JAYL

15. Family... or maybe not

J'avais réfléchi à quelque chose pour me rapprocher de Leïa. Je ne savais pas si elle cachait ses sentiments ou si elle ne m'aimait plus mais je comptais rattraper un minimum les choses. C'était un samedi et une sortie "familiale" me pensait être une bonne idée. Pour l'instant je n'avais pas grand chose sur mon compte en banque, en réalité Yann me donnait de quoi survivre. C'était une journée dans un aquarium avec un repas au restaurant payé par mes soins, mais Leïa avait plus la tête de la personne venue par simple corvée plutôt qu'autre chose.

— T'as pas l'air super contente.

Son regard croisa le mien sans pour autant me donner de réponse. Ses yeux se posèrent sur Taylor qui marchait devant nous, totalement ébahie par les poissons qui nageaient près d'elle.

— Je viens pour elle, pas pour toi. Il faut quelqu'un pour la surveiller.

— Tu sais je suis là et...

— Toi tu ne sers pas à grand chose, tu prétends être une bonne personne face à elle. T'es plutôt dangereux en réalité. Le genre à tenter de tuer quelqu'un et à voler pendant trois ans des gens dans le dos de sa copine.

— C'est du passé.

Je détestais qu'elle me parle de ça. C'était une erreur, beaucoup trop grande même. J'avais fait de mon mieux pour balayer tout ça de ma mémoire mais ça ne l'était pas pour tout le monde. Quoi que je fasse on aura toujours de moi la vision d'un homme violent qui est allé en prison.

— Soyons sincère, tu ne m'aurais jamais parlé de qui tu étais vraiment si tu ne t'étais pas fait arrêter.

— Je voulais pas paraître comme un bon à rien face à une fille aussi parfaite que toi. La déception était là dernière chose que je voulais voir dans tes yeux.

— Et pourtant t'as récolté bien pire à la fin. Apprendre qui tu étais véritablement devant un juge était sûrement la pire des choses. Je t'ai raconté ma vie entière. Toi tu as prétendu avoir vu tes parents mourir dans un accident de voiture deux ans avant notre rencontre et que tu étais barman, alors que t'es un orphelin qui a raté sa vie. Mes parents avaient raison t'es trop louche Jayden. C'est impossible pour moi de te refaire confiance aussi facilement et de te laisser Taylor, tu serais capable... je sais pas moi de lui faire du mal. C'est pour lui faire plaisir que j'accepte que tu sois présent, si ça ne tenait qu'à moi jamais tu ne l'aurais rencontré.

Ma bouche était entrouverte tant ça me choquait de sa part. Certes je l'avais déçu, je lui avais menti mais je n'étais pas si mauvais que ça. Comment prouver à quelqu'un qu'on avait changé si cette personne ne voulait tout simplement pas ouvrir les yeux ?

— Je suis sûre que tu avais prévu de me reconquérir par je ne sais quel moyen et de trouver une solution pour notre fille.

Oui. Mais plus maintenant. À croire que la prison lui avait permis de lire en moi comme un livre ouvert face à ses yeux. Désormais il m'était inconcevable de me séparer de ma petite fille de moins de cinq ans. Taylor méritait d'avoir ce qu'elle disait être un "Papa", ma fille devait avoir ce que moi je n'avais jamais eu. Et puis moi aussi j'avais besoin d'elle, je ne voulais pas qu'on m'arrache d'elle à cause de mes erreurs comme ça avait été le cas pour ma mère et moi.

— Jamais je ne pourrai lui faire du mal. Taylor est ma fille Leïa et tu en es bien plus consciente que n'importe qui. Je serai prêt à tout pour voir son sourire tous les jours. Tu peux me reprocher d'avoir fait des conneries dans le passé mais tu ne peux pas me reprocher de vouloir être meilleur maintenant. Ça fait cinq ans...