Voilà une semaine que notre mariage a été rompu religieusement. Rien avait changé, à part que mon ex-mari avait déménagé dans une autre chambre et m'avait laissé celle que l'on partageait. Ses parents ? Je ne les ai plus vu depuis, je quitte tôt pour aller au bureau et le soir dès que je rentrais, je m'enfermais dans la chambre pour n'y ressortir que le lendemain. C'était assez facile car leur chambre se trouvait à l'autre bout de la maison. J'avais aménagé un petit frigo-bar dans la pièce et m'assurais qu'il soit toujours bien rempli. Je prenais le petit-déjeuner et le déjeuner au bureau et pour le dîner, je pouvais m'en passer. Celui pour qui je m'inquiétais, c'était lui. Lorsqu'on se croisait le matin, sa chambre se trouvant en face de la mienne, il me lançait un petit bonjour avec une mine déconfite témoignant de la mauvaise nuit qu'il avait passée, et c'était chronique. Il n'était pas doué pour cacher ses sentiments. Moi, par contre, je me sentais comme libérée d'un poids. Je ne dirais pas que ce divorce n'avait rien provoqué en moi mais toutes les méchancetés que je subissais de la part de mes beaux-parents s'étaient, comme par magie, estompées.
Issa avait quand même tenu sa promesse ; ma famille avait quitté Technopole pour Maristes. L'appartement était comme il me l'avait dit, spacieux. Je voyais dans les yeux de mon père qu'il m'en voulais d'avoir divorcé, il n'allait pas comprendre et si jamais je lui expliquais le pourquoi du comment, il serait capable de débarquer dans cette maison, régler le cas de ces gens, me tirer hors d'ici et me forcer à retourner à Technopole avec eux. Voilà pourquoi j'avais supplié ma mère de le laisser dans le doute.
Ce samedi, j'avais décidé de rentrer un peu tôt à la maison puisque je ne me sentais pas bien. Et oui, même les samedis je les passais au bureau maintenant. Je n'avais pas bien dormi la nuit dernière et je comptais me rattraper. En fait, quelques parents proches de Issa étaient venus passer la nuit, j'ignore ce qui se passait mais ils faisaient un boucan pas possible et tout ce qui avait attrait au bruit me dérangeait fort. En rentrant, j'avais trouvé la maison remplie de monde, tous sur leur trente-et-un. Je stoppais la petite ménagère et lui demanda ce qu'il y avait, j'étais complètement exclue de cette famille.
– Astou, tu peux me dire ce qu'il y a ici. Lui questionnais-je.
– Euh... C'est la deuxième femme de monsieur, madame, répondit-elle hésitante avant de se retirer dans la cuisine.
Un rire jaune traverse mes lèvres. A peine une semaine et monsieur se permet de ramener cette femme de mauvaise vie dans cette maison. Mais qui étais-je pour m'exprimer face à cette situation ? Ils ne m'ont jamais respecté et ce ne sera pas demain la veille que cela se passera... Je me frayais tant bien que mal un chemin pour accéder à ma chambre, hors de question de participer à cette mascarade. J'aurais bien aimé aller chez mes parents, mais voyez-vous, je suis trop fatiguée et je ne veux surtout pas donner l'impression à ces personnes qu'ils ont encore réussi. Je vais rester dans ma chambre, me faire des soins au complet, mettre un bon film et me balancer de ce que ces invités vont penser de moi... Et j'avais presque réussi à relever ce défi que je m'étais promise mais j'avais tout d'un coup éclaté en sanglots en plein visionnage de film. J'ignorais ce qui avait déclenché mes pleurs mais j'avais senti mon cœur se compresser, je me faisais du mal pour rien. J'admettais que j'aimais toujours Issa, il est et restera toujours mon premier. Les souvenirs s'affluent d'un coup, des questions brouillèrent mon esprit. Pourquoi avait-il besoin de me causer cette peine ?
Et comme pour me narguer encore plus, j'entendis quelqu'un toquer à la porte. Je n'avais envie de voir personne, peut-être que la personne derrière comprendra et s'en ira. Mais apparemment non car elle insistait encore plus. Je fus donc obligé de me lever, ne manquant pas de redonner un peu de couleur à mon visage froissée et ouvrit la porte. Je tombais sur un Issa avec un air pantois. Je n'avais nullement l'envie de le faire rentrer dans la pièce, déjà que mes pleurs étaient de sa faute, je n'allais pas le laisser rire de la situation.
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À divorce près
Ficção GeralAmour, mariage, divorce ! Que de mots ! Il y a plus profond dont, même les âmes les plus enfouies ne sauraient définir. Ici, il y a Ratou et Issa dont le mariage fondé sur un amour sincère parachève à un divorce...