𝐯𝐚𝐦𝐩𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐥𝐚𝐯𝐞 / 𝘣𝘵𝘴

ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 2:

Ce sont les secousses qui te font reprendre connaissance. Paniquée, tu te redresses pour analyser tes alentours: tu te trouves dans une boite noire, qui contient à peine tout ton corps endolori dû à la position inconfortable dans laquelle tu es. Tes poignets ainsi que tes chevilles sont ligotés, et un morceau de tissu est fourré dans ta bouche, t'empêchant de hurler. Prise d'un soudain élan de fureur, tu tentes de te détacher de tes liens, en vain. L'espace est trop étroit pour que tu puisses bouger.

Putain de merde.

Tu tentes de calmer ta respiration, ne voulant pas céder à la panique. Yeux fermés, tu décides de te concentrer sur tes autres sens pour comprendre la situation. Tu perçois des bruits de sabots, ainsi que de roues glissant contre des roches, et tu supposes être dans une calèche. Si tu te concentres bien, tu peux aussi entendre des voix étouffées, surement celles de tes ravisseurs. Une bouffée de colère t'envahis, et tu tentes à nouveau de bouger malgré la douleur qui traverse tes membres. 

Je viens de me faire kidnapper.

Tu n'es pas ignorante, sachant très bien ce que ces hommes vont faire de toi. Et rien que d'y penser te fait frissonner. Depuis la découverte des créatures surnaturelles sur cette terre, l'espèce humaine se sent constamment en danger, terrifiée à l'idée de ne plus être au sommet de la chaine alimentaire. Avec cette peur c'est crée le Marché Noir: un immense marché où les êtres humains vendent toutes sortes de choses surnaturelles ou illégales, comme par exemple des esclaves. Seuls les fous ou des êtres puissant osent s'aventurer sur ces lieux où y règne la loi du plus fort. Et toi, tu te retrouves à être l'une des multiples marchandises à vendre. Une vague de désespoir te submerge, compressant ton cœur. Ton souffle devient irrégulier tandis que tu te retrouves incapable de gérer tous ces sentiments qui refont surface. Instinctivement, tes mains tentent dans bien que mal de fouiller dans ton manteau, avant de s'immobiliser. Tes yeux s'écarquillent d'effroi tandis que ton visage perd toutes ces couleurs.

Merde.

Tu n'as pas ton manteau, ce dernier étant resté au chalet, ce qui veut dire que la fiole se trouve aussi là-bas, te laissant seule face à ce que tu ressens. Un cri s'échappe de ta bouche, étouffé par le tissu qui commence à être trempé de salive. Yeux exorbités, tu te mets à essayer de chercher sur toi de manière frénétique, priant pour que tu puisses trouver ce que tu désires, en vain. Aucune fiole se trouve ainsi. Paniquée, tu frappes ton crâne contre le sol. Ton cœur se serre douloureusement tandis que tes yeux picotent. Un hurlement déchire ta gorge, qui sonne plus comme un petit gémissement, tandis que tu sens une terreur et angoisse profonde prendre contrôle de ton corps. Tu es secouée de spasmes tant la douleur est grande. Ton rythme cardiaque tambourine dans tes tympans, et tu as l'impression de mourir.

Soudainement, la calèche s'arrête. Tu redresses la tête, aux aguets. Des bruits de pas se rapprochent et tout d'un coup tu te fais aveugler par la lumière du jour. Tu plisses les yeux tout en poussant ce qui sonne comme un grognement, tandis que quelque chose de lourd est enroulé autour de ton cou: une chaîne. 

—Aller, bouge. marmonne une voix grave. 

Sans attendre une seconde de plus, l'un de tes brigands tire d'un coup sec sur ton collier, te forçant à sortir de ta boîte qui était en faite une caisse en bois. Tes pieds nus rencontrent un sol dur et rocheux, te faisant grimacer. Ta vue s'étant finalement habituée à la soudaine luminosité, tu regardes autour de toi, inspectant le paysage. Tu te trouves au beau milieu d'un immense désert de sable. Des tentes, qui font offices de stands, sont positionnées en une longue allée qui t'étant sur des kilomètres en une longue ligne droite. Malgré le peu de population qu'il y a, des cris provenant d'animaux ou d'humains torturés résonnent dans le paysage de sable. Ton corps se tend, sachant très bien où tu es: le Marché Noir. L'un de tes ravisseurs tire sur ta chaîne, t'ordonnant de le suivre. Tu laisses échapper un petit cri de douleur et l'homme rit.