Je me suis taillé le doigt alors quand je joue ça fait mal

168 15 70
                                    

Je sais pas comment commencer ça. Ça fait quelques temps que je me sens trop bizarre, j'ai très peur du futur. J'ai peur d'avoir une vie nulle. J'ai peur de céder à la pression de la société (c'est dramatique dit comme ça lol) et à "me ranger". À trouver un travail, me marier et avoir des enfants youpi tralala.
Mais pour le moment j'ai même pas envie de faire des études, à chaque fois qu'on me parle de faire des études je me crispe, c'est pas que je sais pas quoi faire, c'est que je ne me vois tellement pas en faire. Je me persuade aussi que j'aurais pas besoin d'un travail plus tard, du coup je comprends pas pourquoi je me sens obligée de faire mes devoirs, d'apprendre mes leçons inutiles pour avoir de bonnes notes bien inutiles. Enfait je me dis que pour le moment je suis (suivre) le chemin tout tracé parce que je suis une tapette, que je suis jeune, que je suis pas prête à décevoir mes parents et que j'ai pas les couilles de tout foutre en l'air. Surtout que j'ai pas de raison de tout foutre en l'air, j'ai une vie sympatoche. Du coup j'ai peur que ça me poursuivre cette pensée, et que je me retrouve dans 40 ans en disant finalement que c'est pas si cool que ça.

Cette nuit j'ai fais un rêve trop bizarre. J'ai rêvé que j'étais dans un magasin de vêtements pour enfants, et que j'étais avec mes amies (enfait je vois pas qui c'était, mais je savais qu'on était amies. On avait toute la vingtaine, et elles achetaient toutes des habits pour leurs gosses. Et dans ce rêve je me mets à pleurer car j'étais la seule qui n'étais pas enceinte ou qui n'avais pas d'enfant. C'était pas du tout parce que j'étais jalouse, même en rêve je voulais pas d'enfant. C'est parce que je me sentais très seule et j'avais peur. Je me sentais seule dans cette voie que j'avais pris, j'avais peur de me perdre, d'être seule. Je rejette la société mais c'est pourtant elle qui me fait me sentir en sécurité.

Je sais pas quelle chemin prendre. Je veux pas une vie dite "normale" mais c'est en même temps la seule vie que je connais. J'adorerais partir sur la route tel Dean Moriarty, et vivre au jour de jour en m'en foutant de tout, en rencontrant des gens, en faisant de la musique, en vivant de la musique. Mais je suis une grosse trouillarde, et je suis trop bien chez moi. Faut sortir de sa zone de confort gnagnagna hein, j'essaie, je fais, mais là c'est beaucoup plus. Je sais pas faire face aux épreuves de la vie, je suis faible, je pleure pour un rien et j'ai peur de beaucoup trop de choses.

J'ai envie de tout rejeter. De rejeter ces conversations nulles que j'ai avec des gens que je vois tous les jours, de rejeter les plaisirs matériels, de rejeter l'argent, la jalousie, les réseaux sociaux, les pressions sociales, le 21ème siècle, mon téléphone, mon faux sourire. C'est pourtant dans quoi je vis depuis toujours, je suis attachée à mes habitudes, je suis habituée à faire des choses que j'aime pas, même à aimer des choses que je déteste, ou que j'aimerais détester. Bref je suis perdue.

J'ai oublié trop de trucs, je m'en vais de ce pas jouer de la guitare


Je suis de la levure AlsaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant