7.

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"Le surnaturel est le naturel par encore compris."


Dehors, la tempête avait recommencé. La deuxième cette semaine, pensait Marie. Les éclairs illuminés le ciel noir et gris de toute leur beauté. Les gouttelettes d'eau glaciales s'accumulaient contre la vitre et une personne possédant une voix douce et posée prit la parole :

"Comment a été votre journée d'hier ? Commencez par le commencement."

Marie se trouvait dans la cabinet de son psychologue. Suite aux évènements bouleversants de ces derniers jours, elle avait pris rendez-vous avec Amanda. Elle avait la peau noire, de grands yeux turquoise et des tresses en queue-de-cheval. En ce moment, Amanda était assise sur son fauteuil noir, les avants bras sur les accoudoirs et les jambes croisées. Marie, elle, était en train de se triturer les pouces, nerveuse.

"Je me suis réveillé.

- Combien de temps avez-vous dormis ?"

Marie se mordit les lèvres.

"Je ne dors pas. Je ne dors plus.

- Vous venez de dire que vous vous êtes réveillés.

- Oh... Ma langue à sûrement fourchée.

- Vous étiez seule dans votre lit ?"

Marie lui sourit. Un sourire nerveux suivit d'un petit ricanement incontrôlé.

"Bien sûr que j'étais seul."

Amanda attrapa son calepin sur la table basse près d'elle et nota quelques mots.

"Vous avez noté des détails particuliers ? Des choses étranges que vous aurez vu ?

- Il y a ce numéro.

- Un numéro, s'étonna Amanda. Lequel ?

- Un numéro ressemblant à du binaire. Une suite de 0 et de 1, je ne sais pas ce que c'est. Il m'appelle constamment, comme un harcèlement téléphonique."

Amanda fronça les sourcils et reprit de sa voix calme et assurée :

"Vous n'avez pas décroché ?

- Non.

- Pourquoi ?"

Marie ne l'aimait déjà pas. Elle détestait les fouineuses dans son genre. La vraie question serait : pourquoi avoir pris rendez-vous avec elle ? Mais elle répondit néanmoins :

"Parce qu'à chaque fois que je décroche le téléphone... À chaque fois que me regarde dans le miroir... À chaque fois que je vais dehors... Il se passe quelque chose d'horrible. Quelque chose d'inconcevable. Vous le savez aussi bien que moi.

- Pourquoi ne le ferez-vous pas avec moi à vos côtés, proposa Amanda.

- Non. Non, non. Ce n'est pas comme ça que ça marche.

- Alors comment ça marche ?

- Je ne peux pas. Juste... Juste, je ne peux pas le faire."

Amanda scruta un moment Alice et prit de nouveau quelques notes.

"Vous avez tendances, à vous lasser de tout... De détester l'ennui. En bref, vous êtes atteinte de ce que l'on nomme le Bore-out, une maladie de l'ennui du travail."

Marie baissa la tête, ne sachant comment réagir face à cette nouvelle.

"Vous ne supportez pas cet ennui. Vous pensez que votre vie n'est rien, qu'elle ne vaut rien, car elle n'aide personne.

Les LimbesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant