(16) Intensité

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SACHA

Bras croisés, appuyé avec nonchalance contre le mur du couloir en ricanant je lui ai demandé :

- "Clevens ! Est-ce que tu es prête ?"

Elle stressait, parce qu'elle et moi nous nous étions emballés. Après ces multiples croisements, notre histoire avait été une évidence, une sacré chance.

Notre premier réel rendez-vous, en face à face, sans prise de tête. Je ne sais pas comment la bulle si enflée avait finalement éclaté entre elle et sa mère. Ce qui était sûr c'est que cette dernière était belle et bien percée, à jamais.

Ambrélina ouvre la porte dans un bruyant fracas, en ce qui concerne la discrétion on repassera. Je roule des yeux en la voyant, je soupire :

- "J'ai poireauté vingt minutes pour un tee-shirt et un simple jean noir ? Sérieusement Clevens ?"

Elle me foudroie du regard en croisant les bras sur sa poitrine. Fidèle à elle-même, à savoir bornée et casse-pied elle ose rétorquer :

- "Alors d'abord, j'étais au téléphone avec Arian et Coraline car on faisait un appel groupé. Ensuite, j'ai quand même mit des talons, ça m'a prit du temps. En plus ce n'est pas un simple jean noir, je viens de l'élire jean préféré ! Non mais !"

Je hausse les sourcils, un air de défi dans le regard. Faisant mine de se vexer ou d'être contrarier, elle me passe devant en m'ignorant. Je tente de l'attraper, mais elle glisse son bras sur le mien, m'esquivant avec agilité. Les mouvements fluides, elle s'y connait.

À chaque marche, son petit sac à main rebondit sur son épaule. En bas, accoudé au comptoir de la cuisine, sa mère nous regardes avec tendresse. C'est une chose nouvelle, dont je n'arrive pas si facilement à m'accommoder. Comme si le soleil avait réussit à faire fondre toutes traces de méchancetés, et, il y en avait un bon paquet.

Ma talentueuse danseuse attrape une veste en cuir, en souriant à sa mère qui pépie :

- "Amusez-vous bien, tous les deux !"

Je bredouille un remerciement, soucieux de m'en aller. Bien que Madame Clevens se soit excuser pour son toupet, ou le tort causé, le mal à été fait. Je ne suis pas, fort heureusement, rancunier.

Ses grosses lunettes de soleil sur le bout de son petit nez, bien que la nuit commence déjà à tomber je ne dis rien, ne voulant pas lui lui donner l'ordre de les enlever. Main dans la main, nous claquons la porte de sa charmante maison. Je ne sais pas vraiment où nous allons, mais tant qu'elle est là, cela m'ira.

Ce que j'étais avant Ambrélina : un type un peu paumé entre ses anciennes années de lycée et la nouveauté de l'Université. Un séducteur, un garçon trop assuré, un bel emmerdeur du point de vue des professeurs. Peut-on vraiment affirmer que c'est elle qui m'a transformé ? Ou est-ce moi qui soudain a eu ce besoin d'évoluer ?

Quoiqu'il en soit, je me tiens ici, son être et son âme entrant tels deux puissantes tornades dans ma vie. Me bousculant, me heurtant, opérant en moi ce changement.

Nous nous allongeons sur l'herbe fraîche, admirant la spectaculaire Voie lactée. Du plus loin que je m'en souvienne, j'ai toujours admiré les étoiles. Paillettes lointaines mouchetants et striants le ciel nocturne, nimbée du doux halo de la lune.

Le visage aux traits parfait d'Ambrélina se tourner vers moi, timidement elle me dit :

- "...je crois que je... t'aime."

Comme si une force supérieure à nos deux corps nous rapprochaient, nous aimantaient, nous connectaient. Elle déglutis avant de reprendre sans se décourager :

- "Avant toi j'étais incapable de m'affirmer, de savoir celle que j'étais. Celle que j'étais avant toi n'existait pas. Ce n'était qu'une coquille vide, que ma mère remplissait et comblait comme elle le désirait."

Mes lèvres effleurent les siennes, elle est si proche que j'entends facilement les battement de son cœur résonner en écho avec le mien. Je pense que si elle prend le risque de me toucher, il se pourrait que je me désintègre en un milliers d'atomes, ou que je m'envole vers les étoiles. Sans même se toucher, il y a entre nous une profonde intensité. Nous nous embrasons par nos baisers.

Je coince avec délicatesse une mèche de cheveux rebelle derrière l'une de ses oreilles en lui confiant :

- "...je crois que je... t'aime, moi aussi."

Ce que je ne lui dis pas, c'est que je suis persuadé que si elle a réussit l'impossible ce n'est pas grâce à moi mais bien grâce à elle. Elle a su se libérer, s'expliquer et s'exprimer sans avoir besoin de danser. Je ne suis malheureusement pas l'origine de ce petit miracle, elle seule l'est.

Ambrélina Clevens, la talentueuse danseuse qui à présent savait qui elle voulait être et qui elle serait. Sans que quelqu'un le lui ai dicté une énième personnalité.

⭐️FIN⭐️

Merci d'avoir prit le temps de lire, et d'être de plus en plus nombreux ! Je vous adore eheh :) Et on adore Noah aussi, évidemment ! Faut sacrément être timbré pour écrire une histoire avec lui en tant que personnage aha x)
Enfin bon, chers fans (ou pas d'ailleurs) je vous laisse ma petite page insta si vous voulez voir ma bouille

Bisouuuus

Bisouuuus

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Ce que j'étais avant toi... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant