Chapitre 7

39 7 0
                                    

26 septembre, 8:10

Je me réveille doucement. J'ai dormi comme un bébé tellement la journée d'hier m'a épuisée.

Luc a coupé le contact dans la nuit mais la température de la voiture est confortable.
Silencieusement, je quitte la voiture sans réveiller les autres.

Une fois dehors, je déambule sans but entre les voitures.

Au fur et à mesure, mes pas me portent vers la crevasse.
Comme hier, je grimpe au sommet de la fissure et arrivée en haut, je m'assois sur le bord, les jambes dans le vide.
Je réfléchi à un moyen pour la traverser.
Il n'y a pas de survivants ici mais peut-être que de l'autre côté il y en aura ?
Et puis, il y a aussi toutes les grandes surfaces et il serai sûrement beaucoup plus simple de trouver à manger.

Je suis plongée dans mes pensées, quand j'entends du bruit de l'autre côté de la crevasse.
Je me lève d'un bond et crie :
- Il y a quelqu'un ?

Je vois une tête apparaître de l'autre côté, rapidement suivie d'une deuxième. Ce sont deux hommes d'environ quarante ans.

- Eurêka, des survivants ! dit l'un d'entre eux. Comment t'appelles-tu ?

- Aube, et vous ?

- Eric, et lui c'est Georges. Tu es la seule à avoir survécu de l'autre côté ?

- Non, il y a aussi un garçon de mon âge et trois enfants de huit ans. Et vous ?

- Nous sommes une dizaine d'adulte. Notre bureau à résisté pendant quelques minutes après les secousses, ce qui nous a permis de sortir avant qu'il ne s'effondre. Vous avez de quoi manger de l'autre côté ?

- Oui, mais juste assez pour tenir jusqu'à ce soir.

- Mince. Nous avons tout ce qui faut, un magasin est toujours accessible de notre côté. Il faut qu'on trouve un moyen pour vous faire traverser ça, ajoute-t'il en désignant la crevasse.
Va chercher les autres, nous allons chercher un moyen de vous faire traverser !

Je pleurerai presque tant je suis soulagée ! Des survivants sont là, de l'autre côté, avec de la nourriture !

Heureuse, je cours jusqu'à la voiture, ouvre la portière du conducteur et secoue Luc:
- Il y a des survivants de l'autre côté, je dit rapidement. Ils sont une dizaine, ils ont de la nourriture et ils vont trouver un moyen pour qu'on les rejoigne !

Luc me regarde, surpris, tandis que les petits, que j'ai réveillés au passage, commencent à s'agiter.

- Qu'est-ce que tu racontes, dit le jeune homme. Tu t'es pris une pierre sur la tête ou quoi ?

- Mais non, je répond exaspérée, viens voir, ils sont de l'autre côté !

Après avoir enfin l'avoir enfin convaincu, je me dirige vers le coffre pour récupérer nos affaires tandis que Luc fait sortir les enfants.

- Aauuube ? J'ai faaaiiiiim ! me dit Louna.

- Moi aussi, renchérit Mathias.

- J'ai trooop mal à la jambe, ajoute Samuel sur le dos de Luc.

Je leur souris et leur dit:
- Vous inquiétez pas, ça va aller. On va aller voir des gens qui ont plein de nourriture et qui pourront soigner Samuel. Mais pour ça, il faut être sage. D'accord ?

Ils opignent du chef et arrêtent de s'agiter. Je met le sac sur mon dos, prend la main des enfants et part en direction de la crevasse.
J'aide Louna et Mathias à monter tandis que Luc galère avec Samuel sur le dos. En arrivant, je retrouve Eric et Georges, avec une femme et un homme en plus.
Ils ont placé une longue planche en travers de la faille.

- Elle est un peu fragile, dit le nouvel homme. Il faudra se dépêcher !

Soudain, je vois le visage de la femme se figer de stupeur à la vue des petits survivants.

- Louna ! crie d'elle.

- Maaamaan !

La femme commence à pleurer discrètement puis se place de l'autre côté de la planche.

- Laissez-la passer, je la récupère, me dit-elle.

Prudemment, je hisse la petite fille sur la planche et lâche sa main. Elle s'avance doucement au dessus du vide, les yeux fixés sur sa mère. Elle arrive finalement de l'autre côté indemne, dans les bras de sa mère émue qui la tient fermement et l'éloigne du bord.

- Au suivant, dit l'un des hommes.

Cette fois, c'est Mathias que je fais monter sur la planche.
Mon coeur se serre en voyant la planche se plier très légèrement lorsqu'il arrive à mis-chemin, mais il arrive sans encombre de l'autre côté.

Arrive alors le problème de Samuel. Quand Luc s'approche de la planche avec le garçon sur le dos, l'un des survivants lui intime de s'arrêter.

- Tu es trop grand, ton poids plus celui du petit va faire céder la planche. C'est mieux qu'elle s'en charge, ajoute-t-il en me montrant du doigt.

Je prend alors le petit garçon sur le dos et m'avance au dessus du trou. J'essaie d'ignorer la planche que je sens craquer un peu sous mon poid. Après quelques secondes qui me paraissent interminables, je pose enfin Samuel dans les bras d'un homme.
Puis je fais demi-tour pour aller prendre le sac de l'autre côté de la crevasse.

Toujours sur la planche, je tend la main et demande à Luc:
- Passe moi le sac s'il te pl.....

Je sens alors la planche craquer sous moi puis une main attrape la mienne et me tire en avant. Je ressens un gros choc à la tête et tout devient petit à petit noir, avant de disparaître complètement...

Deux jours en enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant