17 - Premiers Pas

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Je sens le sourire de Mathéo lorsqu'il m'embrasse et ne peux moi-même m'empêcher de sourire. Il est la personne la plus adorable que j'ai jamais rencontré et j'ai encore du mal à me dire qu'il puisse être attiré par une fille comme moi.

Soyons honnêtes, je ne me trouve pas moche, pas bête ou d'autres trucs du genre mais j'ai peur de paraître moche ou bête aux yeux des mecs. Moche et surtout grosse. Je me suis faite à mon image, si je ne peux pas/ne fais rien pour changer mon poids et ma silhouette alors je suis obligée de l'aimer mais pour ce qui est d'autrui, j'imagine que si c'est dur pour moi d'accepter ce corps ça peut être dur pour quelqu'un d'autre d'avoir envie de le voir, de le toucher. Rien que d'avoir juste envie de m'embrasser, je trouve ça épatant que Mathéo en ai envie. Ce n'est pas... inné chez moi de comprendre que je plais à quelqu'un. J'ai même du mal à m'y faire. Mais j'apprécies. J'apprécie grandement ça et peut-être que c'est ça qui me fera me donner envie de changer ou de faire au moins un petit quelque chose.

Trois petits coups tapent à la vitre de la portière. Égale à moi même et à ma peur de voir des gens nous voir ensemble, je me détache très vite de Mathéo qui est encore penché vers moi quand je suis contre mon siège, bien droite. Et sûrement rouge comme une tomate. La portière de mon côté s'ouvre et je tourne mon regard vers mes deux meilleures amies soit les mains sur les hanches, soit avec les sourcils froncés.

- Alors comme ça on participe à ton complot, on dit à tout le monde que tu ne viens pas au bal de promo pour pas que ça remonte au oreilles de Monsieur et maintenant alors que nous ne sommes la que depuis une demie-heure, vous vous barrez ? articule très vite Rachel. Tout ça en ne nous prévenant que par texto !

- Je ne voulais pas interrompre votre dance avec deux beaux gosses ! je me défends très vite aussi.

- C'est vrai qu'on aurait pu t'en vouloir de gâcher ce moment avec... MAIS ! Tu essayes de me détourner de mes pensées sale traître ! hurle presque Rachel pendant qu'Olivia se fend la poire.

- On voulait juste trouver un endroit plus calme, intervient Mathéo.

- Pour vous roulez des pelles ? continue Rachel.

Alerte ! Je répète, alerte ! Iris n'est plus disponible, elle a été remplacée par une énorme tomate rouge. Ou par une grosse framboise. C'est mignon les framboises. Je glisse lentement sur mon siège. Je peux être très dramatique quand je le veux. Mathéo me regarde faire en souriant et décide de s'occuper de mes copines. Peut-être qu'elles seront plus sympa avec lui qu'elles n'auraient pu l'être avec moi. 

- Disons que je suis content qu'Iris soit venu et au final, ce bal de promo craint un peu. Je voulais trouver un endroit où on pourrait se parler au calme sans trop de musique, étant donné qu'Iris ne veut pas danser.

- Et tu allais emmener notre copine où ?

- Euh... on aurait été voir un film chez moi.

- Et vous auriez fricoté ?

Oubliez la tomate, je suis cramoisie maintenant.

- N-Non !, se défend Mathéo.

- Oh ça va on vous embête là, allez-y, bonne soirée, le rassure Olivia.

- Mais tu me la ramène chez moi ce soir à minuit ! lui cri Rachel.

- Une heure ? tente Mathéo même si moi je n'aurai jamais tenté si j'avais été lui.

- Vas pour une heure du matin alors, lui répond Rachel.

- Merci ! Bonne soirée !

Mes deux amies nous font signe de la main pendant que Mathéo démarre la voiture sans que je m'en rende vraiment compte tellement je suis morte de honte.

- Accroche ta ceinture, m'ordonnerait presque Mathéo.

Nous sommes au bout du parking, il est prêt à s'engager sur la route tout en attachant lui-même sa ceinture. Je marche en mode "pilote automatique" et m'attache moi aussi. Il passe sa vitesse et nous voilà partit vers... Où on va au fait ?

- Tu m'emmène où ? j'ose demander mais si j'ai une petite idée suite à sa conversation avec mes amies.

- Bah chez moi. Désolé, j'ai oublié de te demandé si ça t'allais. Ça te va si on va chez moi ? Mes parents sont partis dîner en dehors de la maison et j'ai des DVD.

- Tu marche encore aux DVD toi ? je lui demande. Je ne savais même pas que ça existait encore.

- Pff... les jeunes de maintenant, il soupire.

J'éclate de rire et il s'esclaffe avec moi.

- J'ai une collection de film qui te fera change d'avis sur les DVD.

- Nous avons tous pleins de films techniquement grâce au streaming.

- J'hésite à te laisser là en fait.

- Quoi ?!

- Je plaisante.

- Ha.

Il rit encore une fois et pose sa main  sur mon genou comme dans un geste habituel d'un garçon avec sa petite-amie. Jusqu'à ce que je contracte ma cuisse pour la faire paraître plus fine. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça car on ne voit rien avec la jupe de ma robe. On voit juste mes genoux qui se plient et ma jupe qui suit le mouvement. Sa main se crispe autant que ma cuisse et il la retire avec un mouvement d'hésitation.

- Désolé, je devrai sûrement y aller plus doucement.

- Non ! Non t'inquiètes. Je ne suis juste pas habituée.

- Et bien le temps que tu t'y habitues, j'irai doucement.

Je laisse retomber ma tête contre l'appui-tête et le regarde du coin de l'œil. Son sourire est toujours là mais un peu plus petit que d'habitude. Il tourne les yeux vers moi et son sourire s'agrandit. Je souris aussi parce que je ne sais rien faire d'autre quand il m'adresse un sourire comme ça. J'attrape sa main qui est maintenant posée sur sa propre cuisse et serre ses doigts dans ma main très vite pour qu'il ne nous envoie pas dans le décors. 

- Merci.

- C'est normal.

J'inspire profondément et expire tranquillement, comme apaisée. Ce garçon est vraiment parfait. Peu importe ce que quelqu'un d'autre pourrait me dire, si quelqu'un essayait de me faire changer d'avis, je croirai toujours qu'il est parfait.



B.I.G (Belle Intelligente et Gracieuse) [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant