournés de bars avant de rentrer se coucher complètement déchiré, c'était la bonne époque.

J'arrive enfin chez moi, il doit être pas loin de 2h20 mais je décide quand même de me poser sur mon balcon pour fumer ma dernière cigarette.

Un jours plus tard

Je suis réveillé par le bruit de ma sonnette, j'essaye d'attraper mon téléphone sur la table de chevet mais il ne s'allume pas, j'ai oublié de le mettre en charge hier soir.

Tempi je laisse sonner si c'est important il reviendront.
Le bruit de la porte qui s'ouvre me pousse finalement à me lever et à aller voir qui rentre dans mon appart sans gêne comme ça.

- Jamais tu répond au téléphone et jamais tu fermes ta porte à clé ?

- Bonjour Maman ça va et toi ?

Elle vient me faire la bise en s'excusant ce que je fais également.

- Qu'est ce qui t'emmènes aussi tôt ?

- Tôt ? Il est déjà 12h15 mon fils tu devrais être levé depuis longtemps.

- Je suis rentré tard hier, elle me regarde avec suspicion et reprend.

- Bref je suis pas là pour te parler de tes activités nocturnes mais pour te demander pour la fête tu ne m'as rien redis et c'est déjà ce week end il te reste 1 jours pour te décider.

- Maman j'ai pas envie de venir c'est pas quelque chose qu'on fête putain.

- Arrête de te comporter comme un enfant, t'as pas l'impression que tu vas encore décevoir tout le monde si tu ne viens pas ?

Sa phrase vient directement me piquer au cœur, elle a raison je les ai déçu tellement de fois.

- Il y aura Papa ?

- Bien sûr.

- Je sais pas Maman je dois réfléchir, tu verras bien samedi.

- Tu n'es déjà pas venu l'année dernière..

- C'est pas comme si ça avait changé quelque chose.

Elle me regarde avec une lueur de tristesse dans les yeux et je m'en veux automatiquement qu'elle subisse ça.

- Tu manges ici ?

Elle hoche la tête donc je pars dans la cuisine lui préparer à manger avec le peu qu'il me reste dans les placards, ça sera steaks pâtes désolé Maman.

Nous sommes assis à table tout les deux, je me suis forcé à manger même si j'avais pas faim pour pas qu'elle soit seule.

- Aufaite une jeune fille m'a dit de mettre ça dans ta boîte au lettres quand je suis rentré mais ducoup tient.

J'attrape le petit papier qu'elle me tend et le lis "Tiens au cas où t'aurais trouvé mon prénom" suivit d'un numéro de téléphone, c'est la fille d'en face.

- C'est une fille qui te plaît ?

- Nan on se connaît pas vraiment, elle habite en face on a parlé quelque fois juste.

Elle me fait un sourire rempli de sous entendu que je décide d'ignorer.

1h après ma mère a décidé de rentrer donc je me retrouve seul sur mon balcon un joint déjà éteint entre les doigts et mon téléphone dans mon autre main à chercher ce que je vais bien pouvoir lui écrire.