Partie 29 : Le deuil

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Zeynabou Fall

A peine 8h, la maison était déjà remplie de monde. Il faut savoir que les Sall sont une grande famille répartie un peu partout au Sénégal. Ils sont tous venus du Podor, du Fouta, de Dahra et de partout du pays. L'entreprise Sall est aussi très bien connue dans ce pays et y fournit ses services depuis 3 générations. La nouvelle et le drame qui l'accompagnait était répandu sur les grands titres des journaux, à la télé et sur le net, ma Maguette était bel et bien partie. Ses photos circulaient sur Facebook, Instagram, Snapchat, whatsapp et tout autre réseaux sociaux du moment. La famille était là, la famille de Abdou, les amis étaient là et même des inconnus était là. Le levée du corps était prévu à 11h à l'hôpital principal de Dakar.

Avec Ndèye Awa on s'est installées dans le jardin pour être calme et pleurer tranquillement, mais c'était impossible, il y avait tellement de monde, certains pleuraient vraiment, d'autres essayaient de dégager une mine triste et d'autres se camouflaient dans leur grosse noir fumé. Mes parents sont arrivés de Saint-Louis vers 10h, malgré le malheur que je ressentais ma mère a quand même trouver une occasion de me rabaisser encore.

Maman: "Mais Seynabou tu t'es vu ? Vas t'habiller convenablement tu n'as pas vu tout le monde qu'il y a ici en plus de la presse"

Moi: "Maman avec tout le respect que je te dois, je m'en fou de ces gens, je m'en fou de la presse, j'ai perdu ma soeur, ma Maguette, une personne qui m'aimait pour la personne que je suis contrairement à d'autres"

Je l'ai laissé plantée là bas et je suis allée m'enfermer dans ma chambre. C'est vers 12h que Ndèye Awa et Mame Seynabou sont venus me demander de sortir.

Ils avaient déjà entérés ma Maguette, à cette heure là elle était déjà sous terre , dans sa demeure éternelle..

Dans la petite cour, les hommes récitaient le sain coran et dans le jardin, les femmes pleuraient par ci, criaient par là, d'aucunes tenaient de grosses chapelets, d'autres trouvaient quand même le temps de médire. Ne savent-elles pas que chacun d'entre nous aura son jour ?

Avec Ndèye Awa, on est allée rejondre la famille dans le salon. Quand j'ai pénétré cette pièce, je n'ai put m'empêcher de pleurer de plus belle. Ce que je voyais me brisait totalement le cœur. Maman Filly était couchée sur une natte, le visage méconnaissable, Dieynabou en larmes lui massait les pieds gonflés comme pas possible, sûrement c'est son hypertension qui lui joue des tours. Les filles Mariama et Coura aussi étaient méconnaissables, elles avaient tellement pleurés les pauvres, c'est vrai qu'elles passaient tout leur temps à se disputer avec Maguette mais ce dont je suis sûre c'est qu'elles aimaient leur petite sœur plus que tout au monde. Papa Ousmane lui étais assis de l'autre côté du salon avec les hommes de la famille Sall, ça se voyait qu'il luttait pour tenir mais moi qui le connait bien, je voyais clairement qu'il était à bout. Son visage était pale et fatigué, ça se voyait qu'une partie de lui s'en est allée à jamais. Malick et Abdou étaient là aussi triste et malheureux comme jamais, obligés de retenir leurs larmes pour faire bonne figure. On est allé s'assoir près des filles. J'ai pris mon chapelet et j'ai commencé à formuler des prières pour ma Maguette, c'est la seule chose qui me restait à faire, prier, prier et encore prier pour que Dieu ait pitié de son âme et que Firdaws soit sa demeure éternelle.

Cette journée a était la plus dure, c'était tellement pesant que je voulais juste m'éclipser mais pour Maguette je me devais de rester, heureusement que Ndèye Awa et Mame Seynabou était là avec moi.

Pendant trois jour on a vécu la même routine, chaque matin les gens venaient , y en a même qui ne rentraient pas. On était fatigués, tout ce qu'on voulait c'est que ça finisse. Papa Ousmane a donc dit que le 3ième jour sera le dernier jour des funérailles et que chacun rentre chez soi après ça.

Ce troisième jour j'étais tellement écœurée, les femmes se sont faites belles avec leurs plus beaux vêtements et bijoux, le pire elles parlaient et riaient aux éclats. On dirait même qu'on était dans un évènement heureux. A un moment donné, Mariama n'en pouvant plus est allée les remettre à leur place. Elles se sont tut un instant mais quelques minutes plus tard elles reprennent de plus belle sans même sans rendre compte.

Pour le huitième jour on a organisé un récital de coran. Après ça les derniers invités qui venaient d'assez loin sont enfin partis. La maison est redevenue vide ainsi que nos cœur.

Ndèye Awa aussi a décidé de rentrer, je la remercierais jamais assez, depuis le début, elle est restée avec moi. On a pleuré ensemble comme on riait autrefois ensemble, c'est ça l'amitié, le vrai. J'entends les gens dirent parfois que l'amitié n'existe pas, détrompez vous elle existe vraiment comme l'amour il suffit juste de rencontrer les bons.

Après ça je suis allée dans ma chambre, j'ai sortie la totalité de mes affaires j'ai tout placé dans mes valises. Cette fois ci je m'en vais et pour de bon, je n'ai plus rien à faire dans cette maison. J'attends juste que Malick arrive pour que je lui dise que je m'en vais. Je crois certes qu'il est possible d'aimer quelqu'un d'un amour sans fin mais je ne crois plus du tout en cette belle fin dont j'ai toujours rêvé, c'est vrai que jamais je n'aurais crût l'amour un jour si près, mais quand il faut y aller il le faut vraiment.

Malick est arrivé une heure de temps plus tard, il était en effet allé déposé des invités à la garre.

Malick :" Mon amour c'est quoi ces bagages ?"

Moi: "Je m'en vais"

Malick: "Comment ça tu t'en vas ? Je ne te suis pas"

Moi :" Malick tu m'as bien compris, je m'en vais. Je ne peut plus vivre dans cette maison, je le peut plus. Maguette a était tuée ici devant mes yeux, ne me demande pas de rester je t'en supplie, il faut que j'y aille. Je n'arrêtes pas de me dire et si, et si sans arrêt, elle ne devait pas mourir Malick c'est moi que Anta voulait. Je m'en vais ni toi, ni mes parents ne pourront m'empêcher d'y aller, je ne suis plus la Zeyna que j'étais"

Enjoy it 😘😘😘

Je suis stérile et alors n'ai- je pas droit à l'amour ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant