Chapitre 4

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Pdv de Newt

Je la tuerai. Je la tuerai. Je la tuerai, nom de Dieu!
Cela fait a peu près trois heures que l'on s'est arrêté sous l'ombre d'un gros rocher, à mi-chemin de la pente. Les autres ronflent comme des sonneurs, et je suis le seul tocard à ne pas réussir à trouver le sommeil. Je suis bien trop en colère pour dormir.

Assis non loin du roc orangé, je sers les dents. Je n'arrête pas de me repasser la scène dans ma tête: Teresa sortant de nulle part, l'air hargneux et l'épieu au poing. Sa bande de folles derrière elle, les arcs bandés dirigés droits sur nous. Nous n'avons rien pu faire. Nous n'étions même pas armés! J'ai du regarder, impuissant, Teresa chercher Thomas parmi nous, puis le frapper nombre de fois avec son épieu avant de le glisser dans un sac que ces tocardes se sont mises à tirer sur le sol caillouteux. Puis elles l'ont emmené, nous menaçant de le tuer si nous tentions de les suivre.

Je pousse un énième soupir de colère, en fixant le chemin qu'il nous reste à parcourir avant d'arriver au sommet de cette foutue montagne. On aurait pu progresser bien plus vite, si le chemin le plus court n'avait pas déjà été pris par le groupe B!

Et dire qu'on pensait être tirés d'affaire! On a réussi à passer cette ville pleine de fondus, Thomas a survécu à l'infection causée par la balle qu'il a pris a l'épaule, la majorité d'entre nous est encore en vie. Il ne nous restait qu'une promenade de santé avant d'atteindre le refuge et le remède de WICKED! Mais non, il fallait que cette traîtresse vienne gâcher la fête.

Traîtresse. Soudainement, l'écriteau devant sa chambre après notre sauvetage du Labyrinthe et avant notre parachutage sur la Terre Brûlée prend tout son sens. Et je n'ai jamais pu sentir les traîtres. Si elle a le malheur de se retrouver sur mon chemin, ou même celui de Minho, elle passera un très, très mauvais quart d'heure.

Et ce mal de crâne qui n'en finit pas! Forcément, à force de ruminer tout seul dans cette fournaise... Pourtant, je n'ai pas l'impression d'avoir une barre au front, comme j'en ai trop souvent pris l'habitude. Non, c'est plutôt... comme si une toute petite partie de ma tête était en train de chauffer à blanc. Très étrange...

Je me met en boule, fermant les yeux. Avec la chance que j'ai, c'est probablement la Braise qui est en train de commencer a grignoter mes neurones... Ça m'étonnerait a peine.
Toujours dans la même position, j'essaye désespérément de m'exhorter au calme, espérant dormir quelques heures.
C'est alors que tout se détraque, et je sombre dans les ténèbres.

***Du blanc. Du blanc, c'est ce que je vois. Du blanc qui tombe du ciel. Il en tombe en gros flocons, qui viennent se poser sur le sol gris et froid avant de disparaître brusquement. Tout est d'un calme irréel.
A côté de moi, une petite fille avec une adorable petite tresse blonde sautille de joie, me montrant le blanc du doigt:

"Regarde Isaac! Il neige! Il neige!"

Elle éclate de rire, avant de me prendre dans ses bras pour me faire un gros câlin. Je me sens sourire, en lui rendant son étreinte.***

Je reviens à moi d'un coup sec, brutalement. Bon sang, mais que s'est t il passé? C'était quoi ça?
Et alors que je croyais déjà que j'étais sur le point de basculer, une voix froide, artificielle, retentit dans mon esprit:

"Sonya."

- Bon... Bon sang!

Ma voix est faible, chevrotante, alors que je recule sur les coudes jusqu'à la paroi rocheuse. Mais qu'est ce qui m'arrive? C'était... C'était quoi ça?

Je ferme les yeux et essaye d'inspirer profondément, alors que je suis secoué de frissons incontrôlables. Ça me prend plusieurs minutes avant de réussir à me calmer suffisamment pour réfléchir avec un semblant de cohérence.

Newt et Sonya: un lien retrouvéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant