26 septembre, 12h
On a enfin réussi à passer la montagne de bâtiments écroulés qui nous bloquait la partie haute de la ville. Mais le spectacle qui nous attend n'ai pas très réjouissant : là où se dressait avant une magnifique cathédrale à l'architecture mi-gothique mi-romane, qui defiait le temps, fière et insolente, maintenant il n'y a plus qu'un énorme tas de gravat. Il ne reste plus qu'une partie de son tympan, qui a résisté.
J'en ai marre ! Je n'en peu plus de toutes ces ruines, de tous ces morts ! Je tape rageusement dans une pierre. J'espère que les secours vont se bouger parce que si je reste une journée de plus ici, mes nerfs vont vraiment finir par lâcher.
Soudain, j'arrête de fulminer. Luc est figé, raide comme une planche, devant un bâtiment effondré. En m'approchant, je peux apercevoir une larme furtive sur sa joue. Il pleure ?!
Penaude, je m'avance vers lui et lui demande :
- Ça va ?Il s'essuie discrètement le visage et se tourne vers moi:
- C'est... c'était ma maison, dit-il la voix tremblante. Ma mère ne travaillait pas, elle devait être à l'intérieur...Tout à coup, toutes les questions que je refoulait depuis le début me tombent dessus : mes parents, où sont-ils ? Et mon petit frère ? Toutes ces questions auxquelles je ne voulait pas penser car je connaissais déjà la réponse : ils sont sûrement tous morts à l'heure qu'il est !
Mais moi au moins, j'ai le bénéfice du doute alors que Luc, il me semble, vivait seul avec sa mère. Ce qui fait qu'il est maintenant presque sûr d'être orphelin.
Le pauvre, je comprends maintenant pourquoi il tenait tant à venir ici !Dans un élan de compassion, je le prends dans mes bras pour le réconforter. Je ne savait pas trop comment il allait réagir mais il accepte mon étreinte et fond en sanglots dans mes bras.
C'est moi qui suis prise au dépourvu maintenant ! Je me retrouve avec un grand gaillard d'une tête de plus que moi en pleurs dans les bras !Soudain, j'entend un miaulement derrière moi.
Je me retourne et voit un petit chat roux tigré. Luc se retire de mon étreinte et dit:- C'est le chat de ma voisine.
Toutes traces de larmes ont disparu de son visage, à part ses yeux qui sont encore rouges. Il a déjà l'air d'aller un peu mieux.
Le chat continue à miauler. Il fait pitié tant il a l'air affamé et mal en point.
Je sort un biscuit et essaie de l'approcher. Sentant la nourriture, il se rue vers moi et mange le biscuit puis en réclame un autre en se frottant à mes jambes.
Luc s'approche à son tour et carresse le chat qui se met alors à ronronner.Je remarque que le garçon fuit mon regard. Je crois qu'il a honte de s'être laisser aller. Mais si il savait à quel point je suis aussi sur le point de craquer !
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Deux jours en enfers
Adventure-TERMINÉE - Courte fiction qui raconte l'histoire de deux adolescents français de 15 ans qui vont faire face à une catastrophe naturelle et devoir apprendre à se débrouiller et à survivre par leurs propres moyens... Attention, contient des scènes un...