Chapitre 4

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25 septembre, 12h20

L'un des petits garçons, qui est par terre, gémit faiblement. Je me rapproche et me rend en fait compte que sa jambe est coincée sous une pierre.

- Qu'est-ce qui c'est passé ? demande alors Luc aux enfants.

- On était en train de jouer dans la cour, dit le second petit enfant, et la maîtresse était fâchée parce que c'était l'heure de rentrer et que tout le monde était déjà dans la classe. On allait la voir quand le sol a commencé à bouger. On a eu trop peur ! Il a bougé longtemps ça a cassé l'école et les cailloux sont tombés sur la jambe à Samuel. J'ai entendu, ça a craqué !
Vous aussi le sol il a bougé sous vous ?

- Oui oui, bonhomme, répond Luc en passant sa main dans les cheveux de l'enfant. Bon, ajoute-t-il en s'adressant à moi, il va falloir qu'on dégage sa jambe !

J'acquiesce et nous nous approchons ensemble.
Nous nous plaçons chacun d'un côté de la pierre.

- Quand on va bouger le cailloux, je dit à Samuel, il faudra que tu t'enlèves de dessous, d'accord ?

-Oui, dit-il, les larmes aux yeux. Mais j'ai trop mal à ma jambe là !

- Il va falloir faire doucement, je préviens Luc, si ça se trouve, il est blessé en dessous et la pression de la pierre l'empêche de faire une hémorragie. Il faut l'enlever le plus délicatement possible.

Nous soulèvons alors la lourde pierre du mieux que nous pouvons. Le petit garçon s'écarte en rampant. Heureusement, contrairement à ce que je craignais, il n'y a pas de blessure ouverte.
Par contre sa jambe doit être sérieusement fracturée.

- Ça va mieux ? je lui demande.

- Un peu mais ça fait toujours mal.

- J'ai faim, dit alors la petite fille. C'est quand qu'on mange ?

Je regarde Luc. On va avoir besoin de nourriture plus tôt qu'on ne le pensait. Si on n'avait été que tout les deux, on aurait pu se passer du repas de midi, mais avec trois petits enfants en pleine croissance, la mission est plus délicate.

- Peut-être qu'on peut accéder à la cantine de l'école ? propose Luc.

- Oui peut-être, mais avant il faut qu'on s'occupe de sa jambe, je dis en montrant Samuel.

Je récupère deux planches de taille à peu près égales dans les décombres et, avec le bandana que j'avais dans les cheveux, je réussi à faire un semblant d'attelle.
Luc prend Sam sur son dos, je prends les mains de Mathias et Louna, puis nous partons tous les cinq en direction de la cantine de l'école, dont une petite partie à survécu aux secousses.

- Reste avec les enfants, j'y vais, je dis à mon compagnon d'infortune.

- T'es sûre, tu préfères pas que j'y aille ? repond-t'il tout en asseyant notre blessé sur une pierre.

- T'inquiète pas, et puis c'est mieux que ça soit moi qui y aille, je suis plus petite que toi, je pourrais plus facilement me déplacer dans les décombres !

Il hoche la tête. En même temps il fait au moins une tête de plus que moi et il est bien plus carré au niveau des épaules.

Rassemblant tout mon courage, je m'avance sur le pas de la porte à moitié effondrée de la cantine...

Deux jours en enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant