16 - Rire

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- On retourne dans cette salle ou on part loin ? me demande Mathéo après qu'on se soit décollé l'un de l'autre.

Sa main serre la mienne et rien que le fait de lui donner la main produit un sentiment tout à fait agréable dans ma poitrine. Il joue de temps en temps avec mes doigts ou passe juste son pouce le long du mien.

- J'aimerai bien partir loin mais mes amies sont là, mon sac est dans la salle sans compter que je dors chez Rachel ce soir.

- Et si on allait chercher ton sac, on prévient Rachel qu'on s'en va et je te ramène chez elle après ?

- T'es sérieux ?

- Oui.

- Waw. Et on ferait quoi habillés pareil ? je le questionne en envisageant nos vêtements que nous avons acheté pour l'occasion.

- On se promènerait dans les rues sombres éclairées par les lampadaires comme dans une série télé.

- On voit que tu as de la culture niveau série. T'es plus Gossip Girl avec l'élite New Yorkaise ou Pretty Little Liars avec les meurtres et les disparitions ? Pour être honnête je prendrai plus Gossip Girl, je n'ai pas envie de me retrouvé entourée de personnes vêtues d'imperméables rouges au détour d'une rue.

- Gossip Girl. Qui a envie d'être suspecté de meurtre ou envoyé en hôpital psychiatrique ?

- On est d'accord.

Jamais je n'aurai cru parler séries de filles avec lui. Il est surprenant parfois. Dans le bon sens.

- On y va alors ?

- Ok. 

Il sourit en regardant droit devant lui et en attrapant ma main dans la sienne. Mon estomac se serre un peu lorsque je me dis que tout le monde va nous voir nous donner la main et partir ensemble mais je ne lâche pas sa main. Nous faisons le tour de la salle où quelques personnes parlent en fumant ou juste en profitant de la douce chaleur de ce soir de début juillet. Nous présentons nos tampons au gars qui fait office de vigile de la salle alors qu'il a notre âge et que je pourrais probablement lui mettre une raclée mais changeons de sujet. Nous nous concentrons sur ce gars pour ne pas affronter l'idée que des gens vont nous voir, Mathéo et moi, arriver main dans la main et repartir, main dans la main là encore. Enfin... je me concentre sur ce gars pour ne pas me concentrer sur autre chose. Comme la moitié du groupe qui nous dévisageait tout à l'heure qui nous dévisage encore une fois que nous entrons dans la salle. L'autre moitié est sur la piste de danse. Piste de danse que nous contournons pour arriver là où nous étions assis une quinzaine de minutes plus tôt. Mon sac est toujours là, à mon plus grand soulagement et mes amies sont toujours sur la pistes de danse.

Mais ? Elles se seraient pas en train de danser avec des mecs par hasard ? Deux gars de terminales dansent près d'elles et elles m'ont l'air d'apprécier le moment. Je décide de prendre mon portable dans mon sac et de leur envoyer à chacune un message pour les informer de ma fuite avec Mathéo sans les déranger dans leur plan de se trouver un mec. Mathéo me regarde faire et hoche la tête quand je lui demande s'il est prêt à partir. Il n'hésite donc pas un seul instant et reprend ma main pour m'emmener loin de cette fête. Nous traversons la pelouse pour atteindre le parking et il me montre la voiture de sa mère tout fier qu'il est de pouvoir prendre le volant.

- Voici votre carrosse très chère, dit-il avec une voix type du cliché d'un mec de la haute.  

- Tu vas finir par devoir payer une location à ta mère.

- Pff... elle ne s'en sert pas.

- Même pas pour aller travailler ?

- Elle est nourrice, elle travaille à la maison et l'école est à deux pas de chez nous alors... et puis ce soir mes parents sont tous les deux pour une soirée entre couples avec leurs amis.

- OK.

Je vais signe que j'abandonne la discutions en levant les deux mains en l'air. Il me sourit et m'ouvre la portière comme un vrai gentleman. Je m'assois à l'intérieur et il fait bien attention à ce qu'aucun bout de la jupe se reste en dehors de la voiture ou soit prise dans la portière. Je lui suis vraiment reconnaissante de cette petite attention parce que je l'aurais probablement étranglé si il avait fait un seule petite tâche d'huile sur ma robe. Il finit par me sourire -encore mais ça ne me déplaît pas- et faire le tour de la voiture pour monter derrière le volant. Il tape dessus du plat des mains et s'enfonce dans son siège.

- Tu veux vraiment marcher dans les rues sans but ? me demande-t-il.

- Pour être honnête, je ne suis pas très à l'aise avec le fait de marcher dans les rues si tard, je lui avoue.

- Moi non plus, il rit doucement.

Je souris en laissant passer un rire spontané et me plaque une main sur la bouche en fuyant son regard quand il se tourne vers moi, surpris.

- J'aime bien t'entendre rire, ne t'en empêche pas comme ça.

- J'ai tendance à faire le cochon parfois quand je ris, je ne vais pas te montrer cette part sombre de mon être maintenant.

Il commence par rire du nez et ensuite ouvrir la bouche pour libérer son éclat de rire. Il faudrait clairement que j'apprenne à mettre des filtres à ce que je dis autant que ce que je fais parce que dire que je peux avoir un rire de cochon est pire que de le laisser aller je crois.

- Je suis pressé d'entendre ton petit rire de cochon alors.

- Tu peux arrêter d'être si parfait s'il te plaît ?, je lui demande alors sérieusement.

- Hm, fait-il en essayant de comprendre ce que je dis, quoi ?! Je ne suis pas parfait.

- Pour l'instant tu me donnes l'impression que si.

- Et qu'est ce qui te faire dire ça ?

- Le fait que tu sortes avec moi est déjà exceptionnel pour un gars aussi beau que toi mais en plus ça ne te gêne pas de me prendre la main en public et en plus tu me dis que tu as envie d'entendre mon rire de cochon.

Il rit doucement et passe une main dans mes cheveux avant de la glisse le long de ma joue.

- Je ne suis pas parfait, je trouve que tu l'es, parfaite.

- Laisses-moi rire.

- Parfaite pour moi alors.

- Tu vois ?! Ça c'est le genre de réplique parfaite !

- Tu te prends la tête pour rien Iris.

- Mouais.

- Je peux t'embrasser ?

- Parce qu'il faut que tu demande ?

Il rit et m'embrasse sans demander une deuxième fois la permission.


B.I.G (Belle Intelligente et Gracieuse) [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant