Cachée au plus profond

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J'expliquai la situation à Iblis.

-Mon peuple se meure. Je dois à tout prix les sauver... Nous ne sommes déjà pas nombreux, et mon père fait partie des victimes!

Il dit:

-Je vois... C'est urgent, effectivement.

-C'est pour les soigner que je suis venue. Le seul remède pouvant guérir ce mal est un sirop fait à base de larmes de phénix., expliquai-je.

Je savais qu'il y avait des risques que je me fasse éjecter de la montagne, car un phénix est très protecteur envers ses larmes car elles sont rares. Les phénix sont comme les dragons. Ils veillent sur leurs trésors aussi longtemps qu'ils vivent. Étrangement, je suis tombée sur un phénix compréhensif et plein de sagesse. Il me répondit:

-Les autres qui m'ont demandé ça, je leur ai fait la peau... Mais toi, étrangement, tu es différente. 

Iblis marqua une pose et dit:

-Je t'en aurais donner, car ta cause est juste. Mais, hélas, je n'ai point pleuré depuis maints millénaires. Je crains que mes larmes ne soit plus efficaces pour une maladie aussi grave que le démonis mortem... Je suis désolé.

Puis, il s'évapora et son esprit retourna au cœur du volcan endormi. 


Je retournai en sens inverse, les mains vides et le désarroi me dévorant l'âme. Je réouvris le portail interdimentionnel, et au même moment, un appel urgent entra dans ma tête, en même temps qu'une désagréable impression de malheur. J'enclanchai la communication et entendis aussitôt la voix paniqué de ma mère qui pleurait:

-Akuma! Ton père... Il vient de mourir d'un seul coup! 

-QUOI!!!!!????

Mon âme se déchira et ma vue se brouilla. Mes larmes coulèrent et j'entendis un cri de pur souffrance, comme lointain. Il me fallut un certain temps pour comprendre que cet abominable cri était le mien. Je tombai à genoux au même moment où Sébastian de précipitait dans la pièce où j'étais atterrie, alerté par mon cri qui a dû retentir dans tout le manoir Phantomhive. Je réussis tant bien que mal à lui agripper la manche et à dire entre mes sanglots:

-C...con...duis-moi à m...mon p...père... 

Il me prit dans ses bras comme on prends un enfant. Il m'emmena dans une chambre aux murs pourpres. Dans le lit, au milieu de la pièce, était allongé mon père, la peau blanche, les yeux clos, ne bougeant plus, ne respirant plus, mort. Je me laissai tomber dans bras de Sébastian en pleurant. Étant trop faible pour courir ou même marcher vers le lit, je rampai jusqu'à lui. Dans ma tristesse folle, je ne me rendis pas compte que tout le monde était sortis de la chambre. Je restais là à pleurer mon père, encore et encore... 

Une heure plus tard, Sébastian entra avec un plateau d'argent plein de nourriture. Je recommençai à pleurer en pensent à tout les souvenirs de mon enfance, avant la Terre, avant tous les soucis... Quand mon père jouait avec moi, ne serait-ce qu'au ballon ou lire un livre emmitouflés dans une couverture... 

Puis, une ultime larme dévala ma joue. Une larme pleine de toutes les émotions éprouvées quand il était là. D'un voix enrouée, je formulai mon souhait le plus cher:

-Je veux qu'il revienne... 

La larme atterrit sur son visage et un lumière rappelant l'intensité du feu inonda toute la pièce. Je ne voyais rien. Puis, la chaleur d'une étreinte familière m'entoura. Quand la lumière se dissipa, ce qui avait devant moi me laissa pantoise. Mon père était la devant moi. Sa peau  était redevenue grise et ses yeux regorgeaient de vie. Il était vivant... Sous le choc, je m'évanouie.


Prochain chapitre le 23 octobre 2018.

Démone sans le savoir: confrontée à des chats familiers (Kuroshitsuji)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant