Battlefield's Lords

Chapitre 9

Après être sortis du bureau du commandant, Hanji, Levi et Eren s'étaient dirigés vers l'ascenseur qu'ils avaient empruntés précédemment.   

Eren avait besoin d'un temps libre avec Hanji. Il ne savait pas s'il avait halluciné l'attitude particulière d'Erwin où si les nuits blanches de ces dernières semaines se mettaient soudainement à réclamer leur quota de sommeil, insuffisant même après une nuit de 8 heures. Il fallait qu'il parle à Hanji et il remercia la caserne d'être aussi grande et d'avoir autant d'employés : l'ascenseur était bondé.

Il lui passa devant et fit mine de s'avancer juste après Levi. Malheureusement, seul le caporal avait la place pour passer et Eren afficha une mine désolé tout en reculant.

"T'as qu'à descendre en premier Lev', comme ça tu pourras aller directement à ta chambre si tu veux.
-Ouais, fais ta vie morveux."

Ouf. Heureusement que Levi avait une âme relativement solitaire et qu'il n'était pas perturbé le moins du monde du fait de se retrouver seul dans le bâtiment. Les portes se refermèrent et Eren se retrouva seul avec Hanji dans le couloir.

Il se retourna et d'un regard ils continuèrent tous deux leur route vers le bureau d'Eren situé au même étage un peu plus loin dans l'allée de portes et d'open space. Le brun sortit le pass de sa veste et passa la carte dans le boitier avant de pousser la poignée et d'ouvrir la porte à la volée. Hanji entra à sa suite et n'attendit pas qu'il referme le battant avant d'engager directement la conversation un air complètement sidéré.

"Alors là vraiment je sais pas ce qu'il vient juste de ce passer mais c'était plus que flippant.
-On est d'accord. C'était quoi cet air de bon samaritain qu'il avait plaqué sur la gueule ?
-Attend mais c'est pas ça le pire ! "fêter ton retour" sérieusement ? Il a prit du crack ou quoi ?"

Eren était toujours près de la porte et la directrice du pôle technologique s'était faite une place au milieu de la paperasse du bureau. Tout les deux affichaient une expression consternée. Ils se stoppèrent dans leur élan et Eren s'avança vers Hanji.

"Sérieux c'est super bizarre t'as vu comment il le regardait ?
-Comment il le regardait ?
-J-je sais pas, j'ai eu une impression étrange à un moment. Comme si...
-Comme si quoi ?
-J'en sais rien, Erwin mijote quelque chose et ça m'agace. Il est impossible à cerner mais on sait tous les deux que quelque chose ne va pas."

Hanji acquiesça et leva les yeux vers Eren, un de ses bras croisé tandis qu'il se tenait le menton, pensif. Elle se demanda s'il fallait lui faire part de ses propres impressions. Quand elle vit que le lieutenant n'était pas vraiment inquiété pour Levi mais bel et bien par les manipulations qu'Erwin pourrait mettre en place, elle se leva et alla s'affaler dans le petit fauteuil près de la porte.

"On est d'accord. Pour tout t'avouer j'ai eu l'impression qu'il essayait d'aguicher Levi mais c'est probablement juste une impression.
-J'en sais rien, depuis quand Erwin serait homo ?
-C'est vrai que toutes les secrétaires du service renseignement son folle de lui.
-Et il ne fait rien pour les en empêcher objectivement.
-En tout cas Eren, il se trame un truc qui me plait pas trop. Laissons ça de côté pour le moment. La seule chose à retenir pour l'instant c'est que Levi reprend son poste et qu'il est temps de foutre une raclée à ces fumiers de Giants."

Eren n'était pas perturbé outre mesure du fait qu'Erwin avait possiblement des vues sur Levi. Non, ce qui l'inquiétait et l'agaçait c'est qu'Erwin ne faisait jamais rien sans but. De plus, il savait pertinemment que Levi était loin d'être bête et qu'il saurait se débrouiller avec ça, s'il était un tantinet intéressé par les hommes. Ce dont il doutait fortement.

En attendant il décida d'écouter Hanji et de laisser ça de côté. Erwin et lui s'entendaient bien mais Eren avait apprit au fur et à mesure que la bonne entente avec ses subordonnées n'était pour Erwin qu'un moyen de se faire bien voir. De toute façon, ressasser encore et encore le côté insondable d'Erwin ne le ferai pas du tout avancer dans sa paperasse et dans la montagne de chose qui c'était accumulé sur son bureau.