Chapitre 10

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Les personnes présentes dans la bibliothèque restèrent figées, comme si le temps s'était arrêté. Totalement confus, ils fixaient à présent le corps de l'homme évanoui devant eux avec une expression reflétant l'incompréhension. Plusieurs secondes passèrent jusqu'à ce qu'une femme se mette à hurler de terreur, réveillant les instincts de survie de chacun.

C'était un véritable raz-de-marée qui tentait de passer la double porte de la bibliothèque.
Petit à petit, il ne resta plus que Marinette et Adrien. La jeune fille avait accouru vers l'homme à terre, le jeune mannequin sur ses talons.

- Monsieur, est-ce que vous m'entendez ? s'enquit-elle en attrapant une main avec précaution pour sentir une réaction. Monsieur !

Mais ses tentatives demeuraient vaines. Elle se tourna alors vers le jeune homme.

- Appelle une ambulance, vite !

Adrien s'empressa de prendre son téléphone et composa le numéro des secours. Mais à l'instant où quelqu'un décrocha, Marinette se précipita vers la sortie.

- Marinette, attends ! dit Adrien en tentant de la rattraper.

Il sortit à son tour mais elle avait déjà disparu. Malgré lui, il se mit à jurer mais se rappela l'homme qui avait besoin d'aide. Il demanda à la personne derrière le combiné d'envoyer immédiatement quelqu'un à la bibliothèque municipale. Ceci fait, il retourna à l'intérieur et aperçut la gérante terrifiée derrière son comptoir.

- Ne vous inquiétez pas, tout va bien, dit-il avec un sourire qui se voulait rassurant.

Elle se redressa non sans garder une certaine crainte.

- Pouvez-vous veiller sur lui le temps que les secours arrivent ? Je dois m'assurer que mes parents vont bien, prétexta-t-il.

Un peu remise de ses émotions, elle acquiesça, ce qui permit au jeune homme de partir prestement. Une fois dehors, il chercha son amie du regard mais elle restait introuvable.

- C'est pas vrai...

Le kwami noir passa la tête hors de la chemise de son protégé et l'interpella d'une petite tape sur le torse. Tout en restant le plus discret possible, il montra de son petit bras la bague qu'il lui permettrait de se transformer. Après un rapide coup d'œil alentour, le jeune mannequin aperçut une petite alcôve où traînaient bennes et ordures et s'y engouffra.

- Plagg, je voudrais d'abord m'assurer que Marinette va bien avant d'y aller, dit-il en regardant la rue derrière lui.

Son partenaire secoua vivement la tête en signe de négation.

- Il n'en est pas question, nous manquons de temps. Qui plus est, plus vite tu arrêteras cet akuma, plus vite tu pourras t'assurer qu'elle va bien. La chercher maintenant ne fera pas avancer les choses.

Malgré la boule au ventre qui commençait à croître en lui, il fut forcé de reconnaître que son compagnon avait raison. Il serra alors le poing avec détermination, prêt à devenir le héros noir de Paris. Mais avant qu'il ne puisse finir son geste, la petite créature posa ses deux mains sur celle du jeune homme.

- Fais attention Adrien, j'ai un très mauvais pressentiment sur ce coup-là.

Jamais la voix et le regard de Plagg n'avaient été aussi inquiétants, c'en était presque effrayant. Il ne savait pas pourquoi, mais l'avertissement résonna un moment dans sa tête avant qu'il ne se décide à passer à l'action. Il rassembla tout son courage et lança avec force :

- Plagg, transforme-moi !

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Leur vie. Leur combat.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant