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"Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu'il craint."



Gary était à l'adresse indiquée sur la feuille en papier. Le 42 rue du Pavillon. L'appartement possédait quatre étages dont les deux derniers à balcon. Chaque étage possédait une rangée de plusieurs fenêtres permettant d'avoir une vue sur le centre-ville. L'immeuble semblait assez vieux, car la peinture blanche se dégradait, laissant place à du gris vraiment très laid. Gary se dressa sur le seuil de la porte et approcha sa main de la poignée, hésitant. Peut-être était-ce son imagination ? Non, le seigneur était bien venu le voir pour lui remettre cette liste de noms ! Mais il ne savait absolument pas ce que cela signifié et ce qu'il devait faire. Mais il devait les trouver ! Il actionna la poignée d'une main lourde et résolu. La porte en bois s'ouvrit doucement laissant découvrir à Gary un étroit couloir menant à des escaliers en colimaçon. Il monta les marches une par une. Il s'arrêta au premier étage et toqua à la porte. Une femme plutôt enrobée vint le voir, les courts cheveux noirs et un visage qui affichait sans cesse une moue de colère.

"Qui êtes-vous ?

- Bonjour, je me présente, je suis Gary Goldman.

- Gary ? C'est quoi ce nom débile ? Vous avez plutôt une tête de "Marc", après moi, je dis ça comme ça."

Gary se retient de lui répondre mais jugea préférable de laisser couler.

"Je cherche une certaine Marie Floravial. Vous savez à quel étage elle habite ?"

La femme fronça les sourcils un instant, plutôt étonnée.

"Pourquoi vous la cherchez ? 

- Je dois lui parler. C'est très important.

- Vous ne pouvez pas être plus précis ?

- Je dois lui parler", insista Gary impatient.

La femme secoua la tête, déterminée à ne rien dire non plus.

"Je ne vous direz rien pas si vous ne me dîtes pas ce que vous lui voulez."

Gary se vit obliger de lui raconter ce qui s'était passé.

"J'ai fait la rencontre d'un homme, commença t-il. Il me disait que je devais les trouver et les aider. Il m'a tendu une liste de noms sur ce papier et à ensuite disparu."

Il montra le papier et la liste de nom inscrite dessus.

"Marie Floravial était la première de la liste, alors j'ai voulu commencer par elle."

La femme en face de lui hocha la tête. Gary savait qu'il avait l'air fou avec toute cette histoire, mais contre tout attente, la personne en face de lui se décontracta soudainement. 

"Ok, je vais vous dire où elle est...

- Où ?

- C'est moi."

Gary ne s'attendait pas du tout à ça ! Il avait été berné depuis le début par cette femme bedonnante. 

"C'est... C'est vous ?

- Oui, entrer, je vous prie, on pourrait parler de ça devant une bonne tasse de thé."

Encore sous le choc, Gary entra dans la maison, un peu déboussolé. Derrière lui, la femme referma la porte, un grand sourire diabolique sur le visage...   


Nate était à court de souffle. Il courait. Toujours plus vite. Accélérant sans cesse la cadence. Il ne comprenait rien. Son téléphone ne marchait plus, il ne pouvait pas appeler Alice ni personne d'autre. Alors il faisait la seule chose qu'il pouvait faire, courir encore plus vite. Il zigzaguait entre les rues et les ruelles peu fréquentées le matin, le souffle du vent froid contre son visage, contre son gilet qui flottait face au vent qui passait par les interstices de ses doigts. Il savait où il allait se rendre. L'école, là où se trouvait sa fille, Alice. 

Les LimbesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant