Leur vie. Leur combat.

Chapitre 11

Alya courait droit devant elle, le regard braqué vers l'horizon. Elle zigzaguait de rue en rue, Nino peinant à rester sur ses talons.

- Alya attends ! S'époumona-t-il, la fatigue le faisant haleter fortement.

Mais la jeune reporter n'écoutait pas son petit ami. L'odeur du plus grosse scoop de sa vie se répandait maintenant dans son cerveau et elle ne pouvait pas laisser passer une occasion pareille.

- Hors de question ! Ladybug et Chat Noir se battent à quelques rues d'ici et pour rien au monde je ne louperais ça !

Devant sa réponse, Nino soupira fortement, bien qu'il était impossible de savoir si cela était dû à leur course effrénée ou au comportement volcanique de la rousse. Cette dernière accéléra encore la cadence jusqu'à entendre un horrible cri au loin. Elle pila net face à ce hurlement d'effroi qu'elle venait d'entendre.
Nino s'arrêta à sa hauteur, le souffle court, les mains sur les genoux pour reprendre sa respiration. Après un bref moment, il posa sa main sur l'épaule de sa petite amie.

- Ça craint...

- Il faut aller là-bas, dit-elle sans même tourner la tête vers le jeune homme.

Après avoir repris brièvement sa respiration, il se redressa avec peine et se planta devant elle. Son regard était si sombre et si grave que sa petite amie se détacha de l'horizon pour le fixer à son tour.

- Ecoute, Alya, je connais ton goût du risque et ta détermination mais là je ne suis vraiment pas tranquille. J'ai une boule dans l'estomac qui refuse de me lacher depuis que nous sommes partis.

Il se pinça les lèvres avant de continuer.

- Il vaudrait mieux rebrousser chemin.

Alya ne broncha pas, ses yeux de malice toujours plongés dans ceux de son petit ami.

- Tu sais parfaitement que je ne peux pas faire ça.

- Je sais, répondit-il en secouant la tête, les mains sur les hanches. Mais tu ne veux pas m'écouter, juste une fois ?

La jeune rousse regarda intensément Nino dans les yeux. Elle put y lire une volonté sans faille de lui faire entendre raison mais elle ne pouvait juste pas refréner le désir qui l'habitait. Un sourire s'étira alors sur son visage et déposa un rapide baiser sur les lèvres du jeune homme.

- Désolé mais j'irai là bas coûte que coûte, s'enfuit-elle en rigolant, passant sur sa gauche.

Complètement décontenancé, Nino ne bougea pas d'un iota. Sa bouche s'ouvrait et se fermait en silence. Il lui fallut quelques minutes pour reprendre ses esprits et se décider à rattraper sa petite amie.

Malgré son corps élancé, il avait bien du mal à la suivre, cette dernière étant bien trop enthousiaste par ce qui pourrait se dérouler du côté de ses héros favoris.

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Ses pas la menèrent près d'une grand place donnant sur un parc. Elle ralentit peu à peu sa course jusqu'à complètement s'arrêter, légèrement essoufflé. Sa tête pivota de droite à gauche, scrutant méthodiquement l'endroit. Tout était jonché de flaques, donnant au parc un aspect violet d'épouvante tant la quantité était importante.

Mais quelque chose inquiétait Alya: l'absence de sons. La place où elle se tenait était criant de silence, comme si tout être vivant s'était évaporé. Elle marcha lentement devant elle, évitant soigneusement le liquide qui recouvrait maintenant une grande partie de ce parc, si verdoyant en temps normal.

Elle était à la fois fascinée et effrayée par ce qu'elle voyait. Une odeur métallique commença à se répandre dans ses narines, lui brûlant légèrement le nez et la faisant grimacer. Malgré ça, la jeune fille fille continua d'avancer, le bruissement léger des arbres l'accompagnant.

Alors que milles questions s'enchainaient dans sa tête, elle entendit un bruit sourd venant de la droite. Le sursaut qui s'en suivit fut tel que la jeune reporter plia les jambes par réflexe et se mit à couvert derrière des buissons. Malgré sa peur, elle pressa la cadence pour rejoindre rapidement l'endroit qu'elle supposait être le cœur du combat, repoussant branchage et feuillage de ses mains.

C'est après quelques dizaines de secondes qu'elle arriva près d'une grande place dégagée. Elle s'arrêta juste derrière le dernier buisson donnant sur la scène la plus chaotique qu'elle ait pu voir de toute sa vie. Là, devant ses yeux, se trouvait Ladybug agenouillée, une personne entre ses bras. Étant de dos, Alya ne pouvait pas voir de qui il s'agissait mais elle remarqua très vite que le combat venait de se terminer. Seule l'héroïne, ce qui semblait être un civil et le super-vilain, gisant à terre, se tenaient là.

Gardant refuge derrière son abri de fortune, la rousse braqua plus attentivement son regard vers la Coccinelle, tentant de voir qui pouvait bien être la personne avec elle.

- Hé ! Qu'est ce que tu fabriques ?! Dit une voix en chuchotant fortement.