Chapitre 13 : Un Couinement de Diva

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Papillonnant des paupières, Élisa eut la mauvaise surprise de se réveiller sur un sol froid, humide, et avec... Un rat qui lui reniflait l'intérieur de l'oreille avec beaucoup d'intérêt.

-Ah !

Le cri lui échappa, alors qu'elle se redressait d'un bond. Terrifié, le rat partit en courant de l'autre côté de la petite cellule miteuse. Cellule. Le mot résonna dans son esprit.

Et crotte.

Dépitée, elle avisa les murs aveugles, le rat qui couinait en tournant sur place. Bon. Dans la catégorie situation désastreuse, les choses s'arrangeaient drôlement, dite donc. Épuisée, avec un mal de crâne mémorable, Élisa décida de faire l'inventaire de ses contusions et difficultés de mouvements. Elle ne pouvait pas lever le bras droit, le gauche lui faisait mal, mais elle pouvait l'utiliser correctement. Son genou gauche avec du mal à se plier. Un relevant la jambe de son pantalon, elle découvrit un gros hématome à l'arrière de l'articulation. Pas étonnant qu'elle boite. Et sa cheville droite lui faisait mal.

Ils n'y étaient pas allés de main morte, les bougres ! Mais ils étaient gentils. Ils n'avaient pas retouché à sa mâchoire, histoire qu'elle puisse répondre à leurs questions. Ils étaient mignons !

La porte de la cellule, aveugle elle aussi, s'ouvrit brusquement, pour allait rebondir contre le mur. Ce fut si brutal et soudain qu'Élisa sursauta, en pleine inspection de ses côtes douloureuses. -Elle a fini de se pomponner, la godiche ? râla une femme aussi laide que le dessous-de-bras du rat de tantôt.

-La vache, ça existe vraiment les vampires moches !? s'exclama-t-elle.

Cela ne lui valut pas les bonnes grâces de la suceuse de sang. Soulevée par le collet tel un chaton, elle fut trainée dans les couloirs du sous-sol. Bon bon bon... Puis elles passèrent devant un ascenseur, qu'elles ne prirent pas. Plutôt, elles allèrent dans un coin encore moins bien éclairé, aux murs suintants d'humidité.

La pièce où Élisa fut jetée n'avait rien d'agréable.

Du sang séché couvrait le sol et les murs, tandis que des menottes pendaient du plafond. Oh oh...

-Mademoiselle Klervi. Je suis ravi de vous voir consciente.

Un homme aux cheveux gominés, avec des petites lunettes rondes lui fit un sourire... pleins de dents.

-Ouais. Moi aussi, répondit-elle en enfonça les mains dans les poches de sa veste.

Le vampire était assis sur un fauteuil rouge, un verre de sang frais à la main. Hum...

-Je suis Monsieur de Puresang. Enchanté, mademoiselle Klervi.

-La réciproque n'est pas vraie. Vous me voulez quoi, exactement ? Si c'est pour avoir toutes les informations en ma possession au sujet de Nathaniel de Millicent, vous êtes mal barrés. Je le connais depuis une semaine à tout casser.

Ses yeux rouges posés sur moi, il faisait tourner lentement le liquide rubis dans son verre ballon. Un brin mal à l'aise, Élisa avisa la femme moche, toujours dans son dos. Bon bon bon...

-Puis-je savoir, mademoiselle Klervi... Pourquoi les Guerriers de la Pureté ont prétendu que vous étiez des leurs ?

Cette fois-ci, le sang se retira de son visage. Oh... Mince. Oui, non, là, ça sentait carrément mauvais. Soudain, elle se souvint du vampire terrorisé sur son lit d'hôpital, pendant qu'elle faisait face aux dangereux fanatiques. Oh purée ! Il avait assisté à toute la conversation, le bougre !

1. L'Héritage des Millicent : La Poisse aux TroussesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant