Chapitre 6 : le Roi et son bouffon

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Elle avait raccroché. Il avait un truc à dire. Un seul. Et il avait foiré. Elle ne décrocherait plus jamais. Il avait du passer pour un stalker ou pire encore. Quel con ! Mais quel con ! C'est pour ça qu'il avait créé le Roi ! Pour s'éviter ce genre de situation qu'il ne savait, de toute évidence, pas gérer. Pour se cacher derrière un autre et pallier son manque de confiance en lui. Qu'il détestait cette part de lui ! Tout bien réfléchi, il se détestait, tout court. Le silence lui pesa, il devait faire sortir ça : 

-MEEEEEEERDE ! 

-Artuhr chéri, ça va ? s'inquièta sa mère en bas de l'escalier. 

-OUI ÇA VA ! cria-t-il tout à sa colère. J'AI PASSÉ L'ÂGE QUE TU T'INQUIÈTES POUR MOI BORDEL !

-Bon, bon, si tu le dis. Le repas est prêt. Ne tarde pas, ça va refroidir. 

-JE SAIS MAMAN ! 

    Il ne tenta même pas de frapper dans un mur pour se défouler : il s'était déjà fracturé un os comme ça. Son regard se tourna vers l'écran, un message venait d'apparaître : 

Le Roi qui Chante : Salutations Artuhr.

    Depuis l'annonce de Lady Hammer, le jeune homme commençait à croire à l'indépendance de son compte OC. Et il avait justement envie d'éprouver ce qu'il qualifiait encore de théorie : 

Artuhr : Bonsoir, Roi.

LRQC : Heureux de constater que vous vous êtes résigné à accepter la réalité. 

Artuhr : Ne t'avance pas trop. 

LRQC : Vouvoyez-moi je vous prie. Nous n'en sommes pas à nous parler comme de vieux amis.

Artuhr : A votre guise. De quoi vouliez-vous me parler ? 

LRQC : Je crains de m'être avancé un peu durant une énième discussion avec mes pairs et vassaux. 

    L'adolescent se redressa sur sa chaise. Il flairait un danger : 

Artuhr : Droit au but, Sir. 

LRQC : Ils planifiaient, tous, de se voir à un grand événement, la Japan Expo, et comme ils n'arrivaient pas à s'entendre, allant jusqu'à se chamailler comme des va-nu-pieds, je me suis proposé pour tout organiser, et j'ai promis d'être présent sur place. 

Artuhr : Et c'est impossible. 

LRQC : Physiquement, oui. Je suis une intelligence artificielle et la création d'un corps tout aussi artificiel est impossible au vu des technologies modernes. Sans compter le délai imposé ! 

Artuhr : S'il n'y avait que ça ! 

    Le danger se précisait. 

LRQC : J'en viens par conséquent à ma requête à votre égard : pourriez-vous m'incarner à cette occasion ? Est-ce dans vos capacités ? 

    Mauvaise idée. Très mauvaise idée.

Artuhr : Bien entendu ! Je vous ai inventé. Ce serait le comble si je ne pouvais vous jouer ! 

LRQC : Me voilà rassuré. J'avais la crainte que vous ne vous dédouaniez pour quelque stupide raison que ce soit. 

Artuhr : Allons donc ! Ce n'est point de mon caractère ! 

LRQC : Je l'eut cru. Pardonnez mon égarement ! Je vous adresse un Bonne nuit, Artuhr. Je vous enverrai toutes les informations en temps utiles. 

Artuhr : Merci Roi. Au plaisir. 

    Il ferma la fenêtre de discussion, se mit les mains sur sa bouche et cria dedans :

Problèmes d'état civilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant