Chapitre 9

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Deux semaines étaient passées depuis l'incident de Legumania. Deux semaines durant lesquelles les cours avaient été suspendus pour les élèves de la classe de Marinette. Plusieurs d'entre eux avaient présenté des signes de traumatisme. Le proviseur de l'établissement, faisant passer leur bien-être avant tout, leur laissa le temps de récupérer.

L'alter ego de Ladybug était assis sur un banc, contemplant la tour Eiffel présente devant elle. Elle avait le regard perdu vers l'horizon, son carnet de croquis reposant dans ses mains. Son stylo tournoyait entre ses doigts, attendant de trouver l'inspiration mais rien ne vint. Elle se souvenait encore de la discussion qu'elle avait eue avec Tikki après son combat.

"Marinette, ta réaction avant de te transformer est une chose que tu dois à tout prix éviter. Tu es une héroïne, défendant Paris et protégeant autrui. Tu ne dois jamais être motivé par un sentiment de vengeance, c'est bien compris ?"

Jamais elle n'avait été si sérieuse et si directe avec elle. Elle qui, d'ordinaire, était particulièrement enjouée, l'avait regardée avec un regard lourd de reproches. Pour la première fois de sa vie, elle se sentit encore plus petite que Tikki. Ses excuses, accompagnées de cookies délicieusement frais, avaient fini par la calmer. Elle ne supportait pas de la voir comme ça et préférait largement lorsqu'elle lui prodiguait ses conseils avec tendresse.

Mais cela était loin d'être sa plus grande préoccupation. Non, son esprit ne se focalisait plus que sur Chat Noir, son partenaire de toujours. Elle savait pertinemment qu'il lui avait menti et elle avait horreur de ça. Elle pouvait comprendre son refus de se confier mais son inquiétude n'avait jamais été aussi forte. Cette pensée lui fit serrer plus fort son crayon, le faisant presque craquer.

— Je ne savais pas que le dessin pouvait autant mettre les nerfs à vif, dit une voix derrière elle.

Se retenant avec un petit sourire, ses yeux rencontrèrent ceux d'Alya. Visiblement, elle avait complètement oublié le désastre qu'avait été cette fin de sortie dans les égouts. Elle faisait partie des rares qui n'avaient pas été choqués outre mesure par ce qu'il s'était passé.

— J'ai du mal à trouver l'inspiration en ce moment. Est-ce que tu vas bien ? demanda malgré tout Marinette.

Alya posa une main sur le banc, soupirant légèrement. Elle perdit son enthousiasme lorsqu'elle engagea la conversation.

— Pour moi tout baigne, ainsi que pour Nino. La plupart de nos amis commencent à oublier cette histoire. Quant à Chloé, elle crie sur tous les toits qu'elle n'a jamais eu peur une seule seconde. Une vraie purge cette fille, dit-elle en secouant la tête.

— Tu l'as dit, renchérit Marinette en grimaçant légèrement.

Son sauvetage lui revint brutalement en mémoire. L'image de cette pimbêche s'accrochant à son cou pour être la première à être sauvée refusait de s'effacer.

Elle se mit alors à fixer plus intensément sa meilleure amie, redoutant la question qu'elle allait poser.

— Et Rose, comment va-t-elle ?

Sa voix était cassée, la poitrine serrée par l'émotion. Pourtant, c'est un sourire qui s'afficha sur le visage de la rousse.

— Elle est sortie du coma ce matin, elle commence doucement à retrouver des forces. Les médecins ont dit qu'elle pourrait sortir d'ici un ou deux jours. Juleka est toujours à son chevet, juste au cas où.

Une larme de joie roula sur la joue de la bleutée. Le soulagement qu'elle ressentit à ce moment-là fut salvateur, faisant retomber le poids qui s'était installé en elle durant tout ce temps. Après la destruction de l'Akuma, Marinette avait foncé au travers des rues de Paris pour aller retrouver ses amis. Malheureusement, à son arrivée, Rose était inconsciente, dans les bras de Juleka. Après que les ambulanciers se sont chargés d'elle, le diagnostic tomba : elle était plongée dans le coma.

Leur vie. Leur combat.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant