2 chapitres en 1 jour, c'est la folie.
Aujourd'hui, je vais vous parlez d'un sujet assez difficile et sensible. J'ai beaucoup hésité à écrire ce chapitre mais écrire ça m'aide à libérer cette putain de frustration qui est en moi. Soyez respectueux, c'est très compliqué d'en parler.
Déso à mes amies irl qui vont lire ça sans être au courant de quoi que ce soit, j'ai jamais eu le courage de vous le dire.
Je sais pas si vous vous en souvenez y'a environ 1 an et demie j'ai fais un chapitre sur le fait que beaucoup de personnes me faisaient des critiques sur mon poids toussa toussa. Je vais pas tout répéter (parce que vous pouvez aller le lire, c'est "le chapitre flippant" ou un truc dans le genre) mais en gros j'étais très mal dans ma peau, et les remarques m'aidaient pas m'accepter.
Après ça, j'ai vécu un été assez nul fait de solitude et de déprime. L'année 2017 a été assez nulle moralement parlant. Durant cet été, j'ai été seule chez moi tous les jours pendant environ 1 mois, juste avant qu'on parte en Espagne avec mes parents. Alors dès fois je sortais mais c'était assez rare et ma mère devait me tirer de la maison pour que je puisse arrêter d'être une larve mdrr. BREF, du coup qui dit on allait partir en vacances, dit la plage, dit maillot, dit ÊTRE À MOITIÉ À OUALP DEVANT DES GENS. LOL.
À l'époque j'en savais rien que c'était possible d'avoir des problèmes à s'alimenter, je connaissais les mots 'anorexie' et 'boulimie' vite fait, mais sans plus, et en ne pensant pas une seule seconde que ça puisse m'arriver. Alors j'ai connement arrêter de manger correctement pendant une semaine environ (c'était très court) puis j'ai repris une alimentation normale rapidement en oubliant ce qu'il venait de se passer.
Après ces vacances, rentrée en seconde, aussi appelée la plus grosse baffe de ma vie. J'étais mal au plus au point, et je me suis dit (par pitié ne pensez jamais à ça) "je vais m'affamer pour que les gens voient que je vais mal". Pour moi c'était super, pouf d'une pierre deux coups, je perdais du poids + montrais au monde à quel point j'étais mal.
Je vais pas décrire comment je me nourrissait ou quoi, mais je vais vous expliquer quelque chose de bien plus essentiel. Au début je me suis lancée dans ça sans réfléchir, et j'ai rapidement pris conscience que je me contrôlais vachement bien et c'était satisfaisant. Je me rappelle aussi m'être dit "ok en novembre, je remange normalement car je serai plus maigre", mais je me suis bien évidemment pas arrêtée à la date prévue. Je ne contrôlais rien du tout.
Avoir cette impression de contrôle c'était tellement jouissif, me voir maigrir aussi, même si je me faisais peur dès fois. J'ai jamais été fine donc en maigrissant j'ai vu des os ressortir pour la première fois de ma vie et c'était terrifiant mais à l'époque j'étais contente. Mes seuls moments de joie c'était quand je remarquais que j'avais maigri, et ils étaient assez rares car je me trouvais tout le temps trop grosse. Tout le monde me disait que j'avais beaucoup perdu, mes parents se sont rapidement inquiétés mais les autres remarques c'était plus "ohlala qu'est ce que tu es fine ça te va bien" "t'as perdu du poids, t'es encore plus belle" "t'étais jolie avant mais un peu ronde, là t'es parfaite". Vous comprenez que je pouvais pas m'arrêter de m'affamer ? Pour la 1ère fois de ma vie on me faisait des compliments sur ma minceur, chose qui me semblait impensable avant.
Mais le pire ce n'est pas ça, c'est les effets secondaires (je sais pas comment vraiment les appeler) de cette restriction. En arrêtant de manger, je me suis totalement déréglée. J'ai fais une dépression, je me suis renfermée sur moi même, je ne voulais parler à personne, je voulais être seule, j'étais obsédée par mon reflet. J'ai arrêté d'avoir mes règles, j'avais horriblement froid tout le temps, j'étais extrêmement fatiguée (je dormais en cours, réellement), j'avais des migraines de fou alors que j'en avais jamais eu, ça m'arrivais de tomber le matin en me levant car j'avais pas d'énergie (putain je vous raconte pas l'enfer des cours de sport), j'avais une douleur au coeur, une sorte de pincement qui menaçait de claquer et une fois en toussant j'ai senti un claquement dans mon coeur et j'ai eu super mal. Mais dans ma tête c'était "plutôt crever que de prendre du poids". Mon seul but dans la vie à l'époque, c'était maigrir et maigrir. La fatigue m'empêchait pas de faire du sport, rien ne m'arrêtait, même pas la douleur physique.
Mais une chose m'a faite réagir :
Au bout de certain temps mon corps à dis stop et j'ai fais ma première crise alimentaire. Une crise durant laquelle tu manges beaucoup, beaucoup, jusqu'à avoir envie de vomir. J'ai jamais vomi, je me suis jamais faite vomir et heureusement putain. Au débuts ces crises étaient rares, mais très douloureuses, j'avais horriblement mal au ventre après. Aux vacances de noël, j'ai décidé de me re-nourrir correctement, en me disant que ça stopperai mes crises. J'ai eu de la chance de ne rester que 4 mois mois dans cette restriction extrême dont vous connaissez le mot mais je l'aime po, parce que s'en remettre c'est long. J'ai eu de la chance aussi, car j'ai une amie qui a elle aussi des tca et qui m'a ouvert les yeux sur ce que j'avais.
Durant le mois de janvier, je me souviens pas avoir fais de crises, je re-mangeais petit à petit. Et en février je suis tombée dans l'autre trouble alimentaire dont j'ai dis le nom au début du chapitre MAIS ce nom me dégoute donc j'aime pas le répéter. Ce trouble qui consiste à faire des crises, tout le temps, à culpabiliser comme jamais, à se sentir comme la plus grosse merde de la terre mais le lendemain tu dois retourner en cours, reprendre ta vie comme si tout allait bien. Fort heureusement, je l'ai déjà dit mais bref, je me suis jamais faite vomir. Ne vous faites jamais vomir si vous vivez ça, c'est le meilleur moyen pour retarder le moment où vous serez guéri.
Bref du coup qui dit crise sans vomir, dit j'ai repris tout le poids que j'avais perdu. Voir plus. Aujourd'hui, je me bats vraiment tous les jours contre cette merde, et c'est dur. Un jour j'ai l'impression d'en être sortie et lendemain je me prend une claque qui me calme direct. Je ne m'accepte pas. C'est horrible, mais ma maigreur me manque, mais jamais je relaisserai crever de faim. Dès que j'ai recommencé à manger, j'ai arrêté d'être en dépression. Malgré les crises, j'avais le coeur allégé et j'allais un peu mieux (même si c'était pas la joie non plus).
Avoir des tca (troubles du comportement alimentaire) c'est chiant, ça gâche la vie. Ne commencez jamais à vous affamer, vous allez vous gâcher la vie et vous finirez par forcément par reprendre du poids.
Si vous avez un tca, PARLEZ EN. Je sais que c'est dur, mais c'est comme ça qu'on s'en sort. Ne restez pas seuls, venez me parler au pire. Sinon y'a vos parents, vos amis, l'infirmière du lycée. N'en voulez pas à vos proches si ils comprennent pas ce que vous vivez comme j'ai pu le faire, les tca c'est quelque chose de très complexe et dur à comprendre.
Si vous voyez quelqu'un vivre ça, parlez lui en, écoutez le, ne le jugez pas, incitez le à parler à un adulte.
Si vous êtes mal dans votre peau, dites le à quelqu'un pour que cette personne vous aide. Faites du sport, mangez équilibré comme vous le dit cette putain de télé. Attention, ne mangez pas que des légumes quand même. Continuez à manger joyeusement, car la bouffe ça rend heureux quand même.
En arrêtant de manger, vous allez juste perdre des mois voir des années de votre vie. Le mieux c'est de s'accepter ou alors changer, mais sainement. J'arrive pas à m'accepter, ça fait 16 ans que je m'accepte pas. Aujourd'hui, j'essaie de changer mais avec l'aide de ma mère, d'un psy. Un jour j'irai vraiment bien car plus le temps passe, mieux je vais.
Allez la bise
VOUS LISEZ
Je suis de la levure Alsa
RandomSi vous n'avez pas de ticket, vous pouvez vous asseoir sur la colline