Comme chiens et chats

Savoir pardonner

Quand Marinette arriva en cours, elle salua ses amis et fit comme tout le monde. Elle parla de la vidéo de la veille. La serveuse qui s'était vantée sur un plateau télé d'avoir eu une relation sexuelle avec le jeune mannequin et l'émission avait diffusé un extrait de sa vidéo personnelle. Extrait que Marinette avait vu.

« - Selon la serveuse, il était carrément en manque vu qu'il prise deux fois en quinze minutes.

« - C'est si rapide, demanda Marinette surprise.

Son innocente question fit rire toutes ses amies exceptée Rose qui, bien qu'elle sorte avec le prince Ali depuis trois ans, n'avait jamais été plus loin que de simples baisers. Adrien arriva au même moment et tout le monde cessa de parler pour le regarder. S'il s'en aperçut, il n'en montra rien et ne regarda qu'en direction de Marinette a qui il fit un signe de main, accompagné d'un grand sourire et elle grogna. Hors de question de passer sur ce qu'elle avait appris hier avec cette serveuse. Elle attrapa son sac et entra dans le bâtiment principal pour déposer quelques affaires dans son casier. Quelques instants plus tard, il la rejoignit dans les vestiaires et lui sourit.

« - Salut joli princesse. Tu as passé une bonne soirée ?

« - Super, jusqu'au moment où j'ai allumé la télé, découvert que tu n'étais qu'un petit con qui couchait avec n'importe qui, n'importe où visiblement et qui en plus n'avait même pas la décence de paraître gêné !

« - Mais pourquoi es-tu en colère, demanda-t-il surpris par son ton venimeux.

« - Je ne sais pas vraiment, dit-elle sarcastique avant de crier, peut-être parce que tu me fais croire, plutôt stupidement au passage, que je te plais alors que tu t'envoies en l'air avec n'importe qui dans une ruelle sombre pour le peu qu'elle accepte de se mettre à genoux !

Il la fixa choqué et ne sut que répondre à sa colère. Que pouvait-il dire de toute façon pour lui faire comprendre que ce n'était pas important ? Que cette serveuse n'était pas importante ? Qu'il avait bu ce soir-là ? Ça ne plaiderait pas en sa faveur. Qu'il avait couché avec elle seulement par dépit ? Elle le verrait comme un salaud. Qu'il n'avait que peu de souvenirs de ce moment ? Aucune des excuses qu'il pourrait trouver ou même inventer ne l'aiderait. Il se laissa tomber sur un des bancs alors qu'elle quittait la pièce sans qu'il ne la voie vraiment. « Retour à la case départ, songea-t-il déçu... On était sur le point d'être amis, on aurait pu se balader ensemble et elle m'aurait fait découvrir son Paris peut-être... A la place de ça, je me retrouve seul, encore. » Cette pensées, plus que toutes les autres, lui mina le moral et quand la sonnerie retentit, il rejoignit son cours de mathématique en silence. Il ne répondit à personne, pas même aux garçons avec qui il s'entendait à présent. Au contraire, il resta dans son coin, à noter scrupuleusement le cours qu'il n'écoutait pas vraiment et quand il eut terminé, il rejoignit le cours de sport où ils firent du basket. Il se changea méthodiquement et durant le match, joua simplement sans réfléchir. Il ne faisait que suivre les consignes que son professeur particulier.

« - Hey mec ça va, demanda Kim à la fin du cours.

« - Hein ? Ouais et toi ?

« - Moi ouais mais toi, on dirait un robot depuis ce matin.

« - Disons simplement que je viens de perdre la seule amie sur qui je pouvais compter alors...

« - Ah ouais, Marinette... T'en fais pas, elle est toute gentille, elle te pardonnera vite.

« - Ouais sauf que j'en suis moins sûr que toi... Faut que je passe à la bibliothèque. On se voit plus tard !

Il partit sur ces mots alors que Kim restait sur place. Il le regarda s'éloigner puis rejoignit ses amies et principalement Marinette. Celle-ci riait à une blague que venait de faire Nino et elle le salua simplement de la main alors qu'il s'intégrait aussitôt dans la conversation. Ils ne se séparèrent que lorsque les cours reprirent alors que le jeune homme observait la jeune fille pour savoir si elle regrettait ce qu'il s'était passé avec Adrien seulement trois jour plus tard, il soupira. Elle ne semblait pas déprimée qu'ils ne se parlent plus alors que le jeune mannequin ne parlait plus à personne. Il arrivait juste à temps en cours et partait aussitôt sans s'arrêter pour parler à personne.