Est-ce que je suis hypersensible ? Oui, sûrement. Dans le sens, éponge, qui absorbe surtout le négatif. Qui éclate en sanglot quand on lui parle d'avenir, ou devant un livre qui lui parle juste une peu trop. Qui est incapable d'oublier une parole jugée blessante, un malaise ressenti devant quelqu'un. Même des années plus tard, quand le quelqu'un a sûrement lui déjà tout oublié.
Est-ce que je suis difficile à suivre émotionnellement ? Je crois. Tu te réveilles heureux, confiant en cette journée et en la vie en générale. Et quelques minutes après, tu déchantes. Tu essayes de te raccrocher à quelque chose, à quelqu'un. Mais tu ne trouves rien, et la seule perspective qui te fait te dire que la vie vaut la peine d'être vécue, c'est le fait de savoir que la tendance émotionnelle ne va pas tarder à s'inverser. Il faut simplement être un peu patient.
Est-ce que je suis associable ? Je ne sais pas. On ne peut pas parler de phobie sociale. J'ai quand même des amis. J'arrive parfois, si je sens que la personne en face est encore plus mal à l'aise que moi, à me laisser aller à l'humour, qui ouvre la porte à la complicité. Et puis parfois... Pour donner des exemples, en troisième, j'ai fait une année de dessin avec des gens de mon âge qui m'étaient inconnus. Je ne leur ai pas adressé la parole de tout le cycle, si l'on ne compte pas le minuscule bonjour murmuré en entrant, qu'ils ne devaient même pas entendre, d'ailleurs... Je suis incapable de répondre au téléphone : ça me tétanise, même s'il s'agit d'amis ou de gens de la famille. Je crains le contact physique, ce n'est pas naturel pour moi de dire bonne nuit à mes parents en leur faisant un câlin, ou de réconforter quelqu'un en le serrant dans mes bras. A cause de ça, j'ai en horreur la foule et les files d'attente (le self est un calvaire). Par contre, je fais la bise aux gens quand il le faut. Quand je rencontre de nouvelles personnes, si je sens que ce sont des gens peu avenants, qui me voient comme "inférieure", je suis incapable de les regarder en face, de croiser leur regard, comme si j'éludais le problème.
Suis-je une stressée de la life ? On peut le dire. J'analyse tout, tout le temps. Tout doit être maîtrisable et maîtrisé. C'est pour ça que quand je sens que le feeling ne passe pas avec quelqu'un, ça me perturbe au plus haut point, et je n'arrive pas à l'oublier. J'aimerais faire de grandes choses, mais pour ça il faut prendre des risques, et risque égal risque de se casser la gueule. Et comme je suis hypersensible, je sais que ça va me faire encore plus mal, et que je ne vais pas arriver à passer à autre chose... Cercle vicieux, ouais. Mes amis sont étonnés si je leur dis que moi aussi je prends des gouttes pour dormir, ou que je pense faire du yoga pour relativiser. Souvent, ils partent du principe que stresser signifie avoir peur de ne pas réussir dans le milieu scolaire, pour les cours, les contrôles, le bac. Et c'est vrai que tout ça, c'est un peu la dernière de mes préoccupations, mais ça ne m'empêche pas de me torturer l'esprit parce qu'aujourd'hui untel ne m'a pas dit bonjour."Mais tu stresses pas, toi !" Ben si. Simplement, on n'a pas tous les mêmes domaines de prédilection pour l'angoisse.
Est-ce qu'on peut me définir comme "patiente" ? Non, pas du tout. Vraiment. Il suffit qu'aujourd'hui je sois mal pour insulter mon frère parce qu'il me raconte pour la deuxième fois comment la prof de français est tombée dans le couloir. Je ne supporte pas les répétitions si j'ai retenu la première fois, ce qui est souvent le cas, alors les cours... Et je ne supporte pas avoir à répéter quelque chose, sauf si j'ai épuisé tout sujet de conversation. Je déteste les travaux de groupe, parce qu'il faut à chaque fois expliquer, argumenter, et même, dans le pire des cas, dicter mon raisonnement. Je déteste que ma main aille moins vite que mon cerveau, parce que j'ai toujours peur d'oublier des choses en chemin quand j'écris. Du coup j'écris très mal. Et je préfère taper à l'ordi. Vous connaissez Zootopie, le dessin animé ? Parfois, j'ai l'impression d'être entourée de paresseux. Et en vrai, je ne peux pas m'en plaindre, parce que malgré tout, parfois, c'est moi, le paresseux.
Voilà, c'était la liste de mes principaux défauts, que je pense désormais sans doute liés à mon éventuel haut potentiel. Tout ça, c'est frustrant, c'est chiant, et surtout, c'est très fatiguant. Souvent, pour m'éviter cette fatigue, ce stress, je ne réponds pas aux SMS ou aux mails avant plusieurs jours. Même si je viens de passer un super moment, genre un après-midi entre amis, j'ai toujours besoin de me recentrer après, de me couper du monde pour quelques heures. C'est éreintant, de tout vouloir maîtriser, de se réparer mentalement à la moindre incartade, de gérer des sautes d'humeur imprévisibles, d'essayer d'être sympathique avec les autres parce qu'on les aime alors qu'on a clairement envie de leur mettre des baffes. Donc je vous laisse imaginer dans quel état je suis quand je rentre de l'école, et qui c'est qui paye tout ça (pardon à mon papa et ma maman)...
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RandomJ'avoue, j'avais pas d'idée pour le titre. Ça peut s'apparenter a un Rantbook. Je suis trop honnête.