Chapitre 15 : Le désarroi d'une assassine

20 3 11
                                    

Un nouveau jour se levait sur le Lac de Cliona. L'aube, innocemment, s'élevait éclairant une plaine morbide où régnait encore la violence de la bataille. La nature se levait comme si rien ne s'était passé le jour précédent. Seuls résistaient, les effluves de mort dans l'air.

Hadara se leva péniblement, elle se sentait vide. Elle s'approcha de ses amis le cœur lourd espérant que le pire ne soit pas arrivé, elle trébucha. Des pas précipités se firent entendre au loin tandis que lentement elle s'avançait. Les secours venaient seulement d'arrivés. Oubliant sa fierté elle appela de l'aide pour ses amis. Elle les implora de les sauver. Dans sa supplique on déchiffrait le désespoir de la situation, l'assassine refusait de perdre ses premiers amis. Les élyséens se penchaient sur les blessés et comptabilisaient les pertes, comme si ces paysans morts n'avaient aucune importance dans leur cœur. Même un berger aurait eu plus de compassion pour son bétail.

- Levez vous Hadara !

L'ordre sec venait de l'arrière. L'assassine se redressa sur ses jambes. Alors qu'elle allait demander à cet élyséen de prendre soin de ses amis avant tout, il lança à deux de ses soldats :

- Vous deux !Arrêtez la !

Hadara ne sut que faire. Elle perdit la voix lorsqu'on lui passa des menottes. On lui confisqua ses précieuses dagues puis on l'assomma, craignant sûrement une riposte qui ne serait jamais venu tant l'assassine se sentait vidée de tout.

La première chose qu'elle ressentit lorsqu'elle s'éveilla fut le sol dur et froid sur lequel elle était couché. Elle ouvrit les yeux mais ne ressentit aucune émotion quand elle constata qu'on l'avait enfermé en prison. Ses deux seuls amis étaient probablement morts, Ezekiel était parti, elle était seule pour la troisième fois de sa vie. La seule différence avec les deux premières fois, c'était que ni Magnus, ni ses amis ne serait la pour l'aider. Elle n'attendait plus aucun miracle.

- Alors l'assassine, toi aussi ils t'ont eu ? On ne s'est jamais vu non ?

C'était un asmodien qui lui parlait, il semblait intrigué par Hadara. L'assassine l'observa, il avait la peau verte foncée, les cheveux noirs comme le jais et une barbe de la même couleur parsemés de gris. Sa faible corpulence indiquait qu'il devait sûrement faire parti d'une classe de mage, avec une certaine expérience dû à son age.

- C'est triste n'est-ce pas ? Ça fait une vingtaine d'années que je côtoie le champ de bataille, et jamais encore je ne m'était fais faire prisonnier. Ils m'ont arraché mon esprit, je ne peux l'invoquer à cause de ces foutus bracelets. Qu'est ce que je suis moi sans mes esprits ? Un spiritualiste sans esprits ça n'est rien qu'un grain de poussière qu'on nettoie rapidement.

Hadara l'écoutait sans vraiment y prêter attention. Cet asmodien, son ennemi, la prenait pour une des leurs. Jamais un élyséen ne lui aurait parlé aussi naturellement mis à part Melodae ou Maho.

- T'es pas très bavarde ma grande. Tu sais c'est pas la fin du monde. On a toujours moyen de s'en sortir. Des gens nous attendent chez nous.

« Chez nous. Et c'est où ça, chez moi ? ». Hadara ne savait plus que penser. Elle pensa au pistolero, Rorane avec qui elle s'était battu. Sa conversation trottait encore dans son esprit.

- Tu as de la famille ? Un être que tu aimes ? Parle moi donc un peu, ou alors montre moi ton visage que je puisse me faire une idée de l'apparence de ma coéquipière dans cette galère. Je m'appelle Gaïus.

- Hadara... Je m'appelle Hadara.

Elle se tourna face à lui. Gaïus l'examina un instant.

- Ton visage me dis quelque chose... Mais c'est totalement impossible. Tu sais quel est ton nom famille ?

Le destin d'HadaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant