Chapitre 5

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25 septembre, 13h05

Qu'est-ce qui m'a pris de me porter volontaire ?!
Les petits yeux implorants des enfants m'ont fait oublier pendant quelques minutes ma plus grande peur : la claustrophobie !

Et je me retrouve maintenant dans un bâtiment à moitié effondré qui peut s'écrouler à n'importe quel moment sur moi et m'enterrer vivante !
Mais je ne peux pas tout simplement ressortir les mains vides en expliquant aux petits qu'ils ne mangeront pas parce que je suis une froussarde, hors de question !
Alors je prend sur moi et je continue à avancer aux milieux de ce qui reste du réfectoire.

Autre point qui montre que mon initiative est inconsciente : je n'ai pas de lampe. Heureusement pour moi, des petits rais de lumière viennent des plafonds à moitié effondrés.

Au bout d'un moment d'errance, où je doit sans cesse rebrousser chemin à cause des gravats qui me barrent le passage, je trouve enfin un accès aux cuisines. J'essaie d'appeler pour voir si un des cuisiniers n'aurait pas survécu mais comme je l'attendais, personne ne répond. Mais au détour d'un plan de travail écrasé, je découvre enfin ce que je cherchais : le repas de midi !
Je découvre le placard où avaient été entreposés des hamburgers déjà prêts qui n'attendaient que d'être réchauffé. Tout est intact, comme si, dans sa violence, le séisme avait tout de même voulu nous laisser un moyen de subsistance.
J'emballe autant de sandwichs que je peux dans des torchons propres trouvés non loin pour les protéger de la poussière et je les mets dans le sac de cours de Luc, vidé préalablement pour l'occasion. J'aperçois aussi des packs de bouteilles d'eau, qui pourraient très possiblement nous servir, ainsi qu'un briquet.

Je prend le tout et commence à chercher la sortie. Ça doit faire une demie heure que je suis ici et je sens que si je reste plus longtemps enfermée comme ça, je vais devenir folle ou mourir d'une crise cardiaque !

Au bout d'un moment, les bouteilles et le sac commencent à me peser lourd. Dans un moment de fatigue, je m'appuie légèrement sur un morceau de mur, alors que je commence à voir la sortie.
Je sens le mur céder sous mon poid et la structure du bâtiment s'ébranler.
La peur me donnant des ailes, je cours vers la sortie, ignorant le poid de mes fardeaux,
Au moment où je sors enfin du bâtiment, celui-ci s'écroule, créant un nuage de poussière et me faisant tousser.
J'arrive finalement vers Luc et les enfants paniqués, exténuée et morte de peur.

- Ce midi ce sera hamburgers, dis-je avant de m'écrouler par terre.

Deux jours en enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant