Toujours la même chose...
Répétition sur répétition...
Déception sur déception...C'est de cette façon que pourrait se résumer la vie de Marie. Et c'est sûrement ainsi qu'elle l'expliquerait. Une vie normale, rien de vraiment extraordinaire, une vie de monsieur tout-le-monde en somme. Un peu comme les pâtes que vous vous procurez au supermarché du coin, fade, sans goût, manquant de quelque chose pour la pimenter. Vide et solitaire. Voilà comment elle voyait sa vie depuis toujours.
"N'ouvre pas les yeux, n'ouvre pas les yeux, se répétait-elle inlassablement dans sa tête. Ne te lève pas maintenant, il n'y a rien à voir à l'extérieur. Rien, juste une tempête de silence..."Chaque jour ressemblait comme deux gouttes à celui d'avant. Marie se levait à six heure trente tous les matins, réveillé par le doux son de son réveil, ouvrant ses yeux bleu électrique pour laisser entrevoir ses pupilles d'un noirs étincelant. Elle pouvait rester allongée dans son lit pendant des minutes entières qui semblaient n'être que des secondes, le temps passant à toute allure, comme pour l'empêcher de profiter de ce dernier moment de bonheur et de calme qui lui été accordée avant la dure journée qui s'annoncée. Les membres comme paralysés, incapable de bouger. Une fois debout, elle prenait sa douche matinale à haute température. Seulement un de ses seuls plaisirs de la journée dont elle profitait pleinement. Marie pouvait sentir l'eau marteler et ruisseler le long de sa peau, masser les muscles de son visage avec ses mains, sentir le bien-être la submerger, écouter le clapotis des gouttelettes qui s'écrasaient contre le sol dur et froid, voir la buée qui s'accumulait contre la paroi en verre... Puis enfin voir son reflet dans le miroir situé juste en face. Voir la douleur caché derrière son regard. Voir la solitude à travers son sourire. Voir ce qu'elle était, elle.
Après, comme tous les jours, Marie ouvrait son ordinateur HP pour prendre quelques notes. Cela faisait quelque temps qu'elle souhaitait écrire un roman. Quelque chose qui parlerait de la mort. Un peu de science-fiction et de religion. Un peu de tout. Elle notait ses idées dans une page OpenOffice qu'elle avait ouvert de nombreuses fois à ce sujet :
"Chien ? Compagnon fidèle ?"
"Distorsion de la réalité ?"
"Poupées russes ?"
"SCP ?"
Mais à peine avait-elle eu le temps d'écrire quelques lignes que son téléphone sonnait. Une douce mélodie au violon de Didier Lockwood. Marie avait toujours aimée le violon depuis sa tendre enfance. Cet instrument harmonisait à la perfection beauté et grâce. Malheureusement, c'était l'alarme qui l'avertissait qu'elle devait partir travailler. Soupirant d'agacement, elle referma son ordinateur, rangea son portable dans sa poche et attrapa son sac à main posée contre la table de chevet. Avant de partir, elle jeta un dernier regard à son lit. Vide. Comme d'habitude. Elle n'avait jamais eu de petits amis. Pourtant, des occasions, elle en avait eu des tas avec ses magnifiques cheveux blonds en queue-de-cheval et ses beaux yeux bleus. Mais jamais personne ne l'avait vraiment intéressée.
Alors comme tous les jours, elle descendit les escaliers en bois qui craquaient sous ses pieds pour aller à l'extérieur. La première bouffée d'air qu'elle prit était celle d'un air polluée par les gaz d'échappements des voitures et des motos, ce qui lui laissa un haut les cœurs. À cette heure, beaucoup de personnes étaient levées pour aller travailler. L'appartement dans lequel elle habitait était petit et se trouvait en plein centre-ville. La gravure indiquant le "42 rue du Pavillon" était effacée par le temps.
Marie se faufila un chemin parmi les passants bruyants, le grondement des motos, les klaxons des voitures et les bars qui empestaient l'odeur de cigarette à plein nez. La ville grouillée curieusement de vie ce-matin. Elle rejoint le métro quelques centaines de mètres plus loin. Marie s'assit sur un banc près du quai, apercevant les affiches publicitaires en face d'elle. Des publicités pour des parfums et autres âneries qu'elle évitée avec soin. Son téléphone sonna une deuxième fois. Un appel d'Alice, une amie a-elle, enfin, pas vraiment. Elles se voyaient de temps en temps et Alice était toujours attentionnée envers Marie. Mais elle se sentait séparée d'elle. Elles n'avaient plus les mêmes goûts, pas la même classe sociale, Alice avait une famille...
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Les Limbes
Random"Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais c'est peut-être la fin du commencement..." Marie mène une pauvre vie. Ses journées se répètent sans cesse. Chaque jour ressemble à celui d'hier, et ressemblera à celui de demai...