Dis-moi pourquoi ?

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Quand Marinette cria de frustration, il sourit. Il avait mal à la tête d'avoir trop bu la veille et le soleil n'arrangeait rien, pourtant la voir ainsi sans réussir à faire une phrase complète l'amusait. Voulant la provoquer un peu, il lui ouvrit la bouche décidé à lui demander si elle avait apprécié, autant les photos que le baiser, seulement elle réagi plus rapidement que lui et le gifla. Il contint un cri de douleur. Elle ne lui avait pas fait réellement mal, elle n'était pas assez forte pour ça, seulement le bruit avait augmenté son mal de tête et il la fixa énervé. A nouveau, il voulut parler, ou plutôt crier contre elle, mais on l'en empêcha. Il réfléchit en observant le jeune homme. Où l'avait-il déjà vu ? Il ne saurait le dire, il ne pouvait pas réfléchir, sa migraine l'en empêchait, mais ses cheveux noirs à pointes bleus électrique lui parlaient. Le nouveau venu posa son bras sur Marinette avant de lui demander si ça allait et il sentit sa colère grandir. C'était Luka dont elle était amoureuse. « Putain, il va passer pour le chevalier blanc et moi pour le dragon, songea-t-il malgré lui. Et merde ! » Notant le regard du fameux Luka sur lui, Adrien se sentit obliger de préciser qu'il ne comptait pas lever la main sur elle... Sans être cru cependant puisqu'il le fixait toujours, cherchant à en être persuadé.

« - C'est ça, allez casse-toi on discutait là !... Et puis merde ! On continuera cette conversation un autre jour, dit-il énervé en fixant la jeune femme.

Il s'éloigna d'un pas vif et rejoignit Chloé qui lui demanda aussitôt comment il allait. Il ne put cependant lui répondre. Il ignorait comment il se sentait. Il était en colère naturellement, de voir le terminal se rapprocher de sa prochaine conquête, il avait toujours cette douleur lancinante due à l'absorption de vodka de la veille et il se sentait floué sans savoir de quoi. Il fixa sa meilleure amie sans répondre durant deux bonnes minutes puis soupira.

« - Ça va, j'ai besoin de passer aux toilettes.

Sur ces mots, il partit avant de fusiller des élèves qui le montraient du doigt, amusés.

« - Quoi, s'énerva-t-il. Vous n'avez jamais vu un beau gosse ? Cassez-vous !... Dégagez, cria-t-il en poussant un élève qui tomba au sol. Putain de secondes de merde !

Arrivé dans le vestiaire, il posa ses deux mains sur la faïence blanche et leva les yeux pour se regarder. Sa joue était à peine rouge, comme ses yeux, légèrement gonflés d'avoir trop pleuré sa mère la veille. Sa peau laiteuse semblait plus pâle que d'habitude et il soupira.

« - Putain j'ai une sale gueule !

Il soupira longuement et se passa de l'eau sur le visage avant de s'observer. Ça n'était pas mieux mais au moins, il pouvait faire face à ses camarades sans se sentir mal... Même s'il ne comptait pas retirer ses lunettes de la journée. Il prit cependant un cachet contre son mal de tête avant de grimacer quand la sonnerie retentit. Pourtant il sortit la tête haute fixant tout le monde avec dédain, même si personne ne le vit. Son premier cours était l'anglais et il s'installa au fond. Son professeur tenta bien de lui faire retirer ses lunettes seulement il refusa n'hésitant pas à lui répondre. Il fut si froid et si méchant, que mademoiselle Bustier finit par en pleurer. Satisfait, il garda sa paire de lunettes de soleil de marque et s'affala contre le dossier de sa chaise satisfait. « Maintenant les profs vont me foutre une paix royale, songea-t-il. »

Malheureusement pour lui, la rumeur comme quoi il avait fait pleurer le professeur le plus gentil du lycée, se répandit comme une traînée de poudre. En une journée, tous les camarades de ses cours lui en voulurent et en une semaine tout le lycée commença à le craindre. Pour qu'il puisse réussir à faire pleurer mademoiselle Bustier, il devait être dangereux. Cette réputation l'aida à empêcher les filles de l'approcher de trop près, ce qui l'arrangeait. Pour le moment, il ne voulait pas s'éparpiller avec les filles. Son objectif était Marinette et il était déterminé à l'avoir avant de passer à la suivante. Même si cette rumeur, il le découvrit, l'éloigna de lui. Nino s'était moqué de lui avant de préciser que mademoiselle Bustier était son professeur préféré. Cependant, ça ne l'empêchait pas de continuer à tout tenter pour la séduire. Il avait été jusqu'à lui offrir des fleurs à la fin des cours mais elle l'avait platement remercié avant de fixer Alya qui lui avait tendu un billet de cinq euros. Il monta dans sa voiture et soupira longuement. « Qu'est-ce que je peux faire pour la faire craquer, songea-t-il. Les fleurs ne marchent pas, les compliments la blase, le fait que je sois Adrien Agreste ne m'aide pas, contrairement à ce que m'a dit Chloé... Elle n'est même pas intéressée pour découvrir la prochaine collection de mon père ! Quant à l'emmener dîner dans les plus chers restaurants de Paris ne l'intéresse pas... Putain les américaines sont beaucoup moins difficiles ! » Il eut un bref sourire en repensant à Molly, la première fille qu'il avait embrassé. Sophie la première à l'avoir laissé la caresser et surtout à Prudence avec qui il avait eu sa première relation sexuelle. C'était les trois qui comptaient le plus même s'il avait eu beaucoup plus de petites amies. Des mannequins, des actrices en herbes, des comédiennes, mais principalement des jeunes femmes qui posaient pour les magazines où qui défilaient pour la collection femme de son père. Parfois c'était des filles à papa, de futures héritières, ou des filles de producteurs. « Tellement de filles et si peu de temps pour toutes les découvrir, songea-t-il quand la voiture s'arrêta devant chez lui. » Sans un mot, il entra dans l'immense manoir et allait monter dans sa chambre quand il croisa son père. Machinalement, il se redressa et attendit sagement qu'il passe.

Comme chiens et chatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant