Hello sweetie

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Je finissais ma valise, et sans vraiment examiné mon appartement, j'attrapai mon sac à dos, la cam' entouré de cellophane dans mon vagin, je savais que j'en allais avoir besoin très rapidement. Intelligemment, je mis une ceinture, pour ne pas faire douter les autorités à la douane de l'aéroport. Je savais également que j'allais me faire de l'oseille si je revendais ce kilo de cocaine.

Je disposai un mot sur ma table basse, écrit à l'encre noir « chupa a mi pico, hijo de puta »
Le message était symbolique, je me sentais forte, bien qu'intérieurement j'étais faible, parce que dans cette histoire, j'étais celle qui fuyait, qui redoutait, et qui tremblait face à ce connard que j'ai vu jouir 3 jours avant.

Mon taxi m'attendait en bas. J'enfilai un chapeau et des lunettes de soleil pour ne pas être reconnue. Il installa ma valise dans le coffre, et sans répit, nous quittions ma rue.

Chauffeur : Je vous emmène où, guapa ?

Elza : À l'aéroport.

Chauffeur : Vous quittez le pays?

Elza : En.. quelques sortes oui.

Chauffeur : Vous allez où?

Les colombiens sont extrêmement curieux, ils veulent toujours tout savoir!

Elza : En France.

Chauffeur : Oh.. la France!

Il chantonna La Marseillaise alors qu'un sourire se dessina sur mon visage.

Chauffeur : Vous y restez combien de temps?

Elza : Je ne sais pas.

Le chauffeur fronça les sourcils dans le rétro, alors que mon regard était captivé sur la beauté de Bogota à 2h du matin.

Chauffeur : Votre vol est à quelle heure?

Elza : Je ne sais pas non plus

Le chauffeur, incrédule, me lança un dernier regard.

Chauffeur : Et pourquoi vous allez là-bas?

Elza : Je vous en pose des questions, moi ?

Il ne dégoisa plus un mot du trajet, les simples musiques traditionnelles Colombienne défilait à la radio, me rendant un poil mélancolique.

Lorsque nous arrivions à l'aéroport, il me déposa aux entrées des vols internationaux, et reparti, dubitatif et sans pourboire.

Je traversais l'aéroport, me demandant clairement si je devais rentrer en France?
Après tout, il y a un an de ça, j'étais partie, j'avais tout quitté.. pourtant je suis sûre que rien a changé. Jeremy doit toujours vivre à Avignon dans cette appartement si mignon que nous avions avec Clement, et par la suite Thibault. Yannis doit toujours se « branler les couilles », comme il osait le dire, en BTS MUC, avec son fidèle acolyte Dorian. Nina doit toujours pourrir la vie au 3/4 de la classe, mais tout ça avec classe... et puis... je pense que c'est tout.. je pense juste que tout est resté intacte...

Alors que parcourait le panneau des vols, la première compagnie « American Airways » ouvrait son guichet. Je m'y rendis sans aucune idée.
Je négociais très vite un ticket pour Lyon, tout en passant par Miami, Londres, et Paris. Je sentais que ce voyage s'annonçait long.. mais au moins, à 6h30, mon avion décollait et personne n'allait attendre parler de moi à Bogota.

J'attendis longuement les heures, mais nous approchions doucement la barre des 6h30.

POINT DE VUE DE JEREMY

E is back, bitchesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant