Chapitre 5

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Levi était resté le reste de la journée à l'hôpital.

Il avait eu de la chance dans son malheur. Sa reprise de conscience était pile à l'heure du petit-déjeuner. Après sa matinée d'examens et la venue en catastrophe d'Hanji, il avait passé l'après midi à prendre des rendez-vous avec des diététiciens, nutritionnistes,  coach sportif, psychologues et il en passait. Tout ça pour quoi ? Pour que la folle reviennes en fin d'après midi avec une autorisation spéciale du gouvernement.

Levi sortit de l'hôpital le soir de son réveil. Exactement 13 heures après.

Et depuis qu'il avait appris pour son unité il était comme vide de l'intérieur. Il ne ressentait pas de tristesse, pas de colère, pas d'accablement, pas d'impuissance. Rien. C'était le vide. Seulement des flashs de souvenirs qui passaient en boucle dans sa tête. Hanji ne disait rien, sachant pertinemment ce qui devait se passer dans l'esprit de son camarade.

Ils sortirent et Levi frissonna lorsque le vent automnal s'infiltra sous la veste qu'on lui avait apporté. Les deux militaires s'avancèrent dans la noirceur du parking et Hanji aida le capitaine à monter dans sa voiture.

Elle lui demanda s'il voulait qu'ils passent la soirée ensemble ou s'il souhaitait aller quelque part. Levi ne sembla pas entendre la question au vu de son manque de réaction premier mais il fini par demander à Hanji de se rendre à la caserne. Celle-ci ne paru pas surprise et mis le contact.

Le trajet fut long. Assez long pour que Levi regarde l'étendue des changements qui s'étaient opérés en seulement quatre ans. Il ne reconnaissait plus les rues, plus les gens et les voir tous évoluer dans cet environnement qui lui était lointainement familier mais majoritairement inconnu lui donnait l'impression de vivre un rêve. Il allait se réveiller une fois que le trajet serai fini.

Il avait encore du mal à admettre, à accepter qu'il avait laissé quatre années de sa vie derrière lui. Qu'il avait vieilli. Il n'avait plus 27 ans mais 31 ans. Comment était-il sensé réaliser ce fait ? Comment avait-il pu être un spectateur aveugle et sourd de sa propre vie pendant aussi longtemps ? Comment avait-il survécu ? Pourquoi avait-il survécu, lui et pas les autres ?

Et soudain, un sentiment fit soudainement irruption. La culpabilité. Pourquoi lui ? Qu'avait-il de plus pour avoir osé survivre ? Pourquoi avoir simplement survécu ? C'était ses erreurs qui les avaient menés à leur perte en premier lieu. S'il avait agit différemment, s'il avait été plus fort alors peu-être que quelque chose aurait pu changer.

Et quand le vrombissement rassurant de la voiture d'Hanji se perdit dans la nuit et que la poitrine de Levi commença à le faire souffrir, il s'interdit de se perdre dans ce genre de réflexions.

Il tira la poignée de sa portière et descendit du véhicule sans qu'Hanji n'ai à lui venir en aide. Le bon point c'était qu'il reprenait vite l'habitude de marcher même si ses muscles n'étaient plus ce qu'il avait connu. Il s'avança vers le bâtiment qui se trouvait devant lui sans attendre Hanji puisqu'elle allait vite le rattraper de toute façon.

À cette heure-ci, seul quelques employés de bureau et quelques militaires en services étaient encore présent dans l'enceinte du bâtiment. C'est pourquoi Levi ne se fit pas remarquer. Seul le gardien le reconnu et le laissa passer dans même lui demander son identité avec un hochement de tête respectueux.

Il se dirigea vers son ancienne chambre et se stoppa devant la porte en bois clair. Hanji posa une main réconfortante sur son épaule et lui tendit un pass.

"On a changé les serrures pour des cartes que tu passe dans le boitier. Tiens."

Levi passa la carte et poussa la porte. Une odeur de poussière lui chatouilla le nez et la simple lumière du couloir suffisait à éclairer la chambre. Rien avait changé. Un lit, une armoire, une table de chevet, un porte manteau à l'entrée et une étagère où étaient alignés quelques livres et un unique cadre photo. Il détourna le regard dès qu'il l'aperçu dans la pénombre. Il ne voulait pas revoir leurs visages maintenant en présence d'Hanji. Il se morfondrai sur son sort plus tard, quand il serai seul.

Battlefield's LordsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant