SACHA
J'étais éblouis, fasciné et complètement subjugué de la façon qu'ils avaient de bouger. Leur corps, tel des aimants, s'épousaient pour mieux se repousser. Ils dansaient avec tant de légèreté et de fluidité qu'ils paraissaient s'envoler. Leurs mouvements saccadés laissaient transparaître une puissante émotion : la colère. Il n'y avait que moi qui savait qu'elle n'était pas jouer. Leur chorégraphie si réussie ne reposait pas entièrement sur l'entraînement, mais bien sur les sentiments.
Le public et le jury bondissant de leur siège ont applaudit à tout rompre, les ovations et les sifflement ont fusées. Ils venaient de tous transporter, de nous toucher.
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Nous montons dans leur car privé, réservé aux duos qualifiés. Les appareils photos de quelques journalistes crépitent devant les vitres tentant de capturer une ou deux photos des nouveaux prodiges de la danse.
Mes doigts entrelacée à ceux d'Ambrélina, nous nous installons dans les fauteuils de l'avant-dernière rangée. Je m'assois du côté fenêtre, pour ne pas qu'elle subisse les flashs de la presse. Je m'installe confortablement avant de boucler ma ceinture. Une fraction de secondes plus tard, elle pose sa tempe contre mon épaule, fixant le plafond blanc.
Je crois qu'elle a finalement réussi à accepter le fait qu'Arian était en couple avec son amie. Ce n'est pas vraiment comme si elle avait le choix, étant mise devant le fait accomplit elle n'avait plus qu'à accepter sans broncher.
En lui lançant un discret coup d'œil, je constate qu'appuyé contre moi, elle s'est assoupit. Son bras glisse sur ma cuisse, et je ne peux m'empêcher de sourire face à cette adorable vision. Je sors, avec précaution, mon téléphone pour immortaliser ce moment.
En remettant mon sac à dos en place, je remarque Arian vient de changer de place, s'asseyant sur le siège derrière moi. Je ne suis pas dupe, j'ai bien comprit qu'il voulait me parler. Soucieux de ne pas réveiller la belle endormie, je me contente de tendre l'oreille.
— Elle n'a jamais eu de petit-ami.
Je fronce les sourcils, en essayant de comprendre la logique de sa confession. Il soupire bruyamment, avant de reprendre :
— Tu ne sait absolument pas dans quoi tu mets les pieds... Découvre la vérité, et, si tu es encore avec elle d'ici une semaine, je te féliciterais.
Je tourne la tête au moment où il s'avance entre les deux rangées de sièges. Nos regards s'accrochent durant de petites secondes, durant lesquels je tente saisir le sens cacher de ses paroles. Ce que j'aurais facilement pu prendre pour une menace est, selon moi, une mise en garde.
Dans un crissement de pneus, le bus freine, se garant sur le bas-côté. Je secoue doucement Ambrélina pour la réveiller. Nous descendons, main dans la main, de l'autocar. Son sac de sport passé par dessus ses frêles épaules, elle retire sa main de la mienne lorsqu'elle constate qu'un véhicule l'attend. Je regarde dans la même direction qu'elle, découvrant une voiture d'un rouge flamboyant.
Une femme vêtue sévèrement, ouvre la portière. Il ne fait aucun doute que c'est la mère de ma talentueuse danseuse, elles se ressemblent tellement que c'est évident. Étrangement, Ambrélina n'accourt pas vers elle, comme le ferait tout enfant. Ne sourit, ne montre pas sa joie. Au contraire, bien que cela soit imperceptible, je la sens frissonner.
— Jeune-fille, dis-moi que tu es qualifiée.
La voilà la vérité, qui fait qu'Ambrélina a si peur de s'exprimer. Comment le pourrait-t-elle avec une mère pareille ? Elle coince une mèche dorée derrière son oreille, déglutissant avec difficulté elle répond :
— Évidemment, maman.
Ambrélina emploie un ton que je ne lui connait pas, presque craintif. Je plisse les yeux, ne me gênant pas pour dévisager cet adulte oppressant, et très peu indulgent. C'est probablement de cela que Arian voulait m'alerter.
— Qui est ce jeune-homme ?
Pas un bonjour à mon égard, ni même pour sa fille. Je ne laisse pas le temps à Ambélina de paniquer, je m'avance d'un pas en tendant la main pour me présenter :
— Sacha Handerson, madame, enchanté !
En fronçant le nez, sa mère regarde ma paume, sans la serrer. Je replie mon bras, en faisant mine de ne pas être vexé. Puis, elle reporte son regard sur sa progéniture, reposant sa question :
— Qui est ce jeune-homme ?
Cinq mots simples qui dans sa bouche paraissent être une insulte. Je cherche le regard d'Ambrélina qui me fuis, pour tenter de la rassurer. Je n'aime pas du tout l'effet que sa mère lui fait. D'une voix légèrement tremblante, ma talentueuse danseuse balbutie :
— Mon... camarade de classe...
Je crois qu'Arian m'estimait aussi chanceux que courageux lorsqu'il m'a involontairement mit au défi de tenir une semaine en sa compagnie. Car seulement une demi-heure après, je ne suis déjà plus considéré comme le petit-ami.
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Ce que j'étais avant toi... (TERMINÉ)
RomanceCe que j'étais avant lui ? Juste moi. C'est ce que je réponds, car cela semble logique. Mais en réalité, qui étais-je vraiment ? Cela, je ne le savais pas. Nous nous sommes croisés bien plus d'une fois, mais nous ne nous sommes rencontrés qu'une seu...