Partie 6

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Un an plus tard.

– Tu es prête ?

Je hoche la tête. Avec Diané je m'installe dans la voiture ainsi que deux autres collègues. Il y avait Safiétou, notre responsable commercial et William, le directeur des ressources humaines. Diané démarre la voiture, direction Saint-Louis pour une durée de deux semaines dans le cadre d'un séminaire. Je n'étais pas trop emballée à l'idée d'y aller mais c'était trop une nouvelle chance qui s'offrait à moi. Le trajet était certes long mais l'ambiance était au rendez-vous. William qui jouait aux tyrannique au bureau mettait, dans l'habitacle, une atmosphère chaleureuse. Nous chantions et parfois, dansions dans nos sièges.

Quelques heures plus tard, nous étions arrivés. Ndar n'était pas Dakar. Tout dans sa splendeur le démontrait. L'air frais qui t'accueillait à l'entrée de la ville le prouvait. Nous logions à l'hôtel où Safiétou et moi partagions une chambre, les deux hommes idem.

La chambre que je partageais avec Safiétou était, sans exagération, très belle et spacieuse. Diané n'avait pas lésiné sur les moyens, il avait tenu à ce que l'on soit dans de bonnes conditions. Je m'assois sur le lit et m'affairais à ranger ma valise. Safiétou en fit de même.

Safiétou était aux antipodes de l'image que je m'étais faites des femmes à l'entreprise. Elle était très jeune, bien éduquée, cultivée et très respectable de surcroît. Jamais, tout au long de mes services à l'entreprise de Diané, je ne l'ai vu s'adonner aux bassesses auxquelles certaines femmes vaquaient. Et aujourd'hui, j'avais pu découvrir un autre visage d'elle ; elle était extravertie, joviale et très affable. Nous avions fait connaissance et j'avais tiré ma conclusion du peu que je savais. Ma vie au bureau ne se limitait qu'à mon travail, Diané. Il était très rare que je fréquente les autres, à cela s'ajoutait le fait que je sois très casanière. Je n'aimais pas les discussions qu'avaient généralement certaines femmes lorsqu'elles se retrouvaient entre elle ; cela tournait au pire pour la plupart. J'encaissais néanmoins tout ce qui se pouvait se dire sur mon dos. Donc découvrir cette facette de Safiétou m'avait en quelque sorte, "surprise".

Le soir, nous nous préparions à recevoir pour la première fois nos partenaires. Avec Safiétou, nous nous rendons au restaurant de l'hôtel où nous retrouvons Diané et William, en costume-cravate comme tous les jours. Safiétou avait opté pour une jupe crayon avec une chemise, et de mon côté, j'avais remplacé la jupe par un pantalon tailleur. Le directeur de l'hôtel avait aménagé dans le restaurant, pour nous, une table loin de tous, de sorte que l'on puisse discuter sans pour autant être dérangé.

Nos partenaires arrivèrent. Diané qui les connaissait déjà avait décidé de nous présenter à tour de rôle. Ils étaient trois, deux hommes et une femmes, élégamment habillés. Chose faite, nous nous mîmes à la présentation de notre projet...

Durant toute la réunion, une sorte d'angoisse mêlée à de l'excitation me prenait, j'avais les mains moites... Il ne cessait de me fixer. Il avait de ces regards qui transperçaient ton âme, et pourtant, il était très bien concentré à l'opposé de moi. Et lorsqu'il prit la parole, je fus déjà six pieds sous terre. Il n'était pas beau certes, comme Issa, mais dégageait un sex-appeal auquel je ne pourrais donner de description. Mon cerveau faisait des sauts par ci et là. Fort heureusement, je n'avais aucune présentation à faire ; je ne me limitais qu'à prendre note et je n'entrerai en jeu que lorsque je savais ce qu'ils voulaient. Et même, je n'étais pas trop concentrée pour griffonner quoique ce soit sur mon bloc note...

Je dus souffler un ouf de soulagement lorsque la réunion avait pris fin. J'avais l'impression d'être déshabillée mentalement, sa façon de m'observer était très insistante, ce qui me mettait littéralement, mal à l'aise. Nous rejoignons chacun sa chambre après avoir pris un dîner rapide. Pour ma part, j'étais exténuée par le voyage et paradoxalement, je ne voulais pas me coucher, je voulais juste réfléchir, à l'abri de tout humain. C'est donc naturellement que je me dirige vers le balcon de notre chambre après avoir pris une bonne douche et en laissant Safiétou qui s'apprêtait à dormir.

À divorce prèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant