Chapitre 1

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25 septembre, 10h15.

Je sens que quelqu'un est en train d'ouvrir la petite poche arrière de mon sac de cours. Je me retourne brusquement, juste à temps pour apercevoir Luc partir en courant, mon téléphone à la main.

- Aube, me dit mon amie Iris en rigolant. Je crois bien que Luc a encore ton téléphone !

- Non, c'est vrai ? je lui répond, sur un ton plus qu'exaspéré.

Je m'appelle Aube, et j'ai quinze ans. Nous sommes le 25 septembre et cela fait maintenant quelques semaines que je suis entrée en seconde dans le lycée de ma petite ville, Ambun.
La rentrée a été assez compliquée car je me suis retrouvée toute seule dans une classe avec trente inconnus, car tous mes amis avaient été dispersés dans des classes différentes. Heureusement je me suis rapidement faite une nouvelle amie, Iris, qui était dans le même cas que moi.

Je regarde autour de moi. Il est 10h15, et les rues sont vides. Tout le monde est au travail ou à l'école, sauf ma classe qui traverse la ville sans motivation pour se rendre au stade pour deux heures de sport.

Comme il n'y a personne, je jette mon sac de sport, qui est bien trop encombrant pour une course-poursuite en ville, sur le trottoir et m'élance à la suite du voleur de téléphone qui me nargue avec depuis un petit moment.

- Je te préviens, je lui crie, si tu le casses, tu vas me le payer cher !

Mes menaces ne lui font pas un grand effet car il continue à courir, me faisant courir le chemin inverse de celui que je venais de faire.
Rapidement, nous débouchons sur la très grande place du centre ville, en face de laquelle se trouve notre lycée.

Luc s'arrête en plein milieu d'un des deux parkings de la place, derrière une voiture, en brandissant mon téléphone, tandis que je suis de l'autre côté de la voiture, pliée en deux et en train de tenter de reprendre mon souffle après cette course.

- Allez, rend-le moi ! On va être en retard en cours !

- Et le mot magique ? dit-il en me tendant finalement mon téléphone.

- S'il-t....

Un énorme fraquas retentit, couvrant la fin de ma phrase.
Au même moment, le sol sous nos pieds commence à trembler si violemment que je tombe par terre.
Durant les quelques secondes de secousse, qui m'ont parues durer des heures, je voit tout autour de moi les bâtiments s'effondrer sur les quelques passants qui étaient à ce moment là sur les trottoirs. Étant au centre de la grande place, Luc et moi ne craignons pas d'être écrasés mais nous voyons la majestueuse mairie de la ville partir en poussiere.

Quand les secousses se terminent, je me relève. Juste à temps pour voir mon lycée s'effondrer, engloutissant mes amis qui devaient encore être à l'intérieur.

Mes oreilles sifflent, j'ai la tête qui tourne et des larmes cachent à mes yeux les décombres sous lesquels se trouvent surement des centaines de gens. Luc est dans le même effarement que moi et, dans le silence macabre laissé par cette catastrophe, nous nous asseyons par terre le temps de reprendre nos esprits...

Deux jours en enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant